Poutine et la Russie d'un prudent optimisme après le sommet avec Biden

Les deux chefs d'Etat avaient échangé quelques piques mercredi après le sommet, par conférences de presse interposées. (Photo, AFP)
Les deux chefs d'Etat avaient échangé quelques piques mercredi après le sommet, par conférences de presse interposées. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Poutine et la Russie d'un prudent optimisme après le sommet avec Biden

  • Revenant sur le sommet jeudi, Vladimir Poutine a affirmé que la Russie est prête «à poursuivre ce dialogue dans la même mesure où la partie américaine y est prête»
  • Première conséquence concrète du sommet, la diplomatie russe a annoncé jeudi que l'ambassadeur Anatoli Antonov reviendrait à Washington dès la semaine prochaine

MOSCOU : Vladimir Poutine et plusieurs responsables russes ont affiché un optimisme prudent jeudi au lendemain du sommet avec Joe Biden, saluant le retour du "bon sens" américain et l'atmosphère de la rencontre sans oublier d'envoyer quelques piques aux Etats-Unis.

Le président russe et son homologue américain se sont rencontrés pendant un peu moins de quatre heures mercredi à Genève, jouant l'apaisement après des mois de tension ayant abouti à une quasi-rupture des relations diplomatiques.

La rencontre a donné lieu à peu d'avancées concrètes, hormis celles d'un début de dialogue sur la cybersécurité, le retour de leurs ambassadeurs respectifs en poste et un court texte sur la mise en place d'un "dialogue sur la stabilité stratégique".

Revenant sur le sommet jeudi, Vladimir Poutine a affirmé que la Russie est prête "à poursuivre ce dialogue dans la même mesure où la partie américaine y est prête".

"Nous avons pu nous comprendre, comprendre nos positions sur les questions clés", a-t-il ajouté.

Le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a de son côté qualifié la perspective d'un dialogue sur le désarmement nucléaire et le rejet de la guerre atomique de "réussite réelle".

Après le prolongement du traité de désarmement New Start en début d'année par Joe Biden, "c'est le deuxième pas de Washington en direction d'un retour au bon sens", a-t-il jugé, cité par le quotidien Kommersant.

"Même si c'est un texte très court, c'est un document commun sur la stabilité stratégique qui relève de la responsabilité particulière de nos pays pas seulement envers leurs peuples, mais devant le monde entier", a estimé Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, à la radio Echo de Moscou.

«C'est leur style»

Vladimir Poutine est aussi revenu jeudi sur l'impression laissée par Joe Biden, estimant que son interlocuteur était un "professionnel" avec qui "il faut travailler très attentivement pour ne rien manquer".

Il répondait à une question sur les capacités cognitives du président américain, parfois critiqué par ses détracteurs pour son âge avancé.

Il "ne laisse rien passer, je vous le garantis", a-t-il poursuivi: "Il comprend ce à quoi il veut parvenir et il le fait très habilement, ça se sent très rapidement. Mais en même temps, l'atmosphère était assez amicale".

Il a enchaîné avec une pique à la porte-parole du président américain, Jen Psaki, avant d'élargir l'estocade aux Américains en général.

"Elle n'arrête pas de tout mélanger. Ce n'est pas qu'elle n'est pas éduquée ou que sa mémoire est mauvaise mais seulement, quand les gens pensent que quelque chose est secondaire, ils n'y accordent pas vraiment d'attention. Les Américains croient qu'il n'y a rien de plus important qu'eux-mêmes, c'est leur style", a-t-il dit.

Les deux chefs d'Etat avaient déjà échangé quelques piques mercredi après le sommet, par conférences de presse interposées.

Vladimir Poutine s'était ainsi lancé dans une diatribe contre les Etats-Unis, les jugeant illégitimes pour parler des droits humains et dénonçant le traitement des manifestants ayant pris d'assaut le Congrès à Washington le 6 janvier ou les violences policières visant les afro-américains.

Cette sortie a provoqué une vive réplique du président américain qui a dénoncé des "comparaisons ridicules".

La Maison Blanche revendiquait un double objectif avant le sommet: explorer les voies possibles de coopération et dissuader Poutine de poursuivre ses "activités déstabilisatrices".

Quant au président russe, nombre d'experts s'accordaient à dire qu'il avait obtenu ce qu'il désirait le plus avec cette rencontre mettant en scène l'importance de la Russie sur la scène internationale.

Première conséquence concrète du sommet, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a annoncé jeudi que l'ambassadeur Anatoli Antonov reviendrait à Washington dès la semaine prochaine.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com