Le retrait d'accréditation de France 24 en Algérie critiqué

Le logo de la chaîne d'information en direct France 24 à Issy-les-Moulineaux, près de Paris, le 9 avril 2019 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 14 juin 2021

Le retrait d'accréditation de France 24 en Algérie critiqué

Le logo de la chaîne d'information en direct France 24 à Issy-les-Moulineaux, près de Paris, le 9 avril 2019 (Photo, AFP)
  • La France «regrette» la décision d'Alger de retirer son accréditation à la chaîne d'information en continu France 24 et rappelle son attachement à la «liberté de la presse»
  • «C'est une catastrophe» et une nouvelle «extrêmement inquiétante», a estimé le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes

PARIS: Deux organisations de journalistes ont vivement condamné lundi le retrait de l'accréditation en Algérie de la chaîne d'information française France 24, y voyant une très grave atteinte à la liberté de la presse. 

« C'est une catastrophe » et une nouvelle « extrêmement inquiétante », a estimé le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Anthony Bellanger. 

La FIJ, qui avait déjà appelé les autorités algériennes, à l'occasion des élections législatives du 12 juin, à respecter la liberté de la presse et à libérer tous les journalistes et autres employés de médias en détention dans le pays, va oeuvrer au niveau international en faveur d'une réponse diplomatique, a-t-il ajouté. 

De son côté, l'ONG de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) s'est inquiétée sur Twitter « de la sévérité et du caractère arbitraire de cette mesure qui sans nul doute aura un effet dissuasif sur d'autres médias internationaux ». 

Paris «regrette» la décision d'Alger

La France « regrette » la décision d'Alger de retirer son accréditation à la chaîne d'information en continu France 24 et rappelle son attachement à la « liberté de la presse », a déclaré lundi la diplomatie française. 
« La France a appris avec regret la décision annoncée hier par les autorités algériennes de retirer leur accréditation aux correspondants de la chaîne France 24 en Algérie », a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. 
« La France défend la liberté d'expression et la liberté de la presse, en Algérie comme partout dans le monde », a ajouté Agnès von der Mühll, en reprenant à l'identique les éléments de langage habituels de la diplomatie française sur les atteintes aux libertés publiques dans ce pays. 
« La liberté d'informer est un droit fondamental, qui doit partout être protégé et auquel la France est profondément attachée », a-t-elle poursuivi, sans autre commentaire. 

L'Algérie avait motivé dimanche ce retrait par l'« hostilité manifeste et répétée » de la chaîne, qu'elle avait déjà mise en garde en mars pour sa couverture du mouvement de protestation populaire du Hirak. Une décision intervenue au lendemain d'élections législatives anticipées marquées par un fort taux d'abstention. 

La chaîne d'information s'est dite dimanche étonnée « de ne pas avoir reçu d'explication » sur ce retrait. 

« Notre couverture de l'actualité algérienne se fait dans la transparence, l'indépendance et l'honnêteté », a-elle déclaré dans un message lu à l'antenne. 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.