Michel Aoun dans Paris Match: déni systématique, déconnexion de la réalité et dédouanement du Hezbollah

La consécration de sa carrière est le résultat d’un curieux mélange entre un idéalisme presque fou, une ambition cynique et dévorante et un entêtement sans bornes. (Joseph EID/AFP)
La consécration de sa carrière est le résultat d’un curieux mélange entre un idéalisme presque fou, une ambition cynique et dévorante et un entêtement sans bornes. (Joseph EID/AFP)
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Publié le Samedi 29 août 2020

Michel Aoun dans Paris Match: déni systématique, déconnexion de la réalité et dédouanement du Hezbollah

  • Après quatre ans à la tête du pouvoir et une longue carrière militaire et politique, Aoun répète à l’envi le refrain: « Non, je ne regrette rien »
  • Un leader de la contestation du 17 octobre 2019 s’exclame: « Sa famille est la définition par excellence de la pègre ! »

Lorsqu’on donne la parole au président libanais, Michel Aoun, comme c’est le cas cette semaine dans l’hebdomadaire français Paris Match, nul n’est surpris de la langue de bois utilisée par l’ancien commandant en chef de l’armée libanaise, mué en politicien qui donne la primauté à son destin personnel aux dépens de l’intérêt national oublié.

Après quatre ans à la tête du pouvoir et une longue carrière militaire et politique, Aoun répète à l’envi le refrain: « Non, je ne regrette rien ». Pour mieux saisir la personnalité du vieux routier, âgé de 85 ans aujourd’hui, il faut parcourir les étapes de son parcours.

Le 31 octobre 2016, à 81 ans, le général Aoun, chef du Courant patriotique libre, finit par accéder à la magistrature suprême. Vingt-six ans après avoir quitté le palais de Baabda dévasté par les bombardements syriens, Michel Aoun va retrouver la résidence des chefs d'État libanais, cette fois comme président légalement élu, grâce au soutien indéfectible du Hezbollah (avec lequel il a conclu un accord en 2006) qui a bloqué les élections durant plus de deux ans pour obtenir ce résultat.

Celui qui s’est présenté comme « l’homme fort des chrétiens » n’a pu réussir son pari sans un coup de pouce de son « frère ennemi » Samir Geagea, chef des Forces libanaises (auxquelles Aoun a livré une guerre fratricide d’élimination en 1990-1991). Enfin, Michel Aoun n’est pas devenu président sans un compromis « à la libanaise ».

Ainsi, en rejetant l'accord de Taëf (1989), le petit général intransigeant s'était accroché envers et contre tout, en 1990, à ce palais en ruine, dernier symbole d'un État libanais détruit. Il défiait à l’époque l'occupation syrienne de son pays (avec le soutien de l’ancien président irakien Saddam Hussein), il finit par accéder paradoxalement au pouvoir qu'il convoitait grâce à l'appui des alliés de la même Syrie. Entre-temps, il a connu l'exil, avant de revenir quinze ans plus tard, après l’assassinat de Rafic Hariri, et la révolution du 14 mars 2005 entraînant la fin de la tutelle syrienne et de la présence des forces armées syriennes au Liban.

La consécration de sa carrière est le résultat d’un curieux mélange entre un idéalisme presque fou, une ambition cynique et dévorante et un entêtement sans bornes.

En parcourant les récents propos d’Aoun, on retrouve les traits caractéristiques de son personnage, et la victimisation s’y impose comme style. En observateur du discours aouniste, on se rend compte qu’il n’hésite pas à tordre la vérité à son gré au détour de chaque phrase, dès le début de l’interview. Un ancien compagnon d’Aoun devenu « dissident » commente cette phrase avec ironie : « Je n’ai jamais fui devant mes responsabilités », estimant que « la France est bien placée pour savoir qu’il a non seulement fui à l’ambassade de France ce fameux 13 octobre 1990, de surcroît en abandonnant femme et enfants, pays, et soldats morts, blessés ou enlevés par l’envahisseur… »

Un autre passage irrite les Libanais, il concerne l’entourage présidentiel lorsque Aoun insiste : « Aucun membre de ma famille n’est impliqué dans la corruption. » Alors, pour l’un des leaders de la contestation du 17 octobre 2019 : « Sa famille est la définition par excellence de la pègre ! Plus de 40 milliards de dollars dépensés – soit plus de la moitié de la dette publique et principale raison de l’effondrement économique du pays – par son seul gendre, Gebran Bassil, et ses successeurs au sein de son courant politique au ministère de l’Énergie, pour quelques heures d’électricité par jour. » En outre, on se souvient d’interviews télévisés du fameux Bassil sur CNBC, lors du forum de Davos en 2018, ou encore sur CNN après l’Intifada d’octobre 2019… Il a bel et bien la réputation d’un grand corrompu.

À ce propos, l’actuel vice-président du Parlement libanais, Elie Ferzli (proche du régime syrien), cite dans ses mémoires le président Bachar al-Assad qui intervient en 2009 auprès de politiciens libanais pour imposer Bassil à un poste ministériel, Aoun, qui a eu trois filles, le considérant comme son propre fils. Ce népotisme marque le mandat du général Aoun, et ses slogans concernant le changement et la réforme demeurent lettre morte.

En décortiquant toujours l’interview, on observe constamment une volonté de dédouaner Hezbollah de l’explosion qui a eu lieu au port, comme pour d’autres actions où le président assène : « Le Hezbollah n’a pas attaqué les manifestants à Beyrouth ».... En effet, ce sont les manifestants qui se sont auto-attaqués !

Toutefois, à peine finit-on la lecture de cette interview accordée par le président Michel Aoun à Paris Match, dans laquelle il nie toute implication de ses proches dans la corruption, et défend et innocente le Hezbollah, que ce dernier le dément immédiatement par ses actions qui visent à la déstabilisation du Liban et à l’échec de l’État. En effet, dans un contexte marqué par une très forte tension, des miliciens de Hassan Nasrallah ont en effet provoqué de violents accrochages à l’arme lourde, à Khaldé, au sud de Beyrouth, le 27 août, jour où l’on a déploré au moins trois morts et plusieurs blessés.

Les propos d’Aoun recèlent une évidence: une totale absence d’autocritique et l’inexistence de toute empathie, de toute compassion envers les victimes de la tragédie du port de Beyrouth. L’humanisme et la loyauté à l’appartenance nationale ne sont pas prioritaires sur l’agenda du vieux routier fatigué et locataire du palais de Baabda.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com