L'Iran affirme avoir produit 6,5 kg d'uranium enrichi à 60%

L'Iran a fabriqué 6,5 kg d'uranium enrichi à 60%, a annoncé mardi le gouvernement. (Photo, AFP).
L'Iran a fabriqué 6,5 kg d'uranium enrichi à 60%, a annoncé mardi le gouvernement. (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 16 juin 2021

L'Iran affirme avoir produit 6,5 kg d'uranium enrichi à 60%

  • Le porte-parole du gouvernement a déclaré que le pays avait également produit 108 kg d'uranium enrichi à 20%
  • La déclaration de mardi est intervenue alors que Téhéran et Washington tiennent des pourparlers indirects à Vienne sur l'accord nucléaire

RIYAD: Mardi, le gouvernement iranien a annoncé que la République islamique avait fabriqué 6,5 kg d'uranium enrichi jusqu'à 60 %, fournissant des précisions sur une démarche qui a secoué les pourparlers nucléaires du pays avec les puissances mondiales, en faisant progresser la matière fissile vers le seuil de 90% qui concerne les seules armes nucléaires.

Selon les médias officiels citant le porte-parole du gouvernement, Ali Rabiei, le pays avait également produit 108 kg d'uranium enrichi à 20%, indiquant une production plus rapide que le taux requis par la loi iranienne qui a lancé le processus.

En avril, l'Iran avait en effet déclaré qu'il commencerait à enrichir de l'uranium à 60 %, une mesure qui rapprocherait l'uranium des 90 % nécessaires pour une bombe nucléaire, après que Téhéran a accusé son ennemi Israël de sabotage contre un site nucléaire clé.

L'écrivain politique saoudien Khalid Al-Matrafi a affirmé à Arab News que les puissances occidentales ne permettront pas au régime de posséder des armes nucléaires à des fins militaires. Il a également affirmé que la décision iranienne était basée sur des tentatives de renforcer sa position à la table des négociations, en particulier après les revers subis récemment par le régime, y compris la révélation des secrets de son programme nucléaire.

« Il est très important de se rappeler que les États-Unis ont confirmé à travers divers responsables qu'ils consultaient leurs alliés dans la région, notamment l'Arabie saoudite, au sujet des pourparlers qu'ils mènent indirectement avec l'Iran, et cela aidera à éviter les erreurs de l'accord précédent », a-t-il ajouté.

Al-Matrafi faisait référence à l'accord signé en juillet 2015 sous le président américain Barack Obama. Cet accord avait offert à Téhéran des milliards de dollars sous forme d'allègement des sanctions en échange d'un ralentissement de son programme nucléaire.

Soulignant la nécessité pour l'Iran d'abandonner sa politique de confrontation de 40 ans, Al-Matrafi estime que les pays de la région veulent maintenant la paix après des décennies de conflits. "Il est difficile pour les puissances régionales de coexister avec un pays qui révèle régulièrement ses intentions d'agir d'une manière qui affecterait négativement son voisinage" a-t-il conclu.

La déclaration de mardi est intervenue, alors que Téhéran et Washington tiennent des pourparlers indirects à Vienne, visant à trouver des moyens de relancer l’accord nucléaire conclu en 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales.

Le Parlement iranien, tenant d’une ligne dure, a adopté une loi l'année dernière pour obliger le gouvernement à durcir sa position par rapport au nucléaire, en partie en réaction au retrait de l'ancien président Donald Trump de l'accord nucléaire en 2018.

Le retrait de Trump a incité l'Iran à dépasser régulièrement les limites de l'accord sur son programme nucléaire, conçu pour rendre plus difficile le développement d'une bombe atomique – une ambition réfutée par Téhéran.

«En vertu de la loi du Parlement (...), l'Organisation de l'énergie atomique était censée produire en un an 120 kg d'uranium enrichi à 20 %. Selon le dernier rapport, nous avons maintenant produit 108 kg d'uranium à 20 % au cours des cinq derniers mois», a indiqué une source citant Rabiei.

«En ce qui concerne la production d'uranium à 60%, dans le court laps de temps qui s'est écoulé, environ 6,5 kg ont été produits», a ajouté Rabiei.

Un rapport trimestriel sur les activités nucléaires de l'Iran publié en mai par l'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU indiquait qu'à la date du 22 mai, Téhéran avait produit 62,8 kg d'uranium enrichi à 20 % et 2,4 kg d'uranium enrichi à 60 %, le niveau inférieur suivant variant entre 2% et 5%.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Il faut «vaincre totalement» le Hamas à Gaza pour «libérer tous les otages israéliens», dit Netanyahu

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu
  • "Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'"

JERUSALEM: Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'", a affirmé M. Netanyahu, selon un communiqué de ses services.

 

 


Israël se prépare à une nouvelle étape de la guerre à Gaza

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  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza
  • Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza, où il a réautorisé mardi l'entrée partielle des marchandises privées.

Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël, qui veut porter le dossier "au centre de l'agenda mondial".

"Aujourd'hui (mardi), une réunion de sécurité restreinte se tiendra au cabinet du Premier ministre", réunissant notamment les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et le chef d'état-major de l'armée,  a annoncé dans la matinée la chaîne de télévision N12.

La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire la décision à venir:  "Netanyahu veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza", résume la radio publique Kan.

"Le sort est jeté"

Plusieurs membres du cabinet ayant parlé avec le Premier ministre "ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus", toujours selon Kan.

"Le sort en est jeté. Nous allons pour la conquête totale de la bande de Gaza", assure également le quotidien Ma'ariv.

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

En Israël sur le sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée - , et dans le monde pour alléger les souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisé" selon l'ONU.

Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans l'enclave, de manière "contrôlée et progressive".

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon le Cogat.

Un nombre limité de commerçants locaux seront autorisés à envoyer dans Gaza "des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène (...), sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", a détaillé le Cogat.

L'objectif reste de "prendre toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication" du Hamas dans "l'acheminement et la distribution de l'aide", selon le Cogat.

"Ramener les otages" 

Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

La communauté internationale presse Israël d'y ouvrir en grand les vannes humanitaires. "Refuser l'accès à la nourriture aux civils peut constituer un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité", a ainsi répété lundi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk.

Au moins 1.373 Palestiniens ont été tués depuis la mise en place le 27 mai d'un nouveau système de distribution d'aide via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, la plupart par des tirs israéliens, "alors qu'ils cherchaient de la nourriture", a accusé l'ONU la semaine dernière.

Le Hamas accuse lui Israël d'entretenir volontairement le "chaos" et "d'organiser la famine".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.933 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Des vidéos, publiées en fin de semaine dernière par le Hamas et le Jihad islamique, exhibant deux otages israéliens affaiblis et décharnés ont ravivé dans l'opinion publique le débat sur l'urgence d'un accord permettant le retour des captifs.

Familles d'otages en tête, de nombreux Israéliens exigent la fin des hostilités pour ramener "les otages chez eux". M. Netanyahu "mène Israël à sa ruine et les otages à leur mort", a accusé le Forum des familles, la principale organisation de familles des captifs à Gaza.


Israël réautorise l'entrée partielle des marchandises privées dans Gaza

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  • "L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source
  • Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité"

JERUSALEM: Israël a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, a annoncé mardi le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile de ce territoire palestinien.

"Un mécanisme a été approuvé pour reprendre progressivement et de manière contrôlée l'entrée de marchandises via le secteur privé à Gaza", indique un communiqué du Cogat.

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source.

Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité".

Pour "mettre en place ce mécanisme, le système de sécurité a approuvé un nombre limité de commerçants locaux, sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", détaille le Cogat.

Le paiement des marchandises "s'effectuera uniquement par virement bancaire, sous contrôle et supervision".

"Les marchandises approuvées comprennent des produits alimentaires de base, des aliments pour bébés, des fruits et légumes et des articles d'hygiène", affirme le Cogat.

Toutes les marchandises seront soumises à un contrôle rigoureux par l'Autorité des passages terrestres du ministère de la Défense avant leur entrée dans la bande de Gaza, souligne cet organisme.

L'armée israélienne, "par l'intermédiaire du Cogat et en collaboration avec les services de sécurité, continuera à mettre en œuvre des mécanismes de contrôle et de surveillance de l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza, tout en prenant toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication de l'organisation terroriste Hamas dans les processus d'acheminement et de distribution de l'aide", conclut le communiqué.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km2, déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Il a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est désormais menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU.