Au Liban en crise, l'armée appelle à l'aide à la veille d'une conférence internationale

Dans cette photo d'archive du 12 septembre 2020, un soldat de l'armée libanaise, à gauche, tire en l'air pour repousser les manifestants antigouvernementaux alors que d'autres soldats se protègent des pierres, lors d'une manifestation contre le président libanais Michel Aoun près du palais présidentiel , à Baabda à l'est de Beyrouth, au Liban (Fichier/AP
Dans cette photo d'archive du 12 septembre 2020, un soldat de l'armée libanaise, à gauche, tire en l'air pour repousser les manifestants antigouvernementaux alors que d'autres soldats se protègent des pierres, lors d'une manifestation contre le président libanais Michel Aoun près du palais présidentiel , à Baabda à l'est de Beyrouth, au Liban (Fichier/AP
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Publié le Jeudi 17 juin 2021

Au Liban en crise, l'armée appelle à l'aide à la veille d'une conférence internationale

Dans cette photo d'archive du 12 septembre 2020, un soldat de l'armée libanaise, à gauche, tire en l'air pour repousser les manifestants antigouvernementaux alors que d'autres soldats se protègent des pierres, lors d'une manifestation contre le président libanais Michel Aoun près du palais présidentiel , à Baabda à l'est de Beyrouth, au Liban (Fichier/AP
  • «Nous avons besoin de colis alimentaires, d'un soutien médical et d'une assistance pour les soldats», a déclaré une source militaire libanaise sous couvert d'anonymat
  • A l'été 2020, l'armée libanaise avait annoncé qu'elle ne servirait plus de viande dans les repas proposés aux soldats, en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires

BEYROUTH: Face à la crise économique inédite au Liban, l'armée a affirmé mercredi être dans l'incapacité de payer suffisamment ses soldats frappés par la dépréciation de la monnaie et avoir besoin de colis alimentaires, à la veille d'une conférence de donateurs soutenue par l'ONU. 

Contrairement aux précédentes conférences ayant fourni armes, équipements ou formations militaires, la réunion virtuelle organisée par Paris jeudi à 14H00 (12H00 GMT) vise à apporter à l'armée libanaise une aide humanitaire, réservée généralement aux pays en guerre ou en proie à des catastrophes naturelles. 

« Nous avons besoin de colis alimentaires, d'un soutien médical et d'une assistance pour les soldats », a déclaré une source militaire libanaise. « La dévaluation de la livre libanaise affecte les soldats. Leurs revenus ne suffisent plus. » 

L'effondrement économique que traverse le Liban, le pire de son histoire, s'accompagne d'une dépréciation inédite de la monnaie, qui a perdu 90% de sa valeur face au dollar. 

Il y a également l'explosion du chômage et une paupérisation à grande échelle, 55% de la population vivant aujourd'hui sous le seuil de pauvreté. Et ces dernières semaines de graves pénuries de carburant. 

La récession, l'une des pires crises financières du monde depuis le milieu du XIXe siècle selon la Banque Mondiale, est largement imputée à la corruption et à l'incompétence de l'élite politique, dominée depuis des décennies par les mêmes familles et les mêmes personnalités. 

La dépréciation a fait fondre les salaires en livres libanaises des soldats, mais aussi le budget de l'institution alloué à l'entretien et aux équipements, menaçant ainsi la capacité opérationnelle de la troupe. 

Un simple soldat gagne environ 1,2 million de livres libanaises, soit aux alentours de 800 dollars au taux de change officiel, mais de fait près de 80 dollars seulement au taux du marché noir. 

« Médicaments, lait, farine »  

Paris, qui a fourni en début d'année des rations de survie pour plus d'un million d'euros, devrait annoncer jeudi l'envoi de matériel médical anti-Covid et de pièces détachées pour des véhicules de l'avant blindés et des hélicoptères. 

La situation est « d'autant plus problématique que les forces armées libanaises, aujourd'hui, c'est l'institution pilier qui permet d'éviter que la situation sécuritaire ne se dégrade fortement », a-t-on indiqué au cabinet de la ministre française des Armées, Florence Parly. 

L'armée libanaise a formulé des « besoins très précis », alimentaires (lait, farine..), en médicaments, en pièces détachées pour la maintenance des matériels, qui s'élèvent à « quelques dizaines de millions d'euros », a-t-on précisé. 

Il y a un an, elle avait annoncé qu'elle ne servirait plus de viande dans les repas proposés aux soldats, en raison de la flambée des prix. 

Une vingtaine de pays participeront à la conférence virtuelle --les pays membres du Groupe de soutien international au Liban, qui comprend la France, les Etats-Unis, d'autres pays occidentaux, des pays du Golfe, la Russie et la Chine, ainsi que des représentants de l'ONU et de l'Union Européenne. 

« Faire l'impossible » 

« Dans un monde idéal, l'armée bénéficierait (du soutien) du gouvernement libanais, qui augmenterait non seulement les salaires des forces armées, mais plus largement du secteur public », a expliqué à l'AFP l'expert Aram Nerguizian. 

« Comme cela n'arrivera pas de sitôt », il faut « une aide en nature » pour apporter au personnel militaire « des produits de première nécessité, sur lesquels ils dépenseraient leurs salaires désormais sévèrement réduits », a-t-il ajouté. 

Depuis l'explosion tragique au port de Beyrouth en août 2020, qui a tué plus de 200 personnes et dévasté des quartiers entiers, l'armée compte davantage sur les dons étrangers.  

Les Etats-Unis restent le plus grand bailleur, augmentant cette année les fonds destinés à l'armée libanaise de 15 millions de dollars à 120 millions de dollars. 

« Nous faisons l'impossible pour soulager les souffrances et les difficultés économiques de nos soldats », a affirmé le chef de l'armée, Joseph Aoun, reçu en mai par le président français Emmanuel Macron. 

Et «nous sommes contraints de nous tourner vers les pays alliés pour obtenir des aides ». 


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".