Dépassé par le variant Delta, Boris Johnson met en pause le déconfinement

Boris Johnson, longtemps réticent, a annoncé lundi devant la presse avoir pris la «décision difficile» de repousser du 21 juin au 19 juillet la dernière étape de son plan de déconfinement pour l'Angleterre. (Photo, AFP)
Boris Johnson, longtemps réticent, a annoncé lundi devant la presse avoir pris la «décision difficile» de repousser du 21 juin au 19 juillet la dernière étape de son plan de déconfinement pour l'Angleterre. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

Dépassé par le variant Delta, Boris Johnson met en pause le déconfinement

  • Les contaminations passant de 2 000 à 7 000 par jour et les hospitalisations commençant à augmenter, même si le nombre de décès par jour reste inférieur à 10
  • Actuellement, près de 80% des adultes ont reçu une dose mais seulement 57% deux doses

LONDRES : L'été commence mal au Royaume-Uni: le Premier ministre Boris Johnson s'est résolu lundi à repousser de quatre semaines la levée des dernières restrictions anti-Covid en Angleterre, espérant contenir l'inquiétante poussée du variant Delta grâce à la vaccination.

Le pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie (près de 128 000 morts) a pu rétablir au fil du printemps nombre de libertés auparavant perdues, grâce à un long confinement et une campagne de vaccination très efficace.

L'euphorie et l'impression de victoire face au virus sont cependant assombries par la brusque dégradation observée ces dernières semaines, les contaminations passant de 2 000 à 7 000 par jour et les hospitalisations commençant à augmenter, même si le nombre de décès par jour reste inférieur à 10. Cette tendance est attribuée au variant Delta initialement détecté en Inde, désormais dominant dans le pays et représentant 96% des nouveaux cas.

Pour se donner du temps et éviter d'aggraver la tendance, Boris Johnson, longtemps réticent, a annoncé lundi devant la presse avoir pris la "décision difficile" de repousser du 21 juin au 19 juillet la dernière étape de son plan de déconfinement pour l'Angleterre (chaque nation du Royaume ayant son propre calendrier).

Cette dernière doit se traduire par la fin de la limitation à six des réunions en intérieur, l'autorisation pour les pubs de servir au bar et pour les salles de spectacles d'opérer à pleine capacité.

Seule concession, les réceptions de mariage ne seront plus limitées à 30 invités dès le 21 juin.

"Nous ne pouvons pas continuer (...) alors qu'il existe une réelle possibilité que le virus surpasse les vaccins et que des milliers de décès supplémentaires s'ensuivent", a plaidé Boris Johnson.

Il a expliqué vouloir donner au service de santé "quelques semaines cruciales" pour poursuivre la vaccination.

Retombées économiques

"Il faut être clair sur le fait que nous ne pouvons pas tout simplement éliminer le Covid, nous devons apprendre à vivre avec", a-t-il averti, estimant que la campagne d'immunisation devait le permettre.

L'objectif est désormais de proposer d'ici au 19 juillet une première dose à tous les adultes et deux doses à deux tiers des adultes, dont tous les plus de 50 ans et vulnérables.

Actuellement, près de 80% des adultes ont reçu une dose mais seulement 57% deux doses.

Selon les études menées par les autorités sanitaires britanniques, les vaccins sont moins efficaces contre les formes symptomatiques du variant Delta que les autres variants avec une seule dose, mais deux doses des vaccins Pfizer ou AstraZeneca sont efficaces à plus de 90% contre les hospitalisations.

"Nous sommes engagés dans une course contre le virus et les vaccins doivent en prendre la tête", a insisté le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.

Le report annoncé lundi est très populaire au sein du public, inquiet de voir la situation se dégrader: selon un sondage de l'institut YouGov, 71% des personnes interrogées y sont favorables et 54% chez les 18-24 ans, moins à risque.

Il provoque cependant la furie d'une partie du camp conservateur de M. Johnson, remonté contre les atteintes interminables aux libertés, et la consternation dans les milieux économiques et culturels concernés.

La fédération de l'hôtellerie-restauration UK Hospitality a chiffré à trois milliards de livres (3,5 milliards d'euros) le manque à gagner du secteur avec un mois de report de la fin du déconfinement, s'inquiétant aussi d'"un effet ricochet sur les réservations tout l'été et en automne" et demandant de nouvelles aides publiques.

La Night Time Industry Association représentant le monde de la nuit estime qu'un quart des entreprises du secteur ne survivra pas à un mois de plus de fermeture sans nouveau soutien. Elle craint de voir la main d’œuvre déserter durablement ces établissements.

Le célèbre compositeur Andrew Lloyd Webber, dont les comédies musicales comme "Cats" ou "The Phantom of the opera" ont remporté d'énormes succès à Londres et New York, a d'ores et déjà prévenu: il compte rouvrir son théâtre pour lancer sa production de "Cendrillon", quitte à risquer la prison.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.