Covid: Paris fait tomber le masque, Moscou contraint à la vaccination

L'épidémie de Covid-19 a fait au moins 3 824 885 morts dans le monde depuis son déclenchement (Photo, AFP).
L'épidémie de Covid-19 a fait au moins 3 824 885 morts dans le monde depuis son déclenchement (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 16 juin 2021

Covid: Paris fait tomber le masque, Moscou contraint à la vaccination

  • L'ambiance sur le front du virus est à l'embellie dans l'UE qui rouvre ses portes aux touristes américains
  • L'Union européenne a par ailleurs validé mercredi les deux premiers plans de relance nationaux post-Covid, au Portugal et en Espagne

PARIS: L'ambiance sur le front du virus est à l'embellie dans l'UE qui rouvre ses portes aux touristes américains et où la France s'apprête à faire tomber le masque en extérieur, alors qu'à Moscou, face à une situation « dramatique », la vaccination devient obligatoire pour une partie de la population.

L'Union européenne a par ailleurs validé mercredi les deux premiers plans de relance nationaux post-Covid, au Portugal et en Espagne.

Le reflux de l'épidémie, qui a fait au moins 3 824 885 morts dans le monde, a permis au Premier ministre français Jean Castex d'annoncer que le port du masque à l'extérieur ne serait plus obligatoire à partir de jeudi, sauf dans certaines circonstances comme les regroupements, les lieux bondés ou les stades.

Il a également annoncé la levée du couvre-feu fixé à 23h00 à compter de dimanche. Cette décision a été prise car la situation sanitaire « s'améliore plus vite que nous l'avions espéré », a expliqué Castex, dont le pays ambitionne d'atteindre l'objectif de 35 millions de Français (pour une population totale de plus de 67 millions) complètement vaccinés fin août.

En Espagne, le Premier ministre Pedro Sanchez a lui aussi promis mercredi un abandon prochain du masque dans la rue, alors que plus du quart de la population est désormais entièrement vaccinée.

Dans d'autres pays, l'heure est également à la réouverture progressive, comme en Inde où l'emblématique Taj Mahal a accueilli des visiteurs mercredi, après une fermeture de deux mois imposée au plus fort de la deuxième vague épidémique.

Le nombre de contaminations quotidiennes diminue depuis quelques semaines dans le pays, qui a officiellement recensé 379 573 décès et 29,63 millions de cas, incitant plusieurs grandes villes, dont New Delhi et Bombay, à assouplir les restrictions de déplacement et d'activité commerciale. 

« A Moscou, vaccin obligatoire »

En revanche, confrontées à une situation « dramatique », Moscou et toute sa région ont rendu la vaccination contre la Covid-19 obligatoire dans le secteur des services, une première en Russie face à une campagne d'immunisation qui patine et en l'absence de tout confinement.

Cette décision est l'une des plus importantes au monde en termes d'ampleur de la population concernée.

Sont ainsi sommés de se faire vacciner, entre autres, les personnels des transports, des magasins, de la restauration, des lieux culturels, des salons de beauté, de la santé et de l'éducation ou des banques.

La Russie a annoncé mercredi avoir dénombré 13 397 nouveaux cas en 24 heures et 396 morts, alors que moins de 13% de la population a reçu au moins une dose.

L'Europe occidentale se prépare pour sa part aux vacances d'été, et les ambassadeurs des Vingt-Sept ont donné leur feu vert à l'ajout des Etats-Unis à la liste des pays et territoires dont les voyageurs, même non vaccinés contre la Covid-19, peuvent être admis dans l'UE, ont indiqué des sources européennes.

L'Albanie, le Liban, la Macédoine du Nord, la Serbie, Taïwan, Hong Kong et Macao ont également été ajoutés à cette liste qui comprenait jusqu'alors huit pays (Japon, Australie, Israël, Nouvelle-Zélande, Rwanda, Singapour, Corée du Sud et Thaïlande). 

L'UE avait fermé ses frontières extérieures en mars 2020 pour les voyages non essentiels et établi depuis un an une liste restreinte, régulièrement actualisée, de pays tiers dont les résidents sont autorisés à se rendre en Europe. 

« Triste jalon » aux Etats-Unis

Les Européens se fondent notamment sur la situation épidémiologique et l'avancement de la campagne de vaccination, et les pays peuvent y figurer s'ils ont enregistré moins de 75 cas de Covid pour 100 000 habitants sur les 14 derniers jours. 

C'est le cas des Etats-Unis (73,9), qui ont cependant franchi mardi le seuil des 600 000 morts.

Un « triste jalon », a déploré le président Joe Biden, en appelant les Américains à se faire vacciner « dès que possible ».

Grâce à la campagne de vaccination, le nombre de décès quotidiens a considérablement baissé, et permis un quasi-retour à la normale dans la majorité du pays, notamment en Californie et à New York, où 70% des adultes ont reçu au moins une dose de vaccin.

Dans le même temps, le Portugal et l'Espagne sont devenus mercredi les premiers pays à recevoir le feu vert de Bruxelles pour leurs plans de relance financés par un emprunt commun inédit destiné à surmonter les conséquences économiques de la pandémie.

« Ces deux pays du Sud de l'Europe, qui dans le passé ne se sont pas sentis accompagnés, ont bénéficié cette fois-ci d'un soutien et d'une générosité extraordinaire de la part de leurs partenaires du Nord », a commenté Toni Roldan, chercheur en économie politique à l'EsadeEcPol de Madrid.

Madrid doit toucher quelque 140 milliards d'euros, dont la moitié en subventions directes et l'autre sous forme de prêts.

L'Espagne a été l'un des pays les plus touchés par la première vague de la pandémie de Covid-19, au printemps 2020, tandis que le Portugal a été durement atteint en début d'année.

Il a enregistré mercredi plus d'un millier de contagions au coronavirus en 24 heures, le plus haut niveau depuis la fin février.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.


L'Ukraine s'attend à une détérioration sur le front vers la mi-mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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  • L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine
  • La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar

KIEV: La situation sur le front ukrainien va empirer autour de la mi-mai et début juin, qui sera une "période difficile", a prévenu lundi le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov, sur fond de craintes d'une nouvelle offensive russe.

La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Est et Sud, dont elle cherche à s'emparer depuis deux ans.

"N'allons pas trop dans les détails, mais il y aura une période difficile, à la mi-mai et début juin", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans une interview au service ukrainien de la BBC.

L'armée russe "mène une opération complexe", a-t-il dit.

"Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un futur proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique", a estimé Kyrylo Boudanov.

"Armageddon ne se produira pas, contrairement à ce que beaucoup disent en ce moment. Mais il y aura des problèmes à partir de la mi-mai", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine.

En face, les troupes russes, bien plus nombreuses et mieux armées, ne cessent de pousser à l'Est et revendiquent régulièrement la prise de petits villages dans le Donbass.

En février, Moscou s'est emparé d'Avdiïvka, une ville forteresse, et vise désormais la cité  stratégique de Tchassiv Iar.

Cette cité, perchée sur une hauteur, s'étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.

Offensive estivale? 

Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est proche de Vougledar, une cité minière à la jonction des fronts Sud et Est. Début 2023, l'Ukraine était parvenue à y repousser un assaut de l'armée russe, infligeant des pertes humaines importantes.

Kiev craint désormais une offensive estivale russe encore plus puissante.

Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé "possible" un tel scénario, impliquant un groupe de 100.000 soldats russes.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a déjà admis mi-avril que la situation sur le front Est s'était "considérablement détériorée" récemment.

Il a affirmé voir une "intensification significative" de l'offensive russe depuis mars, aboutissant à des "succès tactiques".

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne, sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

L'Ukraine fait désormais face aux hésitations de ses alliés occidentaux, même si une aide militaire américaine de 61 milliards, longtemps bloquée, a finalement été votée par la Chambre des représentants des Etats-Unis samedi. Le texte doit encore être adopté par le Sénat puis promulgué par le président Joe Biden.

Kiev espère désormais que l'aide des Etats-Unis pourra atteindre le front très rapidement. Le Kremlin a, lui, jugé que qu'elle ne changerait "rien"