Algérie: maintien en détention d'une militante des droits humains

Plus de 80 ONG algériennes et internationales ont récemment interpellé le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU à propos de «l'escalade répressive» des autorités algériennes et de «la criminalisation incessante des libertés fondamentales». (Photo, CNLD)
Plus de 80 ONG algériennes et internationales ont récemment interpellé le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU à propos de «l'escalade répressive» des autorités algériennes et de «la criminalisation incessante des libertés fondamentales». (Photo, CNLD)
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

Algérie: maintien en détention d'une militante des droits humains

  • Mme Briki, une universitaire à la retraite, a été arrêtée et son domicile perquisitionné jeudi dernier, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD)
  • Plus de 260 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles

ALGER: La garde à vue d'une figure engagée en faveur des prisonniers d'opinion en Algérie, Fatiha Briki, en détention depuis le 17 juin, a été à nouveau prolongée, ont indiqué mardi des défenseurs des droits humains.  

"Sous réserve du secret de l'instruction toujours en cours, alors qu'elle a été arrêtée le 17 juin 2021, sa garde à vue (a été) prolongée pour la 3e fois de 48h jusqu'à jeudi", selon Saïd Salhi, le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH).

"Il n'y a que dans les affaires du terrorisme qu'on peut prolonger la garde à vue jusqu'à 11 jours", a ajouté M. Salhi, en se disant "inquiet".

Mme Briki, une universitaire à la retraite, a été arrêtée et son domicile perquisitionné jeudi dernier, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), dont elle fait partie.

Elle doit être présentée jeudi devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed à Alger, ainsi qu'un autre membre du CNLD, El Hadi Lassouli, interpellé lundi, selon une avocate, Me Leila Djerdjer, citée par le site d'information Interlignes.

Le motif de leur arrestation n'est pas connu.

Le CNLD est une association de soutien, créée pendant le mouvement de protestation populaire du Hirak en 2019, qui recense les prisonniers d'opinion et milite pour leur libération.

Militante contre la torture, Mme Briki participait régulièrement aux marches du Hirak, avant leur interdiction par le ministère de l'Intérieur à l'approche des récentes élections législatives. 

Le régime algérien s'est efforcé ces derniers mois de briser ce mouvement antisystème inédit, empêchant ses manifestations et multipliant les interpellations et les poursuites judiciaires visant opposants, militants, journalistes et avocats.

Deux autres enseignants de l'université, Sara Ladoul et Mahana Abdesselam, membres de la Coordination nationale des universitaires pour le changement (CNUAC), ont été interpellés mardi, selon le CNLD. Mme Ladoul a été relâchée en fin d'après-midi après avoir été interrogée dans un commissariat algérois. 

Plus de 260 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le CNLD et le site spécialisé Algerian Detainees.

Plus de 80 ONG algériennes et internationales ont récemment interpellé le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU à propos de "l'escalade répressive" des autorités algériennes et de "la criminalisation incessante des libertés fondamentales".


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • L’aviation israélienne a mené des raids contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Les frappes surviennent à la veille d’une réunion sur le cessez-le-feu, malgré lequel Israël continue ses opérations, ayant fait environ 340 morts au Liban

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.