Le bitcoin plonge sous 30 000 dollars, coulé par les régulations chinoises

Le bitcoin renoue avec la volatilité qui l'avait rendu célèbre: en 2017, il avait commencé l'année à moins de 1 000 dollars avant de frôler les 20 000 dollars en décembre, pour mieux s'écraser en 2018 jusqu'à moins de 4 000 dollars (Photo, AFP)
Le bitcoin renoue avec la volatilité qui l'avait rendu célèbre: en 2017, il avait commencé l'année à moins de 1 000 dollars avant de frôler les 20 000 dollars en décembre, pour mieux s'écraser en 2018 jusqu'à moins de 4 000 dollars (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 juin 2021

Le bitcoin plonge sous 30 000 dollars, coulé par les régulations chinoises

Le bitcoin renoue avec la volatilité qui l'avait rendu célèbre: en 2017, il avait commencé l'année à moins de 1 000 dollars avant de frôler les 20 000 dollars en décembre, pour mieux s'écraser en 2018 jusqu'à moins de 4 000 dollars (Photo, AFP)
  • Le gouvernement chinois mène un campagne active pour freiner l'industrie des mines de bitcoin
  • Depuis fin 2020, des plateformes de paiements comme Paypal aux banques de Wall Street, en passant par des groupes industriels comme le constructeur de véhicules électriques Tesla, tout le monde s'intéressait au bitcoin

LONDRES: Le cours du bitcoin est passé sous les 30 000 dollars mardi pour la première fois depuis fin janvier, la première cryptomonnaie souffrant des efforts chinois pour réguler ce marché décentralisé.  

Vers 13H20 GMT (15H20 à Paris), le bitcoin s'échangeait pour 29 662 dollars (-8,95%), après avoir touché son plus bas depuis cinq mois à 29 334 dollars vers 12H45 GMT.   

La très volatile cryptomonnaie reste en hausse de 2,2% depuis le début de l'année mais plonge de 54% par rapport à son plus haut historique, atteint mi-avril à 64 870 dollars.  

« Les inquiétudes sur le serrage de vis du gouvernement chinois et la peur que l'acceptation du bitcoin et des autres cryptomonnaies va être retardé par leur impact environnemental pèse sur le marché », a commenté Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets.  

Le gouvernement chinois mène un campagne active pour freiner l'industrie des mines de bitcoin, comme ce marché appelle les ordinateurs qui font fonctionner la cryptomonnaie décentralisée en validant les transactions et en créant de nouveaux bitcoins.  

Selon d'anciens producteurs de cryptomonnaie, les fournisseurs d'énergie de la province du Sichuan ont reçu ordre de cesser de fournir de l'électricité à ces entreprises avant dimanche.  

« Cette position est un nouveau coup dur pour le marché », estime Timo Emden, analyste spécialisé dans les cryptomonnaies, qui juge que »l'importance de la Chine pour l'industrie est désormais susceptible de diminuer rapidement ».  

Wall Street séduite  

La première cryptomonnaie avait pourtant commencé l'année sur les chapeaux de roues: créée en 2008 par un anonyme caché derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto pour contrer les abus de la finance après la crise financière, le bitcoin a, entretemps, séduit de plus en plus d'investisseurs institutionnels.  

Depuis fin 2020, des plateformes de paiements comme Paypal aux banques de Wall Street, en passant par des groupes industriels comme le constructeur de véhicules électriques Tesla, tout le monde s'intéressait au bitcoin.  

Certains investisseurs individuels voyaient également dans la cryptomonnaie un bon moyen de placer une partie de leurs économies accumulées pendant la pandémie.  

Résultat, le marché des cryptomonnaies, où le bitcoin reste encore de loin le plus gros actif, avait gonflé jusqu'à atteindre près de 2 500 milliards de dollars mi-mai.  

Mais depuis, outre le durcissement du ton en Chine, le bitcoin souffre de critiques sur l'utilisation importante d'électricité de son réseau.  

Le fantasque multimilliardaire Elon Musk, qui chante régulièrement les louanges des cryptomonnaies et avait investi une partie de la trésorerie de son groupe Tesla en bitcoin, a annoncé que ses voitures électriques ne seraient plus achetables en cryptomonnaie tant que l'industrie ne se tournerait pas plus vers les énergies renouvelables, moins de deux mois après avoir dit les accepter comme moyen de paiement.  

Les régulateurs se méfient  

Le bitcoin renoue avec la volatilité qui l'avait rendu célèbre: en 2017, il avait commencé l'année à moins de 1 000 dollars avant de frôler les 20 000 dollars en décembre, pour mieux s'écraser en 2018 jusqu'à moins de 4 000 dollars.  

Cette volatilité, ainsi que sa décentralisation qui la rend difficile à réguler les échanges, poussent les régulateurs à s'inquiéter de l'intérêt du public pour les cryptomonnaies.  

Aux Etats-Unis comme en Europe, les régulateurs du marché appellent les investisseurs à la prudence, leur rappelant qu'ils risquent de perdre tout leur argent en investissant dans les cryptomonnaies.  

« Les banques centrales réfléchissent aussi à émettre leurs propres monnaies numériques, ce qui ferait rentrer les cryptomonnaies dans le rang », commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.  

D'autres pays se montrent cependant plus positifs vis-à-vis des cryptomonnaies: le Salvador a pris le monde par surprise en adoptant le bitcoin comme devise officielle, même si en pratique, de nombreuses questions restent ouvertes sur l'applicabilité de la mesure. 


Biden promulgue la loi qui évite une banqueroute américaine

Le président américain Joe Biden s'adresse à la nation pour éviter le défaut de paiement et l'accord budgétaire bipartisan, dans le bureau de la Maison Blanche à Washington, DC, le 2 juin 2023 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden s'adresse à la nation pour éviter le défaut de paiement et l'accord budgétaire bipartisan, dans le bureau de la Maison Blanche à Washington, DC, le 2 juin 2023 (Photo, AFP).
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  • Sans cette loi, approuvée jeudi au Sénat à majorité démocrate et mercredi par la Chambre à majorité républicaine, le pays risquait de se trouver en défaut de paiement dès lundi 5 juin
  • Le Congrès américain a adopté cette semaine ce texte qui permet de suspendre jusqu'en janvier 2025 le plafond d'endettement public des Etats-Unis

WASHINGTON: Après plusieurs semaines d'affrontement politique, Joe Biden a promulgué samedi une loi qui écarte le risque d'un défaut de paiement des Etats-Unis, a annoncé la Maison Blanche.

Le Congrès américain a adopté cette semaine ce texte qui permet de suspendre jusqu'en janvier 2025 le plafond d'endettement public des Etats-Unis, et qui fixe aussi certains objectifs budgétaires.

Le président a remercié les responsables parlementaires, y compris le chef républicain Kevin McCarthy, pour leur "collaboration" dans ce dossier, selon le communiqué de la Maison Blanche samedi.

Sans cette loi, approuvée jeudi au Sénat à majorité démocrate et mercredi par la Chambre à majorité républicaine, le pays risquait de se trouver en défaut de paiement dès lundi 5 juin.

"Rien n'aurait été plus irresponsable, rien n'aurait été plus catastrophique", avait dit vendredi le président américain dans une allocution solennelle depuis son Bureau ovale.

"Trouver un consensus au-delà des clivages partisans est difficile. L'unité est difficile. Mais nous ne devons jamais cesser d'essayer", avait-il ajouté, reprenant le message de réconciliation qui avait marqué le début de son mandat, et qui scande désormais sa campagne pour 2024.

Victoire partagée 

Car l'enjeu de cet affrontement financier était aussi très politique.

Candidat à sa réélection, Joe Biden sait que son premier handicap est son âge, 80 ans.

Il espère sans doute que ce feuilleton sur la dette, qui a tenu le monde politico-médiatique américain en haleine, conforte une image de leader compétent et raisonnable.

Joe Biden a ainsi tenu vendredi à "saluer" son adversaire le plus en vue dans ce dossier de la dette, le patron républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy.

Pour ce dernier, il s'agissait de conforter son autorité sur un groupe parlementaire hétéroclite, entre conservateurs modérés et bruyants partisans de l'ancien président Donald Trump.

Lui aussi candidat à la présidentielle de 2024, le milliardaire républicain avait appelé à garder une ligne dure dans les négociations avec la Maison Blanche.

Au final, chaque camp revendique plus ou moins la victoire. Les républicains se réjouissent d'avoir arraché un gel de certaines dépenses, les démocrates se félicitent d'avoir préservé pour l'essentiel les prestations sociales ainsi que les grands investissements.


Afrique du Sud: faux espoirs et railleries autour des coupures d'électricité

Les travailleurs d'Eskom à la centrale électrique de Kusile, une centrale électrique au charbon située sur la ferme Hartbeesfontein à Emalahleni le 22 mai 2023 (Photo, AFP).
Les travailleurs d'Eskom à la centrale électrique de Kusile, une centrale électrique au charbon située sur la ferme Hartbeesfontein à Emalahleni le 22 mai 2023 (Photo, AFP).
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  • L'Afrique du Sud est en proie à une profonde crise de l'électricité qui s'est aggravée depuis l'année dernière
  • La dernière journée sans aucune coupure date de mars

JOHANNESBURG: La bonne nouvelle n'a pas duré: après avoir annoncé samedi la suspension des coupures de courant quasi quotidiennes depuis des mois en Afrique du Sud, la compagnie publique d'électricité Eskom a fait machine arrière, à peine trois heures plus tard, et annoncé la reprise des délestages.

"Les coupures programmées restent suspendues jusqu'à 16H00" (14H00 GMT), heure à partir de laquelle elles reprendront, a indiqué à l'AFP la porte-parole d'Eskom, Daphne Mokwena. La pause aura donc duré ... moins de cinq heures.

L'entreprise publique avait annoncé plus tôt avoir suspendu les coupures de courant depuis 09H40 GMT et "jusqu'à nouvel ordre", se félicitant de capacités de production améliorées et d'une baisse de la demande.

Ce revirement éclair, qui a douché les espoirs de Sud-Africains qui s'étaient demandé sur les réseaux sociaux, à l'annonce de l'éphémère bonne nouvelle, s'ils étaient "en train de rêver", a également provoqué les railleries.

"On connaît le refrain" ou "on a déjà vu le film", ont commenté certains sur Twitter, tandis que d'autres parodiaient les habituels messages d'Eskom annonçant qu'"en raison d'une panne majeure sur les centrales", les plages de délestages seraient allongées.

L'Afrique du Sud est en proie à une profonde crise de l'électricité qui s'est aggravée depuis l'année dernière. La dernière journée sans aucune coupure date de mars. Eskom avait aussi exceptionnellement suspendu les délestages à Noël.

L'entreprise publique, qui fournit la grande majorité de l'électricité du pays, est plombée par un parc de centrales à charbon vétustes et défaillantes. Incapable de produire suffisamment, elle impose des coupures programmées.

Eskom est également rongée par les dettes après des années de mauvaise gestion et de corruption sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018).

Ces délestages coûtent chaque jour à l'économie plus de 50 millions de dollars en perte de production, selon le gouvernement. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré l'état de catastrophe en février, avant de le lever deux mois plus tard et de nommer un ministre de l’Électricité pour tenter de sortir de la crise.

L'Afrique du Sud tire encore 80% de son électricité du charbon. Un plan d'investissement de 98 milliards de dollars a été approuvé par les pays riches l'an dernier à la COP27 dans le cadre d'un accord pour une "juste transition" vers les énergies propres.


L'administration suisse victime collatérale d'une cyberattaque

L'armée a été informée il y a quelques jours de l'incident par Xplain, société suisse spécialisée dans les solutions informatiques dans le domaine de la sécurité intérieure (Photo, AFP).
L'armée a été informée il y a quelques jours de l'incident par Xplain, société suisse spécialisée dans les solutions informatiques dans le domaine de la sécurité intérieure (Photo, AFP).
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  • L'armée a été informée il y a quelques jours de l'incident par Xplain, société suisse spécialisée dans les solutions informatiques dans le domaine de la sécurité intérieure
  • «Il convient de préciser que l'attaque n'a pas eu lieu sur le système de l'armée»

GENEVE: La police suisse a indiqué samedi qu'elle enquêtait sur une cyberattaque ayant visé la société informatique Xplain qui compte parmi ses clients de nombreux départements de l'administration fédérale et cantonale, dont l'armée.

Cette cyberattaque a été révélée par le journal Le Temps, selon qui "ce sont plusieurs polices cantonales, l'armée suisse ou encore l'Office fédéral de la police (Fedpol) qui sont indirectement touchés".

L'armée a été informée il y a quelques jours de l'incident par Xplain, société suisse spécialisée dans les solutions informatiques dans le domaine de la sécurité intérieure.

"Une procédure pénale a été ouverte par les autorités civiles concernant le piratage. La police mène l'enquête à ce sujet", a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée.

Il a expliqué que l'armée utilise "depuis plusieurs années une solution logicielle" de Xplain dont l'exploitation "se fait via les propres serveurs de la Confédération".

"Il convient de préciser que l'attaque n'a pas eu lieu sur le système de l'armée. Sur la base des clarifications effectuées par l'armée jusqu'à présent, on peut supposer que l'incident n'a pas entraîné de fuite de données des systèmes de l'armée", a-t-il ajouté.

Contacté par Le Temps, Andreas Löwinger, directeur de Xplain, dont les bureaux se trouvent dans sept bureaux répartis entre la Suisse, l'Espagne et l'Allemagne, a indiqué avoir demandé l'aide du Centre national pour la cybersécurité suite à cette cyberattaque.

"Nous ne pourrons communiquer officiellement sur le moment précis de l'attaque et l'étendue du vol de données que lorsque les autorités libéreront l'information", a-t-il expliqué.

Il a par ailleurs indiqué que la société n'avait "aucun contact" avec les hackers. "Nous ne paierons pas de rançon !", a-t-il assuré.

Selon le Temps, les cybercriminels ont déjà publié une partie des données volées sur le darknet.

Interrogé par l'AFP, Fedpol a confirmé que Xplain l'avait informé "de l'attaque par ransomware dont il a été victime". "Selon l'état actuel des connaissances, les projets de Fedpol ne sont pas concernés. Le fournisseur de logiciels Xplain n'a pas accès aux données productives de fedpol, mais dispose de données de simulation anonymisées à des fins de test", a affirmé un porte-parole de la police fédérale.

"Nous ne savons pas encore si et dans quelle mesure des données volées à Xplain dans la correspondance avec ses clients seront publiées. Compte tenu de l'enquête en cours, nous ne nous prononçons pas davantage sur la procédure", a-t-il ajouté.

L'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières a pour sa part affirmé que des éléments de correspondance avec Xplain sont touchés mais que "les données de l'office lui-même ne sont pas concernées".