Liban: le Hezbollah piqué au vif par les propos de l’ambassadrice US

 Pandémie oblige, c’est masqué que le ministre libanais des Affaires étrangères Nassif Hitti a reçu l’ambassadrice US Dorothee Shea. Photo Dalati Nohra pour AFP.
Pandémie oblige, c’est masqué que le ministre libanais des Affaires étrangères Nassif Hitti a reçu l’ambassadrice US Dorothee Shea. Photo Dalati Nohra pour AFP.
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Liban: le Hezbollah piqué au vif par les propos de l’ambassadrice US

  • Un juge des référés, Mohamed Mazeh, a décidé samedi d'interdire, sous peine de sanctions, aux médias libanais et étrangers travaillant au Liban d'interviewer, durant un an, Mme Shea, ou de publier ses déclarations au sujet du Hezbollah
  • Le chef de la diplomatie Nassif Hitti s'est entretenu dans l'après-midi avec l'ambassadrice Dorothy Shea.

Le gouvernement libanais a annoncé avoir convoqué lundi l'ambassadrice des Etats-Unis après ses propos virulents contre le puissant mouvement armé Hezbollah, qui ont fait l'objet d'une injonction controversée par un juge local.

Selon l'agence nationale d'information ANI dimanche, le chef de la diplomatie Nassif Hitti a reçu dans l'après-midi Dorothy Shea, qui a accusé le Hezbollah "d'organisation terroriste" et d'avoir "siphonné des milliards de dollars qui auraient dû aller dans les coffres du gouvernement".

Cette affaire a provoqué une polémique au Liban après qu'un juge des référés, Mohamed Mazeh, a décidé samedi d'interdire, sous peine de sanctions, aux médias libanais et étrangers travaillant au Liban d'interviewer, durant un an, Mme Shea, ou de publier ses déclarations au sujet du Hezbollah chiite.

Plusieurs médias n'ont pas respecté cette injonction en y voyant une pression politique sur la justice et une atteinte à la liberté d'expression. Une source judiciaire a dit à l'AFP que M. Mazeh avait "dépassé ses prérogatives" et la ministre de l'Information Manal Abdel Samad a souligné la nécessité de respecter la liberté de la presse.

Fondé et financé par l'Iran, le Hezbollah domine la vie politique au Liban. Depuis octobre 2019, il est souvent conspué dans la rue, au même titre que les autres forces politiques du pays, accusées de corruption et d'incompétence dans un pays effondré économiquement.

Il est la seule faction à ne pas avoir abandonné les armes après la guerre civile (1975-1990). Il est inscrit sur la liste noire américaine et est classé "organisation terroriste" par d'autres pays occidentaux et des pays arabes du Golfe.

Lors d'un entretien vendredi avec une chaîne de télévision saoudienne, Mme Shea a également accusé le Hezbollah "d'entraver certaines réformes économiques dont le Liban a désespérément besoin", pour sortir du gouffre.

Critiquant ces propos, un député du Hezbollah, Hassan Fadlallah, a appelé les autorités libanaises à "prendre des mesures immédiates pour contraindre cette ambassadrice à respecter le droit international".

Dimanche, des centaines de partisans du Hezbollah ont manifesté dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement, en brandissant des pancartes sur lesquelles était écrit "Nous sommes tous Mohamad Mazeh" ou "Nous sommes prêts à mourir mais pas à être humiliés".  

En réaction à l'injonction du juge, le département d'Etat américain a dénoncé une tentative "pathétique" de "censure" de la part du Hezbollah.

Le juge Mazeh a réitéré sa "conviction totale" du bien-fondé de sa démarche.

Le Hezbollah, dont les membres combattent au côté du régime en Syrie voisine, a accusé récemment les Etats-Unis de chercher à affamer les Syriens et les Libanais et d'interdire l'afflux de dollars, monnaie sur laquelle est indexée la livre libanaise. 


Trump annonce la levée des sanctions contre la Syrie

Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
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  • La décision de lever les sanctions a été prise à la suite de discussions avec le prince héritier Mohammed ben Salmane

RIYAD: Donald Trump a créé la surprise mardi en annonçant depuis Riyad qu'il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille de rencontrer au moins brièvement le président Ahmad al-Chareh en Arabie saoudite.

"Je vais ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur", a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.


Le prince héritier saoudien et Trump signent un accord de partenariat économique

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
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  • Le partenariat comprend des accords sur l'énergie, l'exploitation minière et la défense
  • La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump ont signé mardiun accord de partenariat économique stratégique à Riyad, à l'occasion de la visite régionale de M. Trump.

Le partenariat comprend la signature de protocoles d'accord dans les secteurs de l'énergie, des mines et de la défense.

La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA.

Parmi les autres accords figurent un protocole d'accord sur les ressources minérales, un accord avec le ministère de la justice et une coopération sur les maladies infectieuses.

M. Trump est arrivé mardi en Arabie saoudite pour une tournée qu'il a qualifiée d'"historique" au Moyen-Orient, au cours de laquelle il mêlera une diplomatie urgente sur Gaza à d'importantes transactions commerciales.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a chaleureusement accueilli M. Trump lorsqu'il est descendu d'Air Force One à l'aéroport international King Khalid dans la capitale saoudienne et a donné le coup d'envoi de sa tournée au Moyen-Orient.

Les deux dirigeants se sont ensuite retirés dans un grand hall de l'aéroport de Riyad, où M. Trump et ses assistants se sont vu servir un café arabe traditionnel par des préposés à l'attente portant des ceintures d'armes de cérémonie.

Des F-15 de l'armée de l'air royale saoudienne ont fourni une escorte honorifique à Air Force One à l'approche de la capitale du royaume. M. Trump et le prince Mohammed ont également participé à un déjeuner à la cour royale, en compagnie d'invités et d'assistants.

Plus tard, le prince héritier fêtera M. Trump lors d'un dîner officiel. M. Trump doit également participer mardi à une conférence américano-saoudienne sur l'investissement.

Air Force One a décollé pour un voyage qui comprendra des visites au Qatar et aux Émirats arabes unis, et peut-être des discussions en Turquie sur la guerre en Ukraine.

* Avec AFP et AP


Le Hamas dément que la libération d'un otage soit liée à une «pression militaire» israélienne

Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
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  • Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu
  • M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump

GAZA: Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Le retour d'Edan Alexander est le résultat de communications sérieuses avec l'administration américaine et des efforts des médiateurs, et non une conséquence de l'agression israélienne ou de l'illusion d'une pression militaire", a affirmé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

"Netanyahu induit son peuple en erreur et a échoué à ramener ses prisonniers (otages, ndlr) par la force", a-t-il ajouté.

Après des discussions avec des représentants des Etats-Unis, le Hamas a libéré lundi Edan Alexander, jusqu'alors le seul otage vivant ayant la nationalité américaine à être encore retenu dans la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante perpétrée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump.

"Cela a été rendu possible grâce à notre pression militaire et à la pression politique exercée par le président Trump. C'est une combinaison gagnante", avait-il affirmé dans une vidéo diffusée par ses services.

Mardi, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec Edan Alexander qui rencontrait alors l'émissaire américain Steve Witkoff dans un hôpital de Tel-Aviv.

"Toute la nation israélienne est remplie de joie", a-t-il dit.

"Nous sommes reconnaissants du soutien américain et exprimons notre profonde gratitude envers les soldats de (l'armée) prêts à agir par tous les moyens nécessaires si les otages restants ne sont pas libérés", a-t-il ajouté.

Après deux mois de trêve ayant permis l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens en début d'année, Israël a repris le 18 mars son offensive contre le Hamas disant vouloir le contraindre à libérer les otages encore retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023.

Depuis, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour mettre fin aux combats n'ont pas débouché, les parties s'accusant mutuellement de bloquer le processus.

M. Netanyahu a décidé d'envoyer une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages, a annoncé son bureau lundi, alors que Donald Trump effectue cette semaine une visite au Moyen-Orient.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre dans le territoire palestinien, en 2014.