Avec la fin du couvre-feu en France, le retour à la nuit d'avant

Le port du masque reste recommandé à l'extérieur lors des concerts et les attroupements de plus de dix personnes sur la voie publique sont toujours interdits, comme les concerts impromptus. (Photo, AFP)
Le port du masque reste recommandé à l'extérieur lors des concerts et les attroupements de plus de dix personnes sur la voie publique sont toujours interdits, comme les concerts impromptus. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 juin 2021

Avec la fin du couvre-feu en France, le retour à la nuit d'avant

  • Avec des mini-concerts autorisés dans les bars et les restaurants, la Fête de la musique, créée en 1982, retrouvera lundi des airs connus
  • «Avec 2 000 à 3 000 cas par jour, ce n'est plus le virus qui nous traque, c'est nous qui le traquons»

PARIS: Face à l'amélioration continue de ses indicateurs épidémiques, la France s'affranchit dimanche du couvre-feu, nouvelle étape d'un retour à la vie d'avant après l'abandon cette semaine du masque en extérieur, et l'on pourra y célébrer lundi une Fête de la musique presque normale.

Finie la course pour rentrer chez soi et éviter une amende : pour la première fois depuis le 30 octobre 2020 (hors Noël), les Français vont pouvoir profiter de leurs soirées aussi longtemps qu'ils le souhaitent, dès dimanche, soit 10 jours plus tôt que prévu.

L'Hexagone était l'un des l'un des derniers pays à maintenir un couvre-feu avec l'Italie et la Grèce. D'abord instauré à 21h, il avait été progressivement avancé à 18h mi-janvier avant d'être repoussé à 19h en mars, à 21h en mai et à 23h le 9 juin.

Sa levée a été annoncée par le gouvernement mercredi, comme la fin du port du masque en extérieur depuis jeudi qui, si elle a pu être assimilée par l'opposition à un "cadeau" en vue des élections régionales dimanche, se justifie par une amélioration plus rapide qu'"espéré" de la situation sanitaire, selon le Premier ministre Jean Castex.

"Avec 2 000 à 3 000 cas par jour, ce n'est plus le virus qui nous traque, c'est nous qui le traquons", a assuré le ministre de la Santé, Olivier Véran, au Journal du dimanche, misant sur la multiplication "des dépistages collectifs par autotest" cet été et un "tracing rétrospectif, à la japonaise".

Et la campagne de vaccination poursuit son chemin, Jean Castex, qui a lui-même reçu sa deuxième dose de vaccin AstraZeneca samedi, visant 35 millions de Français complètement vaccinés fin août, contre plus de 18 millions samedi. 

Vigilance

La vigilance reste toutefois de mise, comme les protocoles sanitaires pour les lieux publics et tout événement jusqu'au 30 juin.

Avec des mini-concerts autorisés dans les bars et les restaurants, la Fête de la musique, créée en 1982, retrouvera lundi des airs connus, même si ce n'est pas encore le monde d'avant. 

Le port du masque reste recommandé à l'extérieur lors des concerts et les attroupements de plus de dix personnes sur la voie publique sont toujours interdits, comme les concerts impromptus.

"On sait tous qu'il faut y aller progressivement" a commenté vendredi sur Franceinfo Jean-Michel Jarre, qui jouera à l'Elysée lundi, aux côtés de Cerrone, notant "un progrès par rapport à ce qu'on pouvait craindre".

Par ailleurs, pour tout évènement de plus de 1 000 personnes, le pass sanitaire est obligatoire. La jauge maximale autorisée en salle ou en plein air reste toujours à 65% dans la limite de 5 000 spectateurs, toujours en configuration assise.

Devant ces contraintes, plusieurs collectivités, comme la ville de Strasbourg, ont toutefois préféré annuler les festivités prévues, regrettant une "annonce tardive".

L'an dernier, les règles étaient encore plus strictes. Mais des regroupements n'avaient pu être évités comme sur les quais du canal Saint-Martin à Paris.

Célébrer après le Portugal-France

"Sur l'histoire de l'épidémie, il y a eu relativement peu de clusters identifiés à l'extérieur", a rassuré jeudi l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, même s'il est difficile de relier une contamination à ce type de rassemblements, car "c'est beaucoup de brassage de gens qui ne se connaissent pas".

"Ca n'empêche pas, même si c'est un voeu pieux, de garder la distance physique", a plaidé le membre du Conseil scientifique, conscient que "dire aux gens de ne pas chanter le jour de la fête de la musique et de ne pas être collés les uns aux autres, ça ne va pas être simple".

Les supporteurs du match Portugal-France de l'Euro de foot pourront également profiter mercredi de la levée du couvre-feu, qui était de moins en moins respecté.

Mais le vrai retour à la nuit d'avant passera par la réouverture cet été des discothèques, en arrêt complet depuis 15 mois, au coeur d'un rendez-vous entre le président Emmanuel Macron et les professionnels lundi. 

Le gouvernement planche avec le secteur sur un "protocole sanitaire", "un système d'aération spécifique" et peut-être un pass sanitaire, selon Olivier Véran.

Sur le front de l'épidémie, le variant Delta, responsable notamment d'un rebond des contaminations au Royaume-Uni, est toujours très "minoritaire" en France, mais en "augmentation" dans les données de surveillance, selon Santé publique France. 

Les autorités n'hésiteront pas à appliquer des mesures d'isolement plus coercitives aux contaminés récalcitrants pour ne pas "prendre le risque de départ d'une nouvelle vague", assure Olivier Véran.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.