Le sommet «pragmatique» Biden-Poutine accepte de reprendre les pourparlers sur les armes et de renvoyer des ambassadeurs

Le président russe Vladimir Poutine serre la main du président américain Joe Biden lors du sommet États-Unis-Russie à Genève, en Suisse, le 16 juin 2021. (AP)
Le président russe Vladimir Poutine serre la main du président américain Joe Biden lors du sommet États-Unis-Russie à Genève, en Suisse, le 16 juin 2021. (AP)
Short Url
Publié le Jeudi 17 juin 2021

Le sommet «pragmatique» Biden-Poutine accepte de reprendre les pourparlers sur les armes et de renvoyer des ambassadeurs

  • Poutine qualifie Biden, 78 ans, de partenaire constructif et expérimenté, et déclare qu'ils parlent «la même langue»
  • Il ajoute qu'il n’est pas question d'amitié, mais plutôt de dialogue pragmatique sur les intérêts de leurs deux pays

GENÈVE: Le président américain Joe Biden et le président russe Vladimir Poutine ont convenu mercredi, lors d'un premier sommet «pragmatique», de reprendre les pourparlers sur le contrôle des armements et de renvoyer leurs ambassadeurs dans leurs capitales respectives après leur retrait plus tôt cette année.

Les discussions au bord du lac Villa La Grange à Genève ont duré moins de quatre heures – bien moins que les conseillers de Biden le pensaient.

Poutine a qualifié Biden, 78 ans, de partenaire constructif et expérimenté, et déclaré qu'ils parlaient «la même langue», mais a ajouté qu'il n’est pas question d’amitié, mais plutôt de dialogue pragmatique sur les intérêts de leurs deux pays.

Il précise qu'il est «difficile de dire» si les relations avec les États-Unis s'amélioreront, mais qu'il y a une «lueur d'espoir» concernant la confiance mutuelle. Il n'y a eu aucune invitation de la part de Washington ni de Moscou.

La programmation de conférences de presse séparées écarte tout engouement à l’instar de celui qui a accompagné la réunion de 2018 à Helsinki entre Poutine et le prédécesseur de Biden, Donald Trump, où Poutine a présenté à Trump un ballon de football. Il n'y a pas eu non plus de repas partagé.

Poutine, 68 ans, premier à s’adresser aux journalistes, déclare que la réunion a été constructive, sans hostilité, et a fait preuve du désir des dirigeants de se comprendre.

Il précise également que la Russie et les États-Unis partagent la responsabilité de la stabilité nucléaire et tiendront des pourparlers sur d'éventuels changements à leur nouveau traité de limitation des armements START qui a été récemment prorogé.

Mais il montre peu d'intérêt pour un compromis sur une série d'autres questions, rejetant les inquiétudes de Washington concernant l'arrestation de la figure de proue de l'opposition Alexei Navalny, la présence militaire accrue de la Russie près de la frontière orientale de l'Ukraine et les suggestions américaines selon lesquelles des Russes non-identifiés seraient responsables d'une série de cyber-attaques aux États-Unis.

Poutine souligne que Navalny a ignoré la loi et savait ce qui se passerait s'il retournait en Russie depuis l'Allemagne, où il avait été soigné après avoir été victime d’une tentative d’empoisonnement en Russie. Il accuse aussi Kiev d'avoir enfreint les termes d'un accord de cessez-le-feu avec les rebelles pro-russes dans l'est de l'Ukraine.

Le chef du Kremlin déclare que Washington et Moscou entameront des consultations sur la cybersécurité, ajoutant que la plupart des cyber-attaques contre la Russie proviennent des États-Unis.

Il signale que Biden a soulevé des questions relatives aux droits de l'homme ainsi qu’au sort des citoyens américains emprisonnés en Russie. Poutine pense que des compromis pourraient être trouvés, bien qu'il n'ait donné aucune indication sur un accord d'échange de prisonniers.

 

PROGRÈS EN MATIÈRE DE CONTRÔLE D’ARMES

Le contrôle des armements est cependant un domaine où des progrès sont traditionnellement possibles malgré des désaccords plus larges.

En février, la Russie et les États-Unis ont prolongé de cinq ans le traité New START, qui plafonne le nombre d'ogives nucléaires stratégiques qu'ils peuvent déployer et les livraisons de missiles et bombardiers terrestres et sous-marins.

Les deux parties avaient déclaré avant le sommet qu'elles espéraient des relations plus stables et prévisibles, même si elles étaient en désaccord sur tout, du contrôle des armements au cyber-piratage en passant par l'ingérence électorale et l'Ukraine.

Poutine et Biden se sont serré la main à leur arrivée avant d'entrer, et Biden a lancé un «pouce levé» aux journalistes alors qu'il quittait la villa où les pourparlers ont eu lieu, avant de monter dans sa limousine.

La première série de pourparlers — qui comprenait Biden, Poutine, le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov — a duré près de deux heures, indiquent des responsables.

Les pourparlers ont repris après une pause vers 16h (14h GMT) avec, parmi les personnes présentes, l'ambassadeur de Moscou aux États-Unis, Anatoly Antonov, rappelé en Russie en mars. Cette séance s'est terminée à 17h05. (15h05 GMT).

Les relations entre Moscou et Washington se dégradent depuis des années, notamment avec l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 à l'Ukraine, son intervention en 2015 en Syrie et les accusations américaines — démenties par Moscou — d'ingérence dans les élections de 2016 qui ont amené Donald Trump à la Maison Blanche.

Elles se sont encore détériorées en mars lorsque Biden a déclaré qu'il pensait que Poutine était un «tueur», incitant la Russie à rappeler Antonov à Washington pour des consultations. Les États-Unis ont rappelé leur ambassadeur en avril.

Poutine précise mercredi qu'il a été satisfait par l'explication de Biden.

Lors du sommet de Trump en 2018 avec Poutine à Helsinki, une réunion entre les deux hommes avait eu lieu en la seule présence d'interprètes, alors que Biden et Poutine n'ont eu aucun entretien en solo.

Aux côtés de Poutine à Helsinki en 2018, Trump a refusé de le blâmer pour ingérence dans les élections américaines de 2016, jetant le doute sur les conclusions de ses propres agences de renseignement et déclenchant une tempête de critiques nationales.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Short Url
  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.