Le «Harlem du Sud», bâti par d'anciens esclaves, inscrit au patrimoine de Houston

Freedmen's Town, un quartier de Houston chargé d'histoire, vient d'être classé au patrimoine de cette ville du sud des Etats-Unis (Photo, AFP).
Freedmen's Town, un quartier de Houston chargé d'histoire, vient d'être classé au patrimoine de cette ville du sud des Etats-Unis (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 19 juin 2021

Le «Harlem du Sud», bâti par d'anciens esclaves, inscrit au patrimoine de Houston

  • Des esclaves nouvellement libérés s'y étaient installés à la fin du 19e siècle et avaient bâti de leurs mains leurs maisons
  • Freedmen's Town est le premier quartier de Houston à bénéficier de ce statut, qui permettra de mettre en valeur sa riche histoire.

HOUSTON: Des esclaves nouvellement libérés s'y étaient installés à la fin du 19e siècle et avaient bâti de leurs mains leurs maisons : Freedmen's Town, un quartier de Houston chargé d'histoire, vient d'être classé au patrimoine de cette ville du sud des Etats-Unis.

Mercredi, à l'issue du vote du conseil municipal, le maire afro-américain de la plus grande ville du Texas, Sylvester Turner, a affirmé ne pouvoir imaginer « meilleur jour que Juneteenth pour partager cette bonne nouvelle ».

« Juneteenth », contraction des mots « juin » et « 19 » en anglais, commémore le 19 juin 1865, jour où les derniers esclaves de Galveston, à environ 80 kilomètres de Houston, apprenaient qu'ils étaient libres, plus de deux ans après la Proclamation d'émancipation signée par le président Abraham Lincoln. Joe Biden vient de consacrer ce jour d'hommage en lui donnant le statut de jour férié fédéral.

Freedmen's Town fut érigé dans la foulée de cet événement lorsqu'informés de leur libération, des centaines d'anciens esclaves avaient quitté les plantations du Texas et de Louisiane pour commencer une nouvelle vie à Houston, dont le port était en plein développement.

« Ils se sont installés sur la rive sud du Buffalo Bayou. Il s'agissait de bois et de marécages dont personne ne voulait mais qu'ils ont réussi à rendre habitables », explique sur place Charonda Johnson, vice-présidente de l'association Freedmen's Town.

Maisons et rue pavée

Au début du 20ème siècle, ses milliers d'habitants, ses plus de 400 commerces, restaurants, clubs de jazz et de blues, ainsi que les chants de gospel qui s'échappent de ses églises valent au quartier le surnom de « Harlem du sud », référence au quartier new-yorkais noir qui se développe à la même époque.

Les jolies maisons en bois se multiplient à l'époque, grâce au savoir-faire des charpentiers et ouvriers qui ont érigé celles des grands propriétaires de plantations.

Devant l'ancienne habitation, en piteux état, d'un révérend charismatique de l'époque, Zion Escobar, directrice exécutive de Houston Freedmen's Town Conservancy, s'enthousiasme du coup de projecteur que le classement du quartier offre au travail qu'elle a commencé il y a trois ans, à la naissance de l'association.

Freedmen's Town est en effet le premier quartier de Houston à bénéficier de ce statut, qui permettra de mettre en valeur sa riche histoire.

Cette ingénieure de 36 ans, qui a grandi dans la région, énumère les mille projets qui attendent le quartier.

Parmi eux, des rénovations de maisons et de voirie, la création d'ici un an d'un centre pour accueillir le public et proposer des visites guidées, le développement d'une application de réalité augmentée ou le dépôt d'une candidature pour que le quartier soit inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, une rareté au Texas.

Au cœur du quartier, sur à peine un demi kilomètre carré, se concentrent des églises, maisons ou cimetières à visiter, ainsi qu'une rue pavée de briques rouges, dont la disposition rend hommage aux traditions religieuses des Yoruba, un peuple d'Afrique de l'Ouest.

Mettre en valeur l'histoire

« Les habitants ont dû signer des pétitions pour obtenir que la rue soit pavée et une partie d'entre eux a participé à la pose des briques en 1914 », explique Zion Escobar à l'ombre salvatrice d'un arbre qui la protège de la chaleur accablante.

En 2014, moins sensible qu'aujourd'hui à ce patrimoine, « le conseil municipal avait voté l'enlèvement des briques », se désole Charonda Johnson en montrant la photo d'une militante allongée au sol pour stopper les travaux.

Un juge a finalement permis leur préservation et on peut aujourd'hui cheminer sur ces pavés historiques en observant les gratte-ciels du centre-ville à un jet de pierre.

Si quelques familles noires louent encore leur logement dans le quartier, la plupart ont dû partir au fil des décennies, chassées notamment par la hausse des prix.

Cependant, précise Zion Escobar, « la population actuelle, aux origines plutôt diverses, a vraiment à cœur de mettre en valeur cette histoire noire ».

Freedmen's Town devrait en outre bientôt constituer l'une des dernières étapes d'un projet de « chemin de l'émancipation », qui sera géré par le service fédéral des Parcs nationaux.

Actuellement à l'état d'étude, cet itinéraire d'environ 82 kilomètres reliant Galveston à Houston permettra de découvrir « ce que sont devenues ces personnes après qu'elles ont reçu leur liberté », explique Zion Escobar.

« Les parcs nationaux mettent assez peu en avant l'histoire noire », regrette-t-elle. Or, « ils sont en partie là pour cela, pour reconnaître que cela fait partie de notre histoire nationale ».


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.