Parfois avec réticence, la finance américaine adopte le bitcoin

Dopée pendant la pandémie par des boursicoteurs ayant du temps et de l'argent, la valeur de nombreuses devises virtuelles s'est envolée en 2020 et en début d'année. (AFP)
Dopée pendant la pandémie par des boursicoteurs ayant du temps et de l'argent, la valeur de nombreuses devises virtuelles s'est envolée en 2020 et en début d'année. (AFP)
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Publié le Dimanche 13 juin 2021

Parfois avec réticence, la finance américaine adopte le bitcoin

  • Les géants de Wall Street avancent leurs pions, entre emballement et scepticisme
  • «Si vous me demandez mon conseil, je vous dirais de ne pas vous en approcher», a asséné fin mai Jamie Dimon lors d'une audition parlementaire

NEW-YORK : Parier sur le bitcoin et autres devises virtuelles est risqué, légalement incertain, mais potentiellement très lucratif. Face à ce dilemme, les géants de Wall Street avancent leurs pions, entre emballement et scepticisme.

Le patron de la plus grande banque américaine JPMorgan Chase a un avis tranché sur la question. 

"Si vous me demandez mon conseil, je vous dirais de ne pas vous en approcher", a asséné fin mai Jamie Dimon lors d'une audition parlementaire. 

Mais "ce n'est pas à moi de dire aux gens comment dépenser leur argent", a-t-il ajouté. Sa banque étudie actuellement comment aider ses clients à parier sur les cryptomonnaies.  

Dopée pendant la pandémie par des boursicoteurs ayant du temps et de l'argent, la valeur de nombreuses devises virtuelles s'est envolée en 2020 et en début d'année. 

Quelques-uns ont raflé la mise, attirant les envieux. 

Banques, courtiers et sociétés d'investissement s'empressent de les satisfaire. 

Le vénérable gestionnaire d'actifs State Street a ainsi annoncé jeudi la création d'une division dédiée aux actifs numériques. 

Mercredi, le patron du courtier en ligne Interactive Brokers a de son côté affirmé que ses clients pourraient échanger des cryptomonnaies sur le site d'ici la fin de l'été. 

Robinhood 

Comme ses concurrents Charles Schwab ou Fidelity, Interactive ne permet pas actuellement de parier directement sur le bitcoin et autres devises virtuelles comme l'ethereum, mais propose des produits financiers liés au bitcoin qui évitent d'en détenir dans son portefeuille.

Si les boursicoteurs veulent acheter et vendre des cryptomonnaies, ils peuvent se rendre sur une application comme Robinhood ou sur la plateforme spécialisée Coinbase. 

La société ForUsAll, qui gère l'épargne-retraite de 70 000 employés, a passé lundi un accord avec Coinbase pour permettre à ses clients d'inclure jusqu'à 5% de cryptomonnaies dans leurs fonds. 

La banque d'affaires Morgan Stanley a indiqué en mars qu'elle allait permettre à ses clients les plus riches d'investir dans des fonds en bitcoin. Goldman Sachs a récemment lancé une équipe dédiée au courtage des cryptomonnaies.

Les patrons des banques Wells Fargo, Citigroup et Bank of America ont tous indiqué lors d'une audition parlementaire fin mai être en train de se pencher sur la question, en insistant tous sur une nécessaire prudence.

Fidelity Investment, un des plus gros gestionnaires d'actifs dans le monde, propose depuis 2018 des services de courtage et de dépôt réservés à quelques investisseurs comme les hedge funds. Mais il a déposé un dossier pour un fonds coté en Bourse répliquant les fluctuations de la devise virtuelle, un "bitcoin ETF".

Ce genre de produits, bien connus des boursicoteurs, pourrait faciliter l'accès des particuliers aux cryptomonnaies.

Malgré une ouverture progressive, parier sur ce genre d'actifs reste très hasardeux.

Hackers 

La réglementation n'est pas claire, les vols par des hackers sont fréquents. Surtout, la volatilité est énorme: le bitcoin est passé d'environ 30 000 dollars en début d'année à 63.000 dollars mi-avril, avant de redescendre à moins de 34 000 dollars début juin.

"Les spéculateurs et ceux qui craignent de rater une bonne occasion vont continuer à affluer vers les cryptos en espérant se faire beaucoup d'argent", remarque Ian Gendler du cabinet de recherche Value Line. 

Il déconseille lui-même à ses clients d'y investir en raison des risques trop élevés et de l'impossibilité d'estimer sa valeur: contrairement à une entreprise ou une matière première, les cryptomonnaies ne reposent sur aucun actif tangible et contrairement aux devises, elles ne sont pas garanties par un gouvernement. 

Les cryptomonnaies "ne valent que ce que le prochain investisseur acceptera de payer", rappelle M. Gendler. 

Pour Chris Kuiper du cabinet CFRA, cette classe d'actifs, encore émergente, est là pour longtemps. Son adoption va probablement s'accroître "au fur et à mesure que le cadre légal et réglementaire va se construire", prédit-il. 

Mais c'est encore l'inconnu de ce côté. 

Le Comité de Bâle, chargé de définir les règles prudentielles pour le secteur bancaire, a indiqué jeudi vouloir demander aux banques s'exposant aux cryptoactifs de mettre plus d'argent de côté pour se protéger contre les risques de défaut. 

Le nouveau président du gendarme américain de la Bourse, la SEC, martèle de son côté qu'il faut de nouvelles règles. 

Les gens qui investissent dans les cryptomonnaies "n'ont pas les protections qu'ils ont sur le marché boursier ou des matières premières", a-t-il encore répété mercredi sur la chaîne CNBC. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com