Prélèvements forcés d'organes: les minorités sont visées en Chine, selon des experts de l’ONU

Cette photo prise le 13 septembre 2019 montre des gens dans une rue d'un petit village où vivent des Ouïghours à la périphérie de Shayar dans la région du Xinjiang. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 13 septembre 2019 montre des gens dans une rue d'un petit village où vivent des Ouïghours à la périphérie de Shayar dans la région du Xinjiang. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 14 juin 2021

Prélèvements forcés d'organes: les minorités sont visées en Chine, selon des experts de l’ONU

  • Ces experts, qui sont mandatés par l'ONU mais ne s'expriment pas au nom des Nations unies, se disent « extrêmement alarmés » par ces informations
  • La Chine est régulièrement accusée par des membres de la secte Falun Gong, interdite dans le pays asiatique, de se livrer à des prélèvements d'organes forcés sur ses adeptes emprisonnés

GENEVE: Des experts de l'ONU ont indiqué lundi avoir reçu des « informations crédibles » selon lesquelles des prisonniers issus de minorités ethniques, linguistiques et religieuses sont soumis à des prélèvements forcés d'organes en Chine.

Ces experts, qui sont mandatés par l'ONU mais ne s'expriment pas au nom des Nations unies, se disent « extrêmement alarmés » par ces informations.

La Chine est régulièrement accusée par des membres de la secte Falun Gong, interdite dans le pays asiatique, de se livrer à des prélèvements d'organes forcés sur ses adeptes emprisonnés. Pékin a toujours fermement nié ces accusations.

Dans un communiqué, les Rapporteurs spéciaux ainsi que les experts du Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire indiquent que les prélèvements visent aussi Ouïghours, des Tibétains, des musulmans et des chrétiens, détenus en Chine.

« Les prélèvements forcés d'organes en Chine semblent viser des représentants des minorités spécifiques ethniques, linguistiques ou religieuses qui sont en détention, souvent sans qu'on leur explique les raisons de leur arrestation ou qu'on leur remette un mandat d'arrêt », ont déclaré les experts.

« Selon les allégations reçues, les organes les plus couramment prélevés sur les prisonniers seraient des cœurs, des reins, des foies, des cornées et, plus rarement, des morceaux du foie. Cette forme de trafic à caractère médical impliquerait des professionnels du secteur de la santé, notamment des chirurgiens, des anesthésistes et d'autres spécialistes médicaux », ont-ils expliqué.

Ils indiquent également que la question a déjà été soulevé précédemment, auprès de Pékin, par d'autres experts des droits humains de l'ONU en 2006 et 2007, sans succès.

Le communiqué explique que les réponses du gouvernement chinois étaient insuffisantes car manquant de données, notamment sur le temps d'attente pour l'attribution d'organes ou d'informations sur l'origine des organes.

« Dans ce contexte, le manque de données disponibles et de systèmes permettant de partager les informations constitue un obstacle à l'identification et à la protection des victimes (...), ainsi qu'à l'efficacité des enquêtes et des poursuites contre les trafiquants », indique encore le communiqué.

La Chine a elle nié à plusieurs reprises les accusations de prélèvements d'organes forcés sur des prisonniers politiques.

La tradition chinoise veut qu'un mort soit enterré sans mutilation, et très rares sont les Chinois qui acceptent le prélèvement d'organes.

Pendant des décennies, une majorité d'opérations étaient donc réalisées avec des organes prélevés sur les condamnés à mort ou les prisonniers après leur décès, souvent sans l'accord des familles, estiment des ONG spécialisées -ce que niaient les autorités. Pékin a officiellement banni cette pratique à partir de janvier 2015, mais sans lever les inquiétudes.

 


Le Dalaï Lama confirme qu'il aura un successeur, la Chine veut approuver son nom

Né le 6 juillet 1935, Tenzin Gyatso pour l'état civil est devenu dès l'âge de 2 ans le quatorzième chef spirituel et politique des Tibétains, dûment identifié par la tradition bouddhiste comme la réincarnation de son prédécesseur.  Il a fui "sa" capitale Lhassa et la répression chinoise en 1959 et passe depuis l'essentiel de son temps dans un monastère de McLeod Ganj, dans les contreforts de l'Himalaya indien. (AFP)
Né le 6 juillet 1935, Tenzin Gyatso pour l'état civil est devenu dès l'âge de 2 ans le quatorzième chef spirituel et politique des Tibétains, dûment identifié par la tradition bouddhiste comme la réincarnation de son prédécesseur. Il a fui "sa" capitale Lhassa et la répression chinoise en 1959 et passe depuis l'essentiel de son temps dans un monastère de McLeod Ganj, dans les contreforts de l'Himalaya indien. (AFP)
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  • Lauréat en 1989 du prix Nobel de la paix, il incarne depuis dans le monde entier le combat pour la liberté du territoire himalayen
  • La question de sa succession fait l'objet d'un bras de fer entre le Dalaï Lama et Pékin, qui entend bien lui nommer un successeur à sa main

MC LEOD GANJ: Le Dalaï Lama a confirmé mercredi qu'un successeur serait désigné à sa mort pour perpétuer sa fonction de chef spirituel de la communauté tibétaine, s'attirant la riposte immédiate de la Chine qui exige d'approuver son nom.

"J'affirme que l'institution du Dalaï Lama sera perpétuée", a-t-il indiqué dans un message très attendu lu lors d'une réunion religieuse à McLeod Ganj, dans le nord de l'Inde, où il vit en exil.

Sans surprise, la Chine, dont les troupes ont envahi le Tibet en 1950 et en ont fait une province chinoise, a aussitôt réagi.

"La réincarnation de grandes figures bouddhistes comme le Dalaï Lama et le Panchen Lama doit être désignée par tirage au sort (...) et ensuite approuvée par le gouvernement central", a rappelé Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Né le 6 juillet 1935, Tenzin Gyatso pour l'état civil est devenu dès l'âge de 2 ans le quatorzième chef spirituel et politique des Tibétains, dûment identifié par la tradition bouddhiste comme la réincarnation de son prédécesseur.

Il a fui "sa" capitale Lhassa et la répression chinoise en 1959 et passe depuis l'essentiel de son temps dans un monastère de McLeod Ganj, dans les contreforts de l'Himalaya indien.

Lauréat en 1989 du prix Nobel de la paix, il incarne depuis dans le monde entier le combat pour la liberté du territoire himalayen.

La question de sa succession fait l'objet d'un bras de fer entre le Dalaï Lama et Pékin, qui entend bien lui nommer un successeur à sa main.

"Selon la tradition" 

"La responsabilité (de la nomination d'un successeur, ndlr) reposera exclusivement sur les membres du Ganden Phodrang Trust, le bureau de Sa Sainteté le Dalaï Lama", a rappelé mercredi le message du dirigeant tibétain.

"Ils conduiront les procédures de recherche et de reconnaissance (du successeur) en accord avec la tradition passée", a-t-il insisté", "personne d'autre n'a l'autorité requise pour se mêler de cette question".

L'actuel Dalaï Lama, considéré comme un dangereux séparatiste par Pékin, a déjà écarté à plusieurs reprises l'idée que le 15e Dalaï Lama puisse être nommé par les Chinois.

Il sera forcément "né dans le monde libre", a-t-il promis publiquement .

"Rien n'a changé en ce qui concerne l'implication de la Chine, le sujet n'a pas été évoqué en détail", a précisé devant la presse, après la diffusion du message, un représentant du bureau du Dalaï Lama, Samdhong Rinpoche.

En 1995, la Chine avait enlevé et placé en détention un enfant de 6 ans que le Dalaï Lama venait de désigner comme Panchen Lama, l'autre figure religieuse tibétaine de premier plan.

Et elle avait dans la foulée nommé à ce titre le candidat de son choix, aussitôt rejeté par les Tibétains comme le "faux Panchen".

Le défi lancé à la Chine par le Dalaï Lama a réjoui mercredi la communauté tibétaine.

"Nous nous opposons résolument à toute interférence ou tentative de la Chine d'installer un Dalaï Lama fantoche", a souligné auprès de l'AFP un Tibétain en exil, Jigme Taydeh.

"Combat" 

"Cette décision donne à la communauté internationale l'occasion historique (...) d'envoyer un message fort à Pékin et à tous les régimes autoritaires", a renchéri une partisane de l'autonomie du Tibet, Chemi Lhamo, 30 ans.

"Je n'ai aucun doute sur le fait que notre combat pour la vérité et la justice finira par l'emporter", a ajouté cette femme, exilée aux Etats-Unis.

Même si ces dernières années, le Dalaï Lama a suggéré l'idée qu'il pourrait être le dernier, une majorité de Tibétains était favorable à la poursuite du "cycle de la réincarnation".

Dans son message, il a fait état mercredi des nombreuses sollicitations de sa communauté en faveur de la prolongation de sa charge.

"J'ai reçu en particulier, par divers moyens, de nombreux messages de Tibétains du Tibet répétant ce même appel", a-t-il indiqué.

An nom de son bureau, Samdhong Rinpoche, a précisé qu'aucune autre instruction n'avait pour l'heure été donnée sur la procédure de nomination.

"Elles ne sont pas nécessaires à cette heure", a indiqué M. Rinpoche lors d'une conférence de presse, "Sa Sainteté le Dalaï Lama est actuellement en pleine forme".

En 2011, le Dalaï Lama avait renoncé au pouvoir politique de sa charge, confiée à un Premier ministre, élu par la diaspora, et à un gouvernement en exil.

Les festivités organisées pour son 90e anniversaire se poursuivent jusqu'à la fin de la semaine.

 


Quatre responsables tués dans une explosion dans le nord-ouest du Pakistan

Quatre responsables des autorités locales et de la police ont été tués dans une explosion mercredi dans le nord-ouest du Pakistan, frontalier de l'Afghanistan, a rapporté à l'AFP un officier de police. (AFP)
Quatre responsables des autorités locales et de la police ont été tués dans une explosion mercredi dans le nord-ouest du Pakistan, frontalier de l'Afghanistan, a rapporté à l'AFP un officier de police. (AFP)
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  • Samedi, 16 soldats avaient été tués dans un attentat-suicide mené par des talibans pakistanais dans la même province du Khyber Pakhtunkhwa
  • L'année 2024 a été la plus meurtrière en près d'une décennie au Pakistan, avec plus de 1.600 morts, près de la moitié étant des soldats et des policiers, selon le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d'Islamabad

PESHAWAR: Quatre responsables des autorités locales et de la police ont été tués dans une explosion mercredi dans le nord-ouest du Pakistan, frontalier de l'Afghanistan, a rapporté à l'AFP un officier de police.

Onze personnes ont également été blessées dans cette explosion survenue près d'un marché et qui n'a pas jusqu'ici été revendiquée, a ajouté Waqas Rafiq, officier de police à Bajaur, dans la province du Khyber-Pakhtunkhwa.

Les violences se sont multipliées dans l'ouest du Pakistan, frontalier de l'Afghanistan, depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul à l'été 2021.

Islamabad accuse son voisin de ne pas déloger les rebelles qui utilisent son sol pour attaquer le Pakistan, ce que l'Afghanistan dément.

Samedi, 16 soldats avaient été tués dans un attentat-suicide mené par des talibans pakistanais dans la même province du Khyber Pakhtunkhwa.

L'année 2024 a été la plus meurtrière en près d'une décennie au Pakistan, avec plus de 1.600 morts, près de la moitié étant des soldats et des policiers, selon le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d'Islamabad.

Au total, depuis le 1er janvier, selon un décompte de l'AFP, près de 300 personnes, en majorité membres des forces de sécurité, ont été tuées dans des violences menées par des groupes armés en lutte contre l'Etat, dans le Khyber-Pakhtunkhwa, comme dans la province voisine du Baloutchistan.


Washington suspend les livraisons d'armes à l'Ukraine, selon la Maison Blanche

La Maison Blanche a confirmé mardi avoirt stoppé certaines livraisons d'armes à l'Ukraine,
La Maison Blanche a confirmé mardi avoirt stoppé certaines livraisons d'armes à l'Ukraine,
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  • « Cette décision a été prise pour placer les intérêts de l'Amérique en premier, à la suite d'une réévaluation de l'aide militaire de notre nation à d'autres pays à travers le monde par le ministère de la Défense ».
  • Cette décision intervient alors que l'Ukraine est confrontée à une intensification des attaques aériennes russes. 

WASHINGTON : La Maison Blanche a confirmé mardi à la suite d'informations de presse que les États-Unis avaient stoppé certaines livraisons d'armes à l'Ukraine, notamment des missiles de défense antiaérienne, disant s'inquiéter de la baisse de ses propres stocks de munitions.

« Cette décision a été prise pour placer les intérêts de l'Amérique en premier, à la suite d'une réévaluation de l'aide militaire de notre nation à d'autres pays à travers le monde par le ministère de la Défense », a déclaré Anna Kelly, porte-parole adjointe de la Maison Blanche, dans un communiqué transmis à l'AFP.

« La puissance des forces armées des États-Unis demeure incontestable — il suffit de demander à l'Iran », a-t-elle ajouté.

Selon Politico et d'autres médias américains, cet arrêt des livraisons pour Kiev concerne des missiles de la défense antiaérienne et des obus.

Cette décision intervient alors que l'Ukraine est confrontée à une intensification des attaques aériennes russes. 

Le nombre de drones de longue portée lancés par la Russie a ainsi connu une hausse de 36,8 % en juin, selon une analyse de l'AFP publiée mardi. Cette hausse met à rude épreuve les défenses antiaériennes et une population civile épuisée, et survient alors que les pourparlers entre Kiev et Moscou en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse.

La décision américaine fait suite, selon la presse américaine, à des inquiétudes du Pentagone quant aux réserves de l'armée américaine, sur lesquelles est directement prélevée l'aide militaire américaine à l'Ukraine.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du Pentagone Sean Parnell a déclaré : « L'armée américaine n'a jamais été plus prête et plus compétente que sous l'autorité du président Trump et du ministre (de la Défense Pete) Hegseth. »

Jusqu'à présent, et malgré les relations conflictuelles avec Kiev, le gouvernement de Donald Trump poursuivait, au moins partiellement, l'aide militaire initiée sous l'administration Joe Biden. Sous le mandat de ce dernier, les États-Unis ont fourni plus de 60 milliards de dollars d'aide militaire à Kiev.

Cette interruption survient quelques jours après une rencontre entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à La Haye.