En France, la pandémie ralentit, les livraisons d'oxygène continuent

Un secouriste français de la Protection Civile portant un équipement de protection individuelle (EPI) mettant un masque à oxygène sur le visage d'un homme (photo d'archives) (AFP)
Un secouriste français de la Protection Civile portant un équipement de protection individuelle (EPI) mettant un masque à oxygène sur le visage d'un homme (photo d'archives) (AFP)
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

En France, la pandémie ralentit, les livraisons d'oxygène continuent

  • Avec la pandémie, l'oxygène médical qu'il livre à domicile a acquis la même importance vitale que les masques chirurgicaux ou les vaccins
  • «Il ne s'agit pas de soigner les poumons, mais de protéger les organes du corps, en particulier le cerveau qui en a besoin pour fonctionner correctement, l'oxygène diminue la fatigue, les symptômes, et allonge la vie des patients chroniques»

VITRY-SUR-SEINE : "On est en baisse de patients, certains sont décédés en cours d'année avec le Covid": Comme chaque matin, Maxime Bellesoeur remplit d'oxygène liquide les réservoirs de son camion, avant de partir en tournée.

Avec la pandémie, l'oxygène médical qu'il livre à domicile a acquis la même importance vitale que les masques chirurgicaux ou les vaccins.

Mais, alors qu'il manque cruellement en Inde, en Bolivie et dans quasiment tous les pays du sud, l'oxygène médical coule à flot dans le monde industrialisé. Grâce à une chaîne logistique d'approvisionnement unique et très contrôlée, il part d'unités de production automatisées jusque dans le salon ou la chambre des malades, sous forme liquide ou gazeuse.

La matière première c'est l'air ambiant, composé à 78% d'azote et à 21% d'oxygène. Après filtrage, les atomes sont séparés par cryo-distillation.

Défi logistique

"Comme les deux molécules ne passent pas de l'état liquide à l'état gazeux à la même température (-182 degrés pour l'oxygène, et -195 degrés pour l'azote), une colonne de distillation permet de les séparer. On obtient un oxygène avec une pureté de 99%, le seuil défini par la pharmacopée européenne", explique Régis d'Hérouville, directeur-général d'Air Liquide Santé, filiale santé du géant des gaz industriels qui dispose de huit unités de production d'oxygène médical réparties sur tout le territoire.

Dans un de ses laboratoires à Bonneuil-sur-Marne, qui reçoit par camion citerne réfrigéré l'oxygène liquide compressé provenant de son usine de Moissy-Cramoyel, Fouad Aissaoui, opérateur d'exploitation, remplit une rampe de bouteilles en acier.

Chacune contient cinq litres d'oxygène gazeux à 200 bars de pression. Elles sont destinées à permettre la mobilité des patients.

"Pendant les confinements, on a augmenté les équipes et fait des renforts de week-end, on ne s'est pas posé de question, car on a une responsabilité vis-à-vis des patients", explique le jeune homme.

"D'un point de vue logistique, c'était un défi, la mobilisation des équipes a été incroyable", acquiesce M. d'Hérouville.

Au pic de la pandémie, "certains hôpitaux français, livrés directement en oxygène liquide, ont multiplié leur consommation par 6 ou 7", ajoute le responsable. Il a fallu adapter les rythmes de production. Globalement, la consommation a augmenté de près de 50%.

Aujourd'hui, même ralentie, elle ne s’essouffle pas.

Dans le fourgon de livraison du prestataire de service Vitalair, filiale d'Air Liquide, l'oxygène liquide conservé à -182 degrés, et très concentré, servira à remplir des bonbonnes directement au domicile des patients. Comme chez Nicole Louette, 82 ans, peintre amateur, vivant à Ivry-sur-Seine.

Même si, en ce début d'été, les masques tombent avec les progrès de la vaccination, les patients en insuffisance respiratoire chronique, comme Nicole, continuent d'avoir besoin de leur bol d'oxygène: 20 ans que son quotidien est lié à une mince tubulure de plastique; 20 ans qu'elle attend chaque semaine la visite de son livreur.

«Toujours essoufflée»

Sa grande angoisse ce jour-là est d'organiser son départ en vacances à Toulon: comment traverser la France sans manquer d'air ?

A la bouteille d'oxygène gazeux de format voyage - du même type que celles qui sont remplies par Fouad à Bonneuil-sur-Marne - la pharmacienne de Vitalair lui propose d'ajouter un "concentrateur" portable pour le voyage. Cette machine génère de l'oxygène à partir de l'air ambiant et se branche sur l'allume-cigare de la voiture. De quoi apaiser Nicole.

Pour la suite, le correspondant local du prestataire lui livrera sur son lieu de vacances la même grosse bonbonne d'oxygène liquide que celle qu'elle a chez elle, intransportable en voiture particulière pour raison de sécurité.

Comme Nicole, ils sont plus de 100 000 patients en France selon les chiffres de l'assurance maladie, à avoir besoin d'oxygène de manière chronique.

"Il ne s'agit pas de soigner les poumons, mais de protéger les organes du corps, en particulier le cerveau qui en a besoin pour fonctionner correctement, l'oxygène diminue la fatigue, les symptômes, et allonge la vie des patients chroniques", explique Joëlle Texereau, pneumologue coordinatrice de Vitalair.

"C'est un choc psychologique quand un patient est mis sous oxygène, cela signifie qu'il souffre d'une maladie sérieuse, mais cela veut aussi dire qu'on peut vivre avec ça" et cela améliore l'espérance de vie des malades de mucoviscidose, de fibroses pulmonaires ou d'autres maladies neuromusculaires.

 

 


Vote de confiance: Valls appelle à un «sursaut» pour un «accord» entre forces de gouvernement

Manuel Valls estime que les pistes de réduction de la dette mises sur la table par François Bayrou en juillet "doivent être discutées, négociées pour que le budget soit à la hauteur des déficits". (AFP)
Manuel Valls estime que les pistes de réduction de la dette mises sur la table par François Bayrou en juillet "doivent être discutées, négociées pour que le budget soit à la hauteur des déficits". (AFP)
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  • Cet accord "est indispensable, sinon quelle est la solution ?", a ajouté l'ancien Premier ministre, pour qui une dissolution serait "pour les formations politiques de gouvernement, pour les Républicains, le bloc central, le Parti socialiste aussi, la mena
  • Manuel Valls estime que les pistes de réduction de la dette mises sur la table par François Bayrou en juillet "doivent être discutées, négociées pour que le budget soit à la hauteur des déficits"

PARIS: Un "sursaut" des formations politiques de gouvernement "pour trouver un accord sur le budget" est "indispensable" avant le vote de confiance du gouvernement Bayrou le 8 septembre, a estimé jeudi le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

"Il faut être sérieux: j'en appelle à l'effort, à un sursaut des formations politiques de gouvernement pour trouver un accord sur le budget", a-t-il déclaré sur Europe 1.

Cet accord "est indispensable, sinon quelle est la solution ?", a ajouté l'ancien Premier ministre, pour qui une dissolution serait "pour les formations politiques de gouvernement, pour les Républicains, le bloc central, le Parti socialiste aussi, la menace d'une quasi-disparition et de se retrouver sous la menace de LFI et du Rassemblement national".

Manuel Valls estime que les pistes de réduction de la dette mises sur la table par François Bayrou en juillet "doivent être discutées, négociées pour que le budget soit à la hauteur des déficits".

"Il faut trouver des solutions: elles doivent être justes sur le plan fiscal et social, chacun doit être mis à contribution, y compris les plus riches et les grandes entreprises. Chacun doit participer à cet effort", selon lui.

D'ici le 8 septembre, le ministre des Outre-mer "continuera sa mission", avec notamment un déplacement à Mayotte lundi et mardi.

Manuel Valls est rentré cette semaine de Nouvelle-Calédonie, où il a poursuivi la mise en application de l'accord de Bougival signé en juillet entre l'Etat, les non-indépendantistes et les indépendantistes, même si ceux du FLNKS ont depuis rejeté le texte.


François Bayrou jeudi devant un Medef hostile à tout retour de l'ISF

Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif"
  • Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale"

PARIS: François Bayrou, désormais prêt "à toutes les négociations nécessaires" sur le budget s'il remporte son pari d'un vote de confiance à l'Assemblée nationale, viendra l'évoquer jeudi devant un Medef fermement opposé à tout retour d'un impôt de type ISF, souhaité par la gauche.

Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif".

M. Bayrou, qui a présenté le 15 juillet les grandes lignes d'un effort budgétaire de 44 milliards d'euros en 2026, s'attirant la désapprobation des oppositions avec des idées comme la suppression de deux jours fériés, a surpris lundi en annonçant qu'il se soumettrait à un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre.

Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale", en application de l'article 49-1 de la Constitution.

Les oppositions ayant annoncé qu'elles voteraient contre, M. Bayrou a affirmé mercredi sur TF1 qu'il recevrait les responsables de partis et de groupes parlementaires à partir de lundi pour "examiner les choses avec eux", avec pour "condition préalable de s'entendre sur l'importance de l'effort" à réaliser.

Mardi et jeudi, ce sont les partenaires sociaux auxquels le Premier ministre a rendu ou rendra visite.

La cheffe de file de la CFDT Marylise Léon est favorable à faire contribuer davantage les plus riches au budget, alors que Patrick Martin estime que, "quelle qu'en soit la forme, un retour de l'ISF serait ravageur pour notre économie, et nous nous y opposerons".

Déjà incisif mercredi à la tribune de la REF, il a accusé jeudi matin sur BFM Business les hommes politiques "d'être dans un monde parallèle et de ne pas voir ce qui se passe sur la planète sur le plan économique" notamment en matière de concurrence internationale.

"Que ceux qui expriment de manière politicienne ce genre de propositions", une forte taxation du patrimoine des plus riches, "n'oublient jamais que si les chefs d'entreprises lèvent le crayon, le pays part en vrille", a-t-il soutenu.

Le Medef est davantage ouvert à "un double effacement", selon M. Martin, la remise en cause de certains avantages financiers consentis aux entreprises contre "un abaissement des seuils d'imposition à l'euro près, si possible avec un gain".

Il a néanmoins espéré "un ressaisissement de la part des partis dits de gouvernement pour, le temps qu'il faudra, passer au-dessus de leurs calculs (...) individuels, poser les colts et discuter avec les chefs d'entreprise."

A quatre jours de commencer à recevoir les chefs de partis à Matignon, François Bayrou les manquera de peu, jeudi à la REF.

En effet, événement-phare de cette université d'été, la table ronde de clôture réunira, une heure après la fin d'intervention du Premier ministre, l'ensemble des chefs de partis pour un débat sur l'avenir économique du pays.

 


Global Sumud Flotilla : Greta Thunberg, Alexis Deswaef et des centaines d’activistes prennent la mer pour Gaza

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens.  (Photo X)
Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. (Photo X)
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  • Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
  • Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”

PARIS: Une nouvelle flottille humanitaire, baptisée “Global Sumud Flotilla”, s’apprête à quitter plusieurs ports méditerranéens dans les prochains jours pour tenter de “briser le blocus israélien illégal” imposé à la bande de Gaza. L’initiative, qui réunira des centaines de militants, humanitaires, artistes et médecins venus de 44 pays différents, se veut une réponse citoyenne face à ce que ses organisateurs qualifient de “nettoyage ethnique” et de “génocide en cours”.

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. Parmi les personnalités impliquées figurent Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’acteur suédois Gustaf Skarsgård, l’Irlandais Liam Cunningham et plusieurs médecins et humanitaires.

Alexis Deswaef en première ligne

Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”, déclare-t-il.

Il s’agit de sa deuxième tentative d’atteindre Gaza. En juin dernier, lors de la Marche to Gaza, il avait été bloqué au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il se dit déterminé :“Cette action internationale est la réponse citoyenne à l’inaction de nos gouvernements face à ce génocide diffusé en direct sur nos téléphones portables, avec la famine organisée par l’armée d’occupation israélienne et un nettoyage ethnique en cours sous nos yeux.”

Un contexte explosif

La tentative de la Global Sumud Flotilla s’inscrit dans un contexte de guerre qui dure depuis 22 mois. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 61 430 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël en 2023, qui avait causé 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Les précédentes tentatives de briser le blocus se sont heurtées à la force. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, transportant 12 militants de plusieurs nationalités, avait été arraisonné par l’armée israélienne à 185 km des côtes de Gaza. Les passagers avaient ensuite été expulsés, certains après une brève détention.

Organisation et indépendance

La Global Sumud Flotilla se définit comme une organisation “indépendante”, non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique. Si le nombre exact de bateaux n’a pas été révélé, les organisateurs promettent une mobilisation sans précédent.