Kassem Tajeddine libéré par Washington, Nasrallah accuse Shea d"ingérence"

Les supporteurs du Hezbollah et du mouvement Amal ont défilé à moto aux abords de l’aéroport pour protester contre l’arrivée à Beyrouth du commandant Kenneth Mac Kenzie. (Anwar Amro / AFP)
Les supporteurs du Hezbollah et du mouvement Amal ont défilé à moto aux abords de l’aéroport pour protester contre l’arrivée à Beyrouth du commandant Kenneth Mac Kenzie. (Anwar Amro / AFP)
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Kassem Tajeddine libéré par Washington, Nasrallah accuse Shea d"ingérence"

  • Engagé dans le commerce de matières premières au Moyen-Orient et en Afrique, Kassem Tajeddine avait été désigné par Washington comme un "important contributeur financier" du Hezbollah. Il était détenu depuis 2017 aux Etats-Unis.
  • Paradoxalement, les relations entre Washington et le Hezbollah ont connu ces derniers jours un regain de tensions.

BEYROUTH : L'homme d'affaires libanais Kassem Tajeddine, détenu aux Etats-Unis et considéré comme un soutien financier du Hezbollah, est arrivé mercredi à Beyrouth après sa libération motivée par des problèmes de santé, a rapporté l'agence de presse étatique ANI.

Engagé dans le commerce de matières premières au Moyen-Orient et en Afrique, M. Tajeddine avait été désigné par Washington comme un "important contributeur financier" du mouvement chiite du Hezbollah, classé par les Etats-Unis comme une "organisation terroriste".

Fin mai, la justice américaine a accepté la demande de libération d'urgence de Kassem Tajeddine, 64 ans, qui arguait que son âge et "ses sérieux problèmes de santé" le rendaient vulnérable au nouveau coronavirus.

"L'homme d'affaires libanais Kassem Tajeddine est arrivé à l'aéroport international de Beyrouth après avoir été relâché par les autorités américaines", a indiqué mercredi l'ANI.

Dans un communiqué, la famille de M. Tajeddine "a salué son retour à Beyrouth après une absence douloureuse de plus de trois ans de détention aux Etats-Unis".

Elle a expliqué que son retour avait été retardé "jusqu'à ce qu'un avion ne soit fourni pour le transporter lui et d'autres citoyens libanais".

M. Tajeddine était détenu depuis 2017 après avoir été expulsé du Maroc vers les Etats-Unis, où la justice l'a condamné à cinq ans de prison et 50 millions de dollars d'amende pour avoir contourné des sanctions américaines.

Paradoxalement, les relations entre Washington et le Hezbollah ont connu ces derniers jours un regain de tensions.

 

Mercredi une manifestation pro-Hezbollah a été organisée aux abords de l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth afin de protester contre la visite d’un commandant du US Central Command, le général Kenneth McKenzie.

L’armée libanaise a été déployée pour contenir les manifestants  qui ont notamment brandi les portraits de Imad Moghniyé , numéro 2 du Hezbollah assassiné à Damas en 2008 dans des circonstances obscures. Sur sa photo, un message : « Que la crainte que tu inspires perdure ».   

Le chef du mouvement Hassan Nasrallah a vivement critiqué mardi soir l'ambassadrice américaine à Beyrouth, l'accusant d'"ingérence" dans les affaires du Liban et de se comporter comme le "chef militaire" ou le "haut commissaire" du pays.

 Nasrallah accuse l'ambassadrice américaine d'"ingérence" 

Le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a vivement critiqué mardi l'ambassadrice américaine à Beyrouth l'accusant d'"ingérence" dans tous les domaines de la vie publique au Liban et de se comporter comme son "chef militaire".

"Nous avons vu ces derniers mois, depuis que la nouvelle ambassadrice nous a fait l'honneur de débarquer (...) qu'elle traite avec le Liban comme si elle en était le chef militaire ou son haut commissaire", a dénoncé le chef du Hezbollah.  

Il s'agit de la première réaction officielle de M. Nasrallah depuis les propos virulents de Dorothy Shea contre le puissant mouvement chiite allié de l'Iran.

Selon M. Nasrallah, la diplomate "s'ingère dans les nominations (administratives), le gouvernement et la situation économique".

"Le plus dangereux est de liguer les Libanais les uns contre les autres", a-t-il averti, accusant Mme Shea de se rendre chez des dirigeants politiques "pour les monter contre le Hezbollah" en vue de provoquer "une guerre civile".

M. Nasrallah a fait savoir que son bloc parlementaire allait demander au ministre libanais des Affaires étrangères de "convoquer" l'ambassadrice afin de la contraindre à "respecter les conventions internationales".  

Cette affaire a provoqué une polémique au Liban après qu'un juge a décidé fin juin d'interdire, sous peine de sanctions, aux médias libanais et étrangers travaillant au Liban d'interviewer, durant un an, Mme Shea, ou de publier ses déclarations au sujet du Hezbollah.

Il réagissait à des propos virulents de Dorothy Shea, qui a qualifié le Hezbollah "d'organisation terroriste" lors d'un entretien dans les médias, accusant l'organisation d'avoir "siphonné des milliards de dollars qui auraient dû aller dans les coffres du gouvernement".


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.