Encouragé par Pékin, le tourisme s'enracine au Tibet

La villageoise Baima posant à son hôtel dans le village de Tashigang dans la ville de Nyingtri dans la région autonome du Tibet en Chine.(AFP)
La villageoise Baima posant à son hôtel dans le village de Tashigang dans la ville de Nyingtri dans la région autonome du Tibet en Chine.(AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

Encouragé par Pékin, le tourisme s'enracine au Tibet

  • Sur le toit du monde, Baima, une Tibétaine de 27 ans, s'est lancée dans l'hôtellerie, encouragée par Pékin... et des millions de touristes chinois
  • C'est sous Mao, en 1951, que l'armée chinoise s'est emparée du Tibet, ou plutôt l'a "libéré pacifiquement" comme le veut la phraséologie du régime

NYINGTRI: Avec l'aide de l'Etat, elle a transformé son humble demeure en gîte rural. Sur le toit du monde, Baima, une Tibétaine de 27 ans, s'est lancée dans l'hôtellerie, encouragée par Pékin... et des millions de touristes chinois.

Dans son village coincé à 3 000 m entre des sommets couverts de nuages, Baima reçoit autour d'un poêle à bois dans sa maison refaite à neuf aux vives couleurs, qui recouvrent les murs comme le mobilier.

A environ 500 km à l'est de Lhassa, la capitale du Tibet, son village de Tashigang s'est converti au tourisme il y a une dizaine d'années. Baima comme ses voisines sont désormais hôtelières.

"Nous vivions d'élevage et de cultures. Et puis l'Etat nous a encouragés à ouvrir un gîte", explique-t-elle à l'AFP, sous le regard de responsables chinois qui accompagnent des journalistes pour une rare visite encadrée au Tibet, région hautement sensible pour le régime communiste.

"Tenir un gîte, c'est moins dur que de garder les troupeaux", admet-elle.

Aidés financièrement pour transformer leur maison, les habitants du village, tibétophones, ont aussi reçu des cours de mandarin pour pouvoir communiquer avec leurs visiteurs venus du reste du pays.

"A présent, 80% des villageois peuvent s'exprimer en mandarin", se félicite Chen Tiantian, une responsable locale du Parti communiste, ajoutant que les autorités ont également offert des cours de cuisine pour mieux accueillir les touristes.

Tous ces programmes de formation sont facultatifs, assure-t-elle.

«Marchandisation» culturelle

Mais l'arrivée de ces voyageurs venus de loin modifie également le mode de vie traditionnel, redoutent des experts, qui y voient un moyen pour Pékin d'atténuer la résistance de la culture tibétaine.

Robert Barnett, de l'Ecole d'études orientales et africaines (SOAS) à Londres, se dit ainsi "très inquiet de la dégradation culturelle apportée par ce tourisme de masse hyper-organisé", même s'il reconnaît que la population locale en profite financièrement.

Selon les chiffres officiels, la région autonome reçoit pas moins de 35 millions de touristes par an -- chinois en très grande majorité -- soit dix fois sa population.

Les visiteurs sont attirés par les paysages à couper le souffle et un dépaysement garanti par rapport au reste de la Chine.

Certains n'hésitent pas à s'accoutrer de la tenue traditionnelle tibétaine pour se faire prendre en photo devant les plus célèbres sites de Lhassa, comme le Potala, le palais du dalaï lama, le chef spirituel exilé depuis 1959.

"Avec l'arrivée des visiteurs lointains, nous sommes exposés à des choses nouvelles", commente une voisine de Baima, Cangjie, qui a elle aussi ouvert des chambres d'hôte, comme une cinquantaine de familles de Tashigang.

Vêtue d'une tunique traditionnelle aux manches brodées, elle pose pour les photographes dans sa maison sous des portraits du président chinois Xi Jinping et de Mao Tsé-toung, le fondateur du régime communiste.

C'est sous Mao, en 1951, que l'armée chinoise s'est emparée du Tibet, ou plutôt l'a "libéré pacifiquement" comme le veut la phraséologie du régime.

Tout en finançant la lutte contre la pauvreté, Pékin espère que le développement économique permettra d'éradiquer les velléités séparatistes au Tibet.

Cela s'accompagne d'une "marchandisation de la culture" tibétaine, s'alarme M. Barnett, expliquant que Pékin s'attend à ce que "le Parti recueille la gratitude (des habitants) pour sa générosité".

"Notre prochain objectif, c'est de faire venir des touristes étrangers", affirme Hu Xiongying, un responsable du district qui administre le village.

Mais pour l'heure, la plupart des visiteurs étrangers ne peuvent entrer au Tibet que munis d'un permis spécial et avec un guide dûment encarté. En 2019, seuls 270.000 touristes non-Chinois ont visité la région.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.