La communauté internationale organise une aide d'urgence pour l'armée libanaise

Sur cette photo prise le 22 novembre 2019, des soldats de l'armée libanaise défilent lors d'un défilé militaire commémorant le 76e anniversaire de l'indépendance du Liban vis-à-vis de la France au siège du ministère de la Défense à Yarze, près du palais présidentiel de Baabda, au sud-est de la capitale. (Photo, AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 22 novembre 2019, des soldats de l'armée libanaise défilent lors d'un défilé militaire commémorant le 76e anniversaire de l'indépendance du Liban vis-à-vis de la France au siège du ministère de la Défense à Yarze, près du palais présidentiel de Baabda, au sud-est de la capitale. (Photo, AFP/Archives)
Short Url
Publié le Jeudi 17 juin 2021

La communauté internationale organise une aide d'urgence pour l'armée libanaise

  • Face à cette crise qui ébranle tout le Liban, l'armée s'est déclaré dans l'incapacité de payer suffisamment ses soldats et a formulé des besoins très précis d'aide immédiate (nourriture, médicaments, carburant, pièces détachées)
  • La ministre française des Armées Florence Parly a présidé une visioconférence en ce sens, réunissant les pays membres du Groupe de soutien international au Liban (Etats-Unis, Russie, Chine, Allemagne Italie…) et des pays du Golfe

PARIS: Une vingtaine d'Etats ont convenu d'une aide d'urgence jeudi à l'armée libanaise, « essentielle pour la stabilité du pays » mais frappée de plein fouet par une crise économique sans précédent, a annoncé le ministère français des Armées.

Face à cette crise qui ébranle tout le Liban, l'armée s'est déclaré dans l'incapacité de payer suffisamment ses soldats et a formulé des besoins très précis d'aide immédiate (nourriture, médicaments, carburant, pièces détachées), s'élevant à plusieurs dizaines de millions d'euros.

La ministre française des Armées Florence Parly a présidé une visioconférence en ce sens, réunissant les pays membres du Groupe de soutien international au Liban (Etats-Unis, Russie, Chine, Allemagne Italie…) et des pays du Golfe. Les différentes contributions n'ont toutefois pas été immédiatement communiquées. 

« Si de nombreux pays ont déjà apporté une aide significative à titre bilatéral, la gravité de la crise libanaise appelle à un engagement et une coordination accrus de tous » en faveur des Forces armées libanaises (FAL), a relevé le ministère français des Armées dans un communiqué.

« Les FAL demeurent un pilier essentiel de l'Etat libanais » et « jouent un rôle clef dans le maintien de la sécurité à travers le pays », a-t-il souligné. « Leur cohésion et leur professionnalisme restent essentiels pour préserver la stabilité du pays ».

« Ce soutien exceptionnel est une réponse d'urgence qui ne peut se substituer aux réformes indispensables dont le Liban a aujourd'hui impérieusement besoin pour sa stabilité », ont toutefois également martelé les participants à la réunion.

La communauté internationale subordonne tout soutien économique ou financier au Liban à des réformes structurelles et à la mise en place d'un nouveau gouvernement, qui tardent à se concrétiser.

Le président français Emmanuel Macron a mis une forte pression en ce sens depuis l'été dernier sur les dirigeants libanais, jusqu'ici en vain. Le pays est toujours sans gouvernement depuis dix mois, faute d'entente entre les partis au pouvoir, accusés par la rue de laisser couler le pays.

« Mécanisme de suivi »

« Il est extrêmement difficile pour un chef militaire de demander le soutien de pays étrangers quand son propre Etat est incapable d'agir et taille dans (son) budget », a déclaré le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, selon le texte de son discours en anglais transmis par ses services.

« Depuis près de six mois, j'exprime sans relâche ma plus grande inquiétude quant à la capacité des FAL à remplir leur mission de façon effective et efficace », a-t-il observé, en pointant l'impact de la crise sur « la vie quotidienne » et le « moral » des soldats ainsi que sur les capacités « opérationnelles » de l'armée.

Les contributions annoncées à la réunion seront « destinées directement aux FAL », a-t-on précisé à Paris. Elles ne passeront donc pas par les autorités gouvernementales intérimaires et feront l'objet d'un « mécanisme de suivi », établi par les FAL, en lien avec la Coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban (UNSCOL).

L'effondrement économique que traverse le Liban, le pire de son histoire, s'accompagne d'une dépréciation inédite de la monnaie, qui a perdu 90% de sa valeur face au dollar.

Cette dépréciation a fait fondre les salaires, les soldes de militaires mais aussi le budget de l'Etat, y compris pour les FAL.

Il y a un an, l'armée avait annoncé qu'elle ne servirait plus de viande dans les repas proposés aux soldats, en raison de la flambée des prix.

 

 


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Short Url
  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
Short Url
  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.


Turquie: le principal parti d'opposition dans l'attente d'une décision judiciaire cruciale

Short Url
  • "Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !"
  • "Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes"

ANKARA: Le principal parti d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CHP, attend lundi une décision judiciaire cruciale qui pourrait chambouler sa direction en raison d'une accusation de fraudes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara à la veille de cette audience pour soutenir le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) qui rejette les accusations et estime que les autorités tentent de l'affaiblir par un "procès politique".

"Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !".

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible", a affirmé M. Özel.

"Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C'est un coup d'État et nous résisterons", a-t-il martelé.

"Il ne s'agit pas du CHP mais de l'existence ou de l'absence de démocratie en Turquie", a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire.

Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.

Depuis l'arrestation du maire d'Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s'attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan.

Peines de prison 

L'audience doit débuter à 10H00 (07H00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque. Elle doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023.

Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel.

L'acte d'accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans pour M. Imamoglu et dix autres maires et responsables du CHP, accusés de "fraude électorale".

Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation.

Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d'Istanbul du CHP en raison d'accusations d'achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.

Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie.

Si le tribunal d'Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise.

Selon certains observateurs, l'affaire s'apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l'AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages.

Sa popularité a augmenté depuis qu'il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l'emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.