Barrage sur le Nil: La Ligue arabe entraîne le Conseil de sécurité dans des eaux troubles

Les ministres arabes des Affaires étrangères posent pour une photo de groupe avant la réunion consultative à Doha, au Qatar, le 15 juin 2021. (Photo, AFP)
Les ministres arabes des Affaires étrangères posent pour une photo de groupe avant la réunion consultative à Doha, au Qatar, le 15 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 16 juin 2021

Barrage sur le Nil: La Ligue arabe entraîne le Conseil de sécurité dans des eaux troubles

  • Les négociations précédentes ont buté sur le sujet de l’allocation des eaux du Nil pendant les périodes de sécheresse
  • La missive accuse l'Éthiopie de ne pas avoir tenté de contribuer à l’élaboration d’un accord «équitable, équilibré et légalement contraignant» dans le passé

LE CAIRE : Les ministres arabes des Affaires étrangères ont joints leurs voix mardi aux appels qui exhortent le Conseil de sécurité de l'ONU à intervenir dans le conflit du gigantesque barrage éthiopien, construit sur l'un des principaux affluents du Nil.

C’est ce qui est ressorti de la réunion diplomatique à Doha convoquée par l'Égypte et le Soudan, tous deux situés en aval du Nil.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré lors d'une conférence de presse que les pays arabes comptent faire pression pour que le temple du multilatéralisme tienne une session urgente sur le différend qui dure depuis dix ans.

La réunion de Doha survient après des années de négociations infructueuses entre l'Éthiopie d’une part, et l'Égypte et le Soudan de l'autre. 

Ces deux derniers États ont d’ailleurs tous deux déjà appelé les États-Unis, l'UE et l'ONU à se joindre aux pourparlers comme médiateurs aux côtés de l'Union africaine, qui dirige les efforts dans le but de parvenir à un accord. L'Éthiopie rejette toutefois cette proposition.

Les négociations précédentes, en plus de ne pas avoir été en mesure d’établir un mécanisme pour traiter de futurs différends, ont buté sur le sujet de l’allocation des eaux du Nil pendant les périodes de sécheresse.

L’annonce de mardi ponctue les pressions diplomatiques et politiques exercées par l'Égypte et le Soudan sur l'Éthiopie avant la deuxième phase de remplissage.

«La position arabe est unifiée», a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammad ben Abderrahmane Al-Thani, lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion qui rassemblait dix-sept ministres des Affaires étrangères de la région. «La sécurité de l'eau est une question de survie pour l'humanité, pour les soudanais, ainsi que pour les égyptiens», affirme-t-il.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a révélé vendredi qu’une lettre qui explique la position du Caire a été envoyée au Conseil de sécurité. La missive accuse l'Éthiopie de ne pas avoir tenté de contribuer à l’élaboration d’un accord «équitable, équilibré et légalement contraignant» lors des négociations chapeautées par l'Union africaine dans le passé.

Les leaders éthiopiens se sont abstenus de commenter. 

L'Éthiopie affirme que le barrage, qu'elle a entièrement financé, va contribuer à sortir des millions de ses citoyens de la pauvreté, en plus de faire du pays un exportateur d'électricité majeur.

Le pays situé sur la Corne de l’Afrique compte quelque 110 millions d’habitants.

En avril, quand les trois délégations se sont retrouvées une fois de plus dans l’impasse, le président égyptien Abdel Fattah a-Sissi a prévenu que son pays pourrait envisager «toutes les options» si la moindre goutte d'eau de son pays est affectée par le barrage.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Algérie justifie le refoulement d'un journaliste par l'hostilité de Jeune Afrique

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
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  • Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc
  • Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France

ALGER: L’Algérie met en cause les "positions hostiles" de l'hebdomadaire Jeune Afrique afin de justifier le refoulement d'un de ses journalistes à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les déclarations du ministre algérien de la Communication Mohamed Laagab.

"Farid Alilat est un citoyen algérien, mais en même temps il est journaliste dans un magazine indésirable, et lorsque ce média profite de sa nationalité algérienne et s'immisce de manière sournoise dans l'exercice du travail journalistique, cela est inacceptable", a déclaré jeudi le ministre algérien.

M. Laagab a assuré que "séparer les deux est difficile, mais en tant qu'algérien, il est le bienvenu. Il exerce un travail journalistique pour son média, qui a choisit de prendre des positions hostiles à l'Algérie et ceci est intolérable".

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc, le rival régional de l'Algérie.

"La question ne le concerne pas en tant que citoyen algérien, mais plutôt le magazine Jeune Afrique où il exerce, qui a adopté des positions éditoriales hostiles à l'égard de l'Algérie. Ce média publie tantôt des informations incorrectes tantôt des informations exagérées", a affirmé le ministre.

Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France.

Farid Alilat, établi depuis 2004 en France où il dispose d'une carte de séjour, se rendait pourtant régulièrement en Algérie.

Selon lui, les policiers l'ont interrogé notamment sur ses écrits, sur la ligne éditoriale de son journal, sur l'objet de son voyage, et sur les opposants algériens à l'étranger et ont fouillé ses deux téléphones et son ordinateur.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné, dans un message sur X, une "expulsion sans justification" et dénoncé "une entrave inacceptable à la liberté de la presse".


Syrie: 20 combattants pro-gouvernement tués dans deux attaques de l'EI

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
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  • Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas
  • "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal"

BEYROUTH: Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas, a annoncé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs", selon cette ONG basée en Grande-Bretagne et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal", a ajouté l'OSDH.


L'Autorité palestinienne fustige le veto américain à l'ONU

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
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  • Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU
  • Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre".

"Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (...) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre", a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué.

Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU, ont ajouté les services de M. Abbas en remerciant les Etats ayant voté en faveur de l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU.

"Le monde est uni derrière les valeurs de vérité, de justice, de liberté et de paix que représente la cause palestinienne", a fait valoir l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions.