L'Allemagne inaugure le premier ordinateur quantique d'IBM installé en Europe

Le logo d'IBM est visible sur leur stand avant l'ouverture du salon informatique CeBIT le 5 mars 2012 à Hanovre, dans le centre de l'Allemagne. (Photo, AFP)
Le logo d'IBM est visible sur leur stand avant l'ouverture du salon informatique CeBIT le 5 mars 2012 à Hanovre, dans le centre de l'Allemagne. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

L'Allemagne inaugure le premier ordinateur quantique d'IBM installé en Europe

  • « L'Allemagne fait partie des meilleurs en recherche sur les technologies quantiques et compte le rester », a affirmé Mme Merkel
  • La technologie quantique doit rendre possible l'utilisation d'ordinateurs hyper-puissants, ridiculisant les capacités des meilleurs super-calculateurs actuels, grâce à l'exploitation des propriétés physiques spectaculaires des particules infiniment petite

FRANCFORT: La chancelière Angela Merkel a inauguré mardi un premier ordinateur quantique installé en Allemagne par le géant informatique américain IBM au moment où l'Europe s'active pour faire progresser cette technologie prometteuse.

La machine, un « Q System One » installé près de Stuttgart en coopération avec l'institut de recherche allemand Fraunhofer et opérationnel depuis début avril, est le premier ordinateur quantique du groupe IBM en dehors des Etats-Unis, où ses machines sont accessibles aux européens via le cloud (informatique dématérialisée).

« L'Allemagne fait partie des meilleurs en recherche sur les technologies quantiques et compte le rester », a affirmé Mme Merkel, qui rédigea durant ses études une thèse en chimie quantique.

La technologie quantique doit rendre possible l'utilisation d'ordinateurs hyper-puissants, ridiculisant les capacités des meilleurs super-calculateurs actuels, grâce à l'exploitation des propriétés physiques spectaculaires des particules infiniment petites.

La clé: au lieu des « bits » de l'informatique classique, qui peuvent prendre les valeurs 0 et 1, le monde quantique utilise des « Qubits ». Ceux-ci peuvent avoir plusieurs valeurs à la fois, permettant – en théorie –  de réaliser des opérations mathématiques en parallèle.

« Cela va générer des machines qui ont des capacités de traitement un million de fois, ou plus, supérieures aux machines qu'on connaît aujourd'hui », explique à l'AFP Olivier Hess, responsable des activités quantiques chez IBM France.

Calcul d'itinéraires, développement de médicaments, déchiffrage: encore largement expérimental pour le moment, le quantique pourrait ainsi, un jour, permettre de résoudre en un temps record des problèmes trop complexes pour les calculateurs actuels et futurs.

Souveraineté

La France et l'Allemagne ambitionnent de se ranger parmi les leaders du domaine: Paris a annoncé en janvier un investissement de 1,8 milliard d'euros sur cinq ans et Berlin va injecter 2 milliards pour construire un ordinateur quantique d'ici 2025.

Pour l'instant, les Etats-Unis dominent cette technologie.

« Le reste du monde ne dort pas », a averti Mme Merkel, estimant que les ordinateurs quantiques « peuvent jouer un rôle dans la quête de souveraineté numérique et technologique ».

« L'Allemagne et l'Europe ne peuvent pas se permettre de rater cette opportunité », a lancé la ministre de la Recherche, Anja Karliczek.

Aujourd'hui l'ordinateur installé, doté d'une capacité de 27 Qubits, est moins puissant que les super-calculateurs utilisés au quotidien pour résoudre les équations les plus complexes.

Mais il suffit en théorie d'un Qubit supplémentaire pour doubler la puissance de calcul.

Au cours de la coopération de quatre ans entre IBM et Fraunhofer, financée par 40 millions d'euros d'argent public, l'ordinateur sera mis à jour et sa capacité améliorée, a précisé M. Hess. Des entreprises peuvent payer pour l'utiliser.

Il s'agit d'un « outil de test, pour apprendre à programmer » en quantique, résume à l'AFP le spécialiste du secteur Olivier Ezratty, qui voit aussi dans l'inauguration "une opération de communication".

« Il faudra encore attendre, selon une estimation optimiste, entre dix et vingt ans jusqu'à l'utilisation pratique dans un contexte industriel » d'un ordinateur quantique, explique également Manfred Hauswirth, directeur chez Fraunhofer, cité sur le site internet de l'institut.

Objectif pour Fraunhofer: apprendre à se servir de l'outil pour tenter d'arriver à des cas de « suprématie quantique », quand l'ordinateur quantique sera plus performant pour certaines opérations qu'une machine classique.

Actuellement, il est encore « relativement rare qu'on puisse faire quelque chose sur une machine quantique qui est impossible » sur un ordinateur classique, selon M. Ezratty.

 


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.