Les Yéménites saluent l’inscription des Houthis sur la liste noire de l’ONU

Un combattant yéménite soutenu par la coalition arabe se sert de son arme lors d’affrontements meurtriers avec la milice houthie sur la ligne de front de Kassara, près de Marib (Fichier/AP)
Un combattant yéménite soutenu par la coalition arabe se sert de son arme lors d’affrontements meurtriers avec la milice houthie sur la ligne de front de Kassara, près de Marib (Fichier/AP)
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Publié le Mardi 22 juin 2021

Les Yéménites saluent l’inscription des Houthis sur la liste noire de l’ONU

Un combattant yéménite soutenu par la coalition arabe se sert de son arme lors d’affrontements meurtriers avec la milice houthie sur la ligne de front de Kassara, près de Marib (Fichier/AP)
  • La milice soutenue par l’Iran est accusée de « crimes contre l’enfance ».
  • Des politiciens, défenseurs des droits de l’homme et journalistes yéménites ont salué le boycott des Nations unies et ont appelé les différents pays à faire de même

ALEXANDRIE: Des Yéménites de tous les milieux ont salué l’inscription des Houthis, soutenus par l’Iran, sur la liste noire des Nations unies pour avoir tué des enfants dans ce pays déchiré par la guerre, et ont renouvelé leurs appels à des mesures plus sévères à l’encontre des miliciens, notamment leur désignation comme organisation terroriste. 

Des politiciens, défenseurs des droits de l’homme et journalistes yéménites, qui préconisent depuis longtemps de dénoncer les Houthis pour les mauvais traitements infligés aux enfants, ont salué le boycott des Nations unies et ont appelé les différents pays à faire de même. 

« Les graves violations commises par la milice houthie contre les civils au cours des six dernières années équivalent à des crimes de guerre contre l’humanité, principalement contre les enfants », a déclaré lundi à Arab News Mohammed Ahmed Al-Omda, directeur du Yemen Human Rights and Freedoms Network, une ONG yéménite qui documente les atteintes aux droits de l’homme commises par les Houthis. 

« Cette désignation est la seule arme qui puisse faire pression sur les Houthis pour qu’ils mettent fin aux crimes et aux violations contre les enfants yéménites », a-t-il affirmé. 

Fuad Al-Mansouri, PDG de Development Media, a réclamé que les Houthis soient désignés comme une organisation terroriste pour avoir menacé la sécurité régionale et internationale. 

« La milice houthie est un groupe terroriste selon les différentes définitions du terrorisme. Elle prend pour cible des rassemblements de civils au Yémen et en Arabie saoudite, et menace les lignes maritimes internationales », a indiqué M. Al-Mansouri à Arab News. 

Vendredi, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a ajouté les Houthis à une liste noire pour avoir tué et blessé des enfants. 

Les miliciens yéménites ont été inclus dans le rapport du secrétaire général des Nations Unies sur les enfants et le conflit armé pour avoir maltraité et recruté des enfants depuis 2016. 

Les Yéménites ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour remercier l’ONU d’avoir inscrit les Houthis sur leur liste noire et pour rappeler à la communauté internationale les crimes commis par les Houthis contre les enfants. 

Partageant des images choquantes d’enfants blessés ou morts, des dizaines de militants, de journalistes, d’hommes politiques et de particuliers yéménites ont déclaré que la milice avait tué et blessé des milliers d’enfants yéménites et en avait recruté des milliers d’autres de force. 

Abdel Basit Al-Baher, porte-parole de l’armée yéménite à Taiz, a souligné que les bombardements intensifs des Houthis sur les zones résidentielles du pays tuent les jeunes Yéménites tandis que la milice « fait un lavage de cerveau aux enfants yéménites ». 

« Physiquement, les Houthis tuent les enfants yéménites avec des armes, mais ils leur font également du mal mentalement en élevant une génération extrémiste sur la rancune et la haine », a déploré le responsable militaire dans un tweet. 

Eyad Al-Sharabe, journaliste yéménite et défenseur des droits de l’homme, a précisé que les Houthis abusent des enfants sous leur contrôle en leur faisant subir un lavage de cerveau. Les enfants sont ensuite entraînés et envoyés sur le champ de bataille. Par ailleurs, les enfants qui vivent dans les zones contrôlées par le gouvernement voient leurs maisons et leurs écoles visées par des missiles, des obus de mortier et des drones chargés d’explosifs. 

« Les enfants ne sont pas épargnés. Ils sont poussés vers les incinérateurs de la mort, et bombardés dans des zones qui ne sont pas contrôlées par les Houthis », poursuit-il. 

Partageant des images d’enfants abattus par les Houthis, les militants yéménites ont raconté qu’en août 2020, un sniper de la milice avait tué Ruwaida Saleh, huit ans, alors qu’elle allait chercher de l’eau dans la ville de Taiz, et a tiré sur les personnes qui se sont précipitées pour la secourir. 

D’autres militants yéménites ont partagé des photos de Lian, la fillette de cinq ans qui a été brûlée vive lors d’une frappe meurtrière des Houthis dans la ville centrale de Marib le 6 juin. 

Cette désignation est la seule arme qui puisse faire pression sur les Houthis pour qu’ils mettent fin aux crimes et aux violations contre les enfants yéménites. 

Mohammed Ahmed Al-Omda 

« Quiconque parle de l’humanité des Houthis est inhumain. Que veulent les Houthis criminels de l’enfance ? » a demandé sur Twitter Walid Al-Rajhy, directeur du Saba Media Center, basé à Marib. 

Les groupes de défense des droits de l’homme relèvent les exactions commises par les Houthis à l’encontre des enfants, ainsi que la mort, la mutilation et le recrutement forcé de milliers d’enfants yéménites depuis début 2015. 

Le Yemen Human Rights and Freedoms Network a recensé 20 977 violations commises par les Houthis contre des enfants yéménites, alors que la répression et les opérations militaires des rebelles ont entraîné le déplacement de 43 000 enfants supplémentaires entre janvier 2017 et mars 2021. 

Ces violations comprennent des meurtres, des enlèvements, des déplacements forcés et la privation d’éducation et de soins médicaux pour les enfants. Au cours de ces quatre années, la milice a tué 343 enfants, dont 31 nourrissons. 

Les tirs de mortier des Houthis ont tué 287 enfants et les mines terrestres en ont tué 136 autres, selon l’organisation. 

L’organisation a également précisé que 1 716 enfants avaient perdu la vie au cours des combats avec les Houthis. 

Nadwa Al-Dawsari, analyste yéménite spécialisée dans les conflits, a mentionné que l’inscription des Houthis sur la liste noire était accueillie favorablement par les Yéménites, qui la considèrent comme une reconnaissance internationale des crimes commis par les miliciens. 

« Le recrutement d’enfants, l’endoctrinement de masse et la pose de mines terrestres qui ont causé la mort et la mutilation de milliers de personnes, principalement des enfants, ne constituent que quelques exemples de la manière dont les Houthis abusent systématiquement des enfants, détruisant ainsi l’avenir des générations à venir », a ajouté l’analyste. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.