Au sommet avec Biden, Poutine veut du respect

Les dirigeants du G7 se réunissent ce week-end pour la première fois en près de deux ans, pour des entretiens de trois jours à Carbis Bay.(AFP)
Les dirigeants du G7 se réunissent ce week-end pour la première fois en près de deux ans, pour des entretiens de trois jours à Carbis Bay.(AFP)
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Publié le Lundi 14 juin 2021

Au sommet avec Biden, Poutine veut du respect

  • Après une semaine d'entretiens avec ses alliés du G7, Joe Biden conclura sa première grande tournée à l'étranger par une rencontre à Genève avec Vladimir Poutine
  • Et c'est Joe Biden qui a pris l'initiative de la rencontre, alors que la Russie jouait des muscles, massant des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine

MOSCOU: Lors de sa première rencontre mercredi avec Joe Biden, Vladimir Poutine ne réclamera pas d'avancées majeures sur le contrôle des armes, la levée des sanctions ou même des excuses pour avoir été traité de "tueur".

Car le président russe a déjà eu ce qu'il voulait: la tenue du sommet comme illustration de l'importance de la Russie.

Après une semaine d'entretiens avec ses alliés du G7, de l'Union européenne et de l'Otan, Joe Biden conclura sa première grande tournée à l'étranger par une rencontre à Genève avec l'un de ses grands adversaires géopolitiques, Vladimir Poutine.

Au regard de l'ampleur des tensions et de la liste des griefs américains à l'égard de Moscou --cyberattaques, ingérence électorale, emprisonnement de l'opposant Alexeï Navalny, élimination de l'opposition du jeu politique-- les officiels des deux camps ont minimisé les attentes à avoir.

Pour Poutine, affirment des experts, l'invitation de Joe Biden était suffisante en soi, car c'est un signe de respect. Or la reconnaissance de la puissance de la Russie est le leitmotiv de M. Poutine depuis deux décennies au pouvoir.

"L'un des moteurs absolument cruciaux de sa politique étrangère est le sentiment de devoir redonner à la Russie la place qui lui revient dans le monde et ce genre d'événements joue absolument en ce sens", assure Mark Galeotti, professeur d'études russes à l'University College de Londres.

"Le sommet en lui-même est déjà une victoire", poursuit-il. D'autant que M. Poutine sera l'un des premiers dirigeants à s'entretenir en tête-à-tête avec M. Biden depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier.

Et c'est Joe Biden qui a pris l'initiative de la rencontre, alors que la Russie jouait des muscles, massant des dizaines de milliers de soldats aux frontières de l'Ukraine.

 Cour des grands 

"Le sommet montre que la Russie joue dans la cour des grands", renchérit Alexandre Choumiline, de l'Académie russe des sciences, "Le Kremlin le voit ainsi, et l'Ouest aussi".

Personne ne s'attend à un échange amical, d'autant que les deux présidents ont multiplié les sanctions et contre-sanctions depuis six mois.

M. Biden avait même jugé le qualificatif de "tueur" approprié pour parler de Poutine. Une remarque qui a conduit au retour des ambassadeurs respectifs dans leurs capitales.

Il a aussi promis d'être ferme face au maître du Kremlin, sur les cyberattaques, l'Ukraine ou les efforts russes d'ingérence électorale. Il aussi martelé qu'il ne restera pas "les bras croisés" face aux "violations" des droits humains, sujet qui a le don de hérisser le Kremlin.

(AFP)
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Avant Biden-Poutine, le choc Reagan-Gorbatchev en 1985 à Genève

Novembre 1985, Genève. "L'ambiance était détendue. Les gens étaient venus pour oublier la Guerre froide. Ils avaient chacun préparé leur petit numéro pour séduire le camp d'en face. En même temps, nous avions tous conscience que c'était un moment historique", se remémore l'ancien correspondant de l'AFP Didier Lapeyronie.

Six ans avant la fin de l'URSS, le sommet de Genève de 1985 - qui dura trois jours et fut couvert par 3 500 journalistes - avait pour thème la désescalade de l'armement entre les deux superpuissances de l'époque, avec l'espoir d'un début de meilleures relations est-ouest.

Le journaliste Nicolas Burgy, qui a couvert pour l'AFP l'arrivée du président américain et de son épouse Nancy à l'aéroport de Genève, se rappelle cette "joie" qui régnait alors: "Il y avait une forme de décontraction générale".

Une convivialité mise en scène aussi par les deux premières dames, Raïssa et Nancy, qui avaient devisé autour d'un thé, sous les regards de photographes.

Autre signe de ce dégel: la première poignée de main - de sept secondes - entre Reagan et Gorbatchev devant la Villa Fleur d'eau.

L'événement a eu lieu face aux caméras et de nombreux journalistes frigorifiés qui attendaient depuis longtemps dans le jardin.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.