«L'homme qui dévorait les colombes», exploration de l'impunité au Chili

L'accent est mis sur le jeu des acteurs - les Chiliens Carla Casali Escudero et Claudio Riveros Arellano - qui semblent tournés vers la lutte contre un silence et des non-dits écrasants. (Photo, AFP)
L'accent est mis sur le jeu des acteurs - les Chiliens Carla Casali Escudero et Claudio Riveros Arellano - qui semblent tournés vers la lutte contre un silence et des non-dits écrasants. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 juin 2021

«L'homme qui dévorait les colombes», exploration de l'impunité au Chili

  • Après avoir fui la prison et la torture, cet homme brisé, qui a été témoin de la mort du jeune Rodrigo, décide de devenir par vengeance «un assassin d'assassins»
  • Rebolledo et sa troupe «abordent la question de la justice et surtout des cas d'impunité qui se sont produits en pleine démocratie»

MONTPELLIER: Après des années d'investigation dans les quartiers de Santiago, le metteur en scène chilien Cristian Flores Rebolledo sonde, dans une création à Montpellier, la violence et l'impunité dans un pays durablement marqué par la dictature (1973-1990) d'Augusto Pinochet.

Présentée vendredi en première mondiale à Montpellier, en espagnol surtitré en français lors du festival du Printemps des Comédiens, "El hombre que devoraba las palomas" ("L'homme qui dévorait les colombes") est basé sur un fait bien réel: la mort sous les balles d'une milice, après le retour de la démocratie, d'un jeune homme de 17 ans, Rodrigo Briones Ortiz le 12 octobre 1992.

Dans le troisième volet de sa trilogie "Justice, utopies et militantismes", le dramaturge de 38 ans et sa troupe "Los Barbudos (Les Barbus) "abordent la question de la justice et surtout des cas d'impunité qui se sont produits en pleine démocratie, ce qui relevait d'une continuité de la violence d'Etat sur les citoyens entre la période de la dictature et la démocratie", explique-t-il.

La pièce, fruit d'une résidence au théâtre montpelliérain de la Vignette, met en scène la rencontre de deux solitudes dans un refuge improbable et fragile, un château d'eau fissuré dans lequel Arturo tente en vain de capturer des colombes pour calmer sa faim.

Après avoir fui la prison et la torture, cet homme brisé, qui a été témoin de la mort du jeune Rodrigo, décide de devenir par vengeance "un assassin d'assassins".

Il voit surgir comme dans un rêve Alicia, une femme sans âge qui vit dans le déni de la violence de la société qui l'entoure.

L'accent est mis sur le jeu des acteurs - les Chiliens Carla Casali Escudero et Claudio Riveros Arellano - qui semblent tournés vers la lutte contre un silence et des non-dits écrasants.

Dans ce monde dominé par l'arbitraire, "nous sommes seuls, nous n'avons personne à qui parler", se désespère Alicia. Le dialogue qu'elle noue avec Arturo est pourtant un début de libération.

Titulaire d’une maîtrise en théâtre et arts de la scène de l'université du Chili, Cristian Flores Rebolledo est né, s'est construit et a découvert le théâtre dans le quartier populaire de La Victoria, à Santiago, connu pour avoir été un foyer de contestation politique et sociale, notamment sous la dictature.

«Théâtre politique et populaire»

Il y a puisé sa démarche artistique, un théâtre "populaire et politique", mélangeant enquêtes, documentaire et fiction.

Déjà invité à la Vignette en 2017 pour "Yo maté à Pinochet" ("J'ai tué Pinochet"), dans lequel il explorait les plaies béantes de son pays, le dramaturge présente également ce week-end à Montpellier le second volet de la trilogie, "un pais sin duelo" ("Un pays sans deuil").

Il y évoque les silences et les blessures de trois générations de femmes d'une même famille face à la torture et plus précisément aux sévices sexuels.

Augusto Pinochet est mort au Chili en 2006 sans avoir été jugé pour les crimes de son régime, qui a fait plus de 3 200 morts et 38 000 personnes torturées.

A travers un théâtre ancré dans la réalité des classes populaires, dans un pays marqué par de profondes inégalités sociales, le metteur en scène qui réside actuellement à Berlin, explore "les conséquences de la dictature et la nature de la transition vers la démocratie".

"Nous revenons vers le passé parce que cela nous intéresse de porter un nouveau regard et de poser de nouvelles questions sur cette période en rapport avec la réalité d'aujourd'hui".   


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com