L'organisation de son temps au cœur de la vie au travail post-Covid

Pour l'architecte et psychologue du travail Élisabeth Pélegrin-Genel, «le vrai bien-être va être de montrer qu'on peut travailler ailleurs qu'au bureau» (Photo, AFP).
Pour l'architecte et psychologue du travail Élisabeth Pélegrin-Genel, «le vrai bien-être va être de montrer qu'on peut travailler ailleurs qu'au bureau» (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 13 juin 2021

L'organisation de son temps au cœur de la vie au travail post-Covid

  • La crise de la Covid-19 a vu les inégalités se creuser davantage entre salariés, de l'avis de plusieurs spécialistes
  • «Les entreprises doivent s'attendre à ce que les individus cherchent à faire valoir leurs choix personnels en termes d'organisation de leur semaine de travail», estime un chercheur

PARIS: L'organisation de son temps et de son rythme dans et hors de l'entreprise devrait être au cœur de la vie au travail après la crise de la Covid-19 qui a vu les inégalités se creuser davantage entre salariés, de l'avis de plusieurs spécialistes.

Retour au bureau, reprise de l'activité, retrouvailles avec les collègues en réunion, à la cantine ou autour d'un pot : la Semaine pour la qualité de vie au travail, qui s'ouvre lundi, tombe à point nommé au moment où s'allègent les contraintes liées à la situation épidémique.

Depuis un Accord national interprofessionnel de 2013, la qualité de vie au travail est définie « comme un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement » et cela peut englober l'ambiance, les conditions de travail, l'autonomie, l'égalité, la reconnaissance...

Pendant la crise, Pascal Ughetto, spécialiste de l'organisation du travail et professeur à l'université Gustave-Eiffel, a mené des entretiens sur le rapport des salariés à leur travail avec « un point frappant : les aspirations à des rythmes de vie plus apaisés » incluant du télétravail, moins de transports et plus de temps pour soi.

« Les entreprises doivent s'attendre à ce que les individus cherchent à faire valoir leurs choix personnels en termes d'organisation de leur semaine de travail », estime ce chercheur.

Pour l'architecte et psychologue du travail Élisabeth Pélegrin-Genel, « le vrai bien-être va être de montrer qu'on peut travailler ailleurs qu'au bureau. Cela permet d'autres modes d'existence, d'habiter un peu plus loin pour une meilleure qualité de vie ».

L'entreprise chez soi

« Il continuera d'y avoir un travail hybride : chez soi ou dans un tiers-lieu et dans l'entreprise car il est essentiel de revenir au bureau pour le lien social. Les relations avec les collègues sont le premier élément de la qualité de vie au travail », insiste Odile Duchenne, directrice générale d'Actineo, observatoire de la qualité de vie au bureau. « Les entreprises vont réallouer leur espace avec plus de lieux de réunion, de brainstorming, de moments festifs. »

L'économiste Stéphane Carcillo, chef de la division Emploi et Revenu à l'OCDE, constate que « le temps de travail a été très utilisé pendant la crise pour s'ajuster », avec un recours massif en Europe au chômage partiel et au télétravail, et cela aura des conséquences pour le management. « Quand une partie du travail se fait à la maison, on juge les résultats plus que les moyens, c'est une question de confiance. »

Or « les entreprises françaises pratiquaient assez peu le management de confiance. Cela va devenir problématique pour réguler les nouveaux équilibres », estime Pascal Ughetto, au moment où le télétravail a dilué un peu plus la frontière entre vie privée et professionnelle.

« Avant, les DRH voulaient qu'on se sente chez soi dans l'entreprise. Maintenant, l'entreprise est chez soi », remarque la sociologue du travail Danièle Linhart, directrice de recherches au CNRS. « Il est important que les travailleurs puissent eux mêmes décider quand ils peuvent télétravailler avec la possibilité de revenir en arrière. Il ne faut pas que cela soit imposé. »

Selon une enquête de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), un quart des 96 500 accords d'entreprises signés en 2020 portaient sur le télétravail. 

Pas concernés par le télétravail, surexposés, les métiers au contact et au service du public, dans le commerce, la logistique, le transport, la propreté, sont sortis de leur « invisibilité » lors de cette crise. Pour eux, Danièle Linhart espère « que cette héroïsation va permettre de négocier de meilleures conditions de travail ».

Stéphane Carcillo insiste sur « l'hétérogénéité » et les inégalités générées par la crise de la Covid-19 dans le monde du travail. « En 2020, parmi les moins qualifiés, un salarié sur cinq a télétravaillé, un sur deux chez les plus qualifiés ». L'économiste s'attend à ce que « les évolutions du monde du travail soient plus favorables... pour ceux qui avaient déjà de bons jobs bien payés ».


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com