La coalition arabe veut préparer le terrain pour le processus de paix au Yémen

Plus tôt ce jeudi, des rapports ont fait état d'une série d'explosions entendues à Sanaa, accompagnées de photos qui montraient de la fumée s'élevant de cet endroit. (Archive/AFP)
Plus tôt ce jeudi, des rapports ont fait état d'une série d'explosions entendues à Sanaa, accompagnées de photos qui montraient de la fumée s'élevant de cet endroit. (Archive/AFP)
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

La coalition arabe veut préparer le terrain pour le processus de paix au Yémen

  • Les médiateurs régionaux et internationaux ont débattu une initiative de paix «pratique» avec les Houthis qui appelait à un cessez-le-feu immédiat
  • «Le succès de cette proposition dépend de la mesure dans laquelle les Houthis sont prêts à coopérer», estime le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awad ben Moubarak

ALEXANDRIE: La coalition arabe au Yémen a déclaré jeudi dernier qu'elle avait cessé de mener des attaques près de Sanaa ou près de toute autre ville yéménite, parce qu’elle désire préparer le terrain politique à un accord pacifique.

Sa déclaration intervient après l’annonce d'une attaque survenue près de la capitale yéménite contre une division blindée de Houthis.

Le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki, a démenti cette information: «Aucune opération militaire n'a été menée à proximité de Sanaa ou de toute autre ville yéménite ces derniers temps, cela dans le but de préparer le terrain politique à un processus de paix.»

Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awad ben Moubarak, déclare à Arab News qu'il s’agit de conditions favorables pour envisager l’issue du conflit. En effet, la communauté internationale faisait pression sur la milice afin qu'elle accepte un accord de paix plus inclusif, qui incluait des points délicats.

Une grande avancée

Les médiateurs régionaux et internationaux ont débattu une initiative de paix «pratique» avec les Houthis qui appelait à un cessez-le-feu immédiat, à l'ouverture de l'aéroport de Sanaa, à la levée des restrictions sur les importations de carburant à travers le port de Hodeïda et à la reprise des négociations politiques, ajoute-t-il.

«Nous assistons à une grande avancée dans les efforts de paix, avec une proposition concrète en jeu. Les conditions requises pour parvenir à la paix et arrêter la guerre sont désormais présentes. Cette proposition pratique traite de nos préoccupations générales et de celle des Houthis sur la question de l'aéroport de Sanaa et du port de Hodeïda.»

Martin Griffiths, l’envoyé spécial des Nations unies au Yémen, Tim Lenderking, le représentant spécial américain au Yémen, et des responsables omanais se sont engagés dans la navette diplomatique entre la ville de Mascate et celle de Sanaa – détenue par les Houthis – afin de convaincre les miliciens d'accepter l'accord.

Souffrance humaine

Ben Moubarak déclare que la guerre s'arrêtera lorsque les Houthis adopteront la nouvelle proposition telle que le gouvernement yéménite l'avait approuvée.

«Le succès de cette proposition dépend de la mesure dans laquelle les Houthis sont prêts à coopérer», estime-t-il.

En effet, la condition préalable du gouvernement pour accepter la proposition actuelle était que les quatre clauses soient mises en œuvre simultanément, indique-t-il. Les Houthis doivent mettre fin à leurs opérations militaires, y compris à leur offensive sur la ville centrale de Marib, tandis que la coalition et le gouvernement assoupliront les restrictions sur l'aéroport de Sanaa et le port maritime de Hodeïda et arrêteront les frappes aériennes sur les cibles houthies.

«Notre position au sujet de cette proposition est de considérer que ses quatre éléments forment un ensemble. L'étape la plus importante pour mettre fin à la souffrance humaine est d'arrêter la guerre.»

Le ministre yéménite des Affaires étrangères s'est rendu dans tous les États du Conseil de coopération du Golfe, ainsi qu'en Égypte, à Djibouti et en Russie; il est allé en Europe afin d’exposer les points de vue du gouvernement sur l’arrêt de la guerre et de réfuter les allégations des Houthis sur la crise humanitaire.

Enjeu majeur

«L'idée essentielle est de renseigner ces pays pivots sur le dossier yéménite, sur la nature des développements politiques et sur la position du gouvernement yéménite à l’égard de la paix, ainsi que de réaffirmer notre attachement à une paix juste et durable qui offre de réels espoirs d’envisager la fin de cette guerre», déclare-t-il.

Ben Moubarak explique en outre que l'offensive des Houthis sur Marib, qui avait commencé le 7 février, a été déjouée en dépit de la violence de la milice. Il souligne que le gouvernement a exercé tout son poids lors de la bataille décisive.

«Marib représente pour nous un enjeu majeur. Tous les efforts de l'État yéménite visent à vaincre les Houthis à Marib», fait-il savoir.

Il accuse par ailleurs l'Iran d'utiliser l'escalade du conflit militaire à Marib comme monnaie d'échange dans les négociations sur son programme nucléaire. «Il y a de l’intransigeance [de la part des Houthis]. En effet, ces derniers mettent en œuvre la volonté iranienne de faire du Yémen un sujet parmi les autres articles qui sont discutés lors des pourparlers nucléaires iraniens», ajoute-t-il.

Répercussions négatives

Il salue les observations des États-Unis sur les Houthis selon lesquelles ces derniers font échouer les efforts de paix. «La position américaine se rapproche beaucoup de la description du problème tel qu'il est. Nous apprécions cette compréhension et cette approche positive, qui, selon nous, feront avancer les efforts de paix», se réjouit-il.

Ben Moubarak déclare que le Conseil de transition du Sud (CTS), courant séparatiste, n'a pas mis en place les éléments sécuritaires et militaires qui étaient convenus dans l'accord de Riyad, notamment à propos du démantèlement de ses unités militaires et de leur placement sous le contrôle du gouvernement.

Le gouvernement a mis en œuvre les aspects politiques et sécuritaires de l'accord en nommant un nouveau gouverneur et chef de la sécurité pour Aden, déclare le ministre, qui ajoute que la réticence du STC à fusionner ses unités militaires avec celles du gouvernement a poussé le Premier ministre yéménite, Maïn Abdelmalek Saïd, et la plupart des ministres du cabinet à quitter Aden.

«Nous pensons que cette affaire a eu des répercussions négatives. Elle a notamment empêché le gouvernement d’effectuer son travail dans la capitale», conclut Ben Moubarak.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.