La pandémie a renforcé la confiance dans l'information, révèle une étude

«Les abonnements (numériques) commencent à marcher pour certains éditeurs, mais ils ne fonctionneront pas pour tous les éditeurs et surtout pour tous les consommateurs». (Photo, AFP)
«Les abonnements (numériques) commencent à marcher pour certains éditeurs, mais ils ne fonctionneront pas pour tous les éditeurs et surtout pour tous les consommateurs». (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

La pandémie a renforcé la confiance dans l'information, révèle une étude

  • Selon ce 10e rapport sur l'information numérique, la confiance dans l'information a augmenté en moyenne de 6 points depuis le début de la pandémie
  • L'étude montre une désaffection des jeunes générations pour les sites d'information traditionnels, au profit des réseaux sociaux, agrégateurs d'infos ou des notifications

PARIS: La pandémie de la Covid-19 a fait globalement remonter la confiance du public envers les médias et accéléré le redéploiement de la presse vers le numérique, selon un rapport de l'institut Reuters publié mercredi.

Selon ce 10e rapport sur l'information numérique, la confiance dans l'information a augmenté en moyenne de 6 points depuis le début de la pandémie, pour atteindre 44%.

Un résultat basé sur une série de sondages réalisés par la société YouGov dans 46 pays (plus de 92 000 répondants au total), qui représentent plus de la moitié de la population mondiale.

La confiance reste la plus élevée en Finlande (65%) tandis que les États-Unis tombent en bas du classement: seuls 29% de leurs habitants disent faire confiance aux médias. La France fait à peine mieux (30%), malgré un bond de 7 points.

Selon Nic Newman, auteur principal du rapport, ce regain de confiance peut s'expliquer par deux facteurs liés à la crise: celle-ci a donné une importance accrue aux "informations factuelles" et aux médias de proximité, tout en chassant "les informations politiques plus partisanes".

"Cet effet pourrait n'être que temporaire, mais dans presque tous les pays nous observons que le public donne la primeur aux sources fiables", ajoute-t-il dans l'étude.

Hausse des abonnements numériques

Cela a notamment bénéficié aux médias de service public "forts et indépendants" dans des pays comme la France, observe l'institut Reuters pour l'étude du journalisme, qui fait partie de l'Université d'Oxford.

Parallèlement, l'étude confirme les graves difficultés de la presse écrite, déclenchées ou aggravées par la crise sanitaire, du fait de la chute des déplacements (qui a réduit les ventes de journaux) et de la dégringolade simultanée du marché publicitaire.

Et cela accélère la transition vers les abonnements numériques, notamment dans les pays où les ventes de quotidiens papier sont traditionnellement très élevées, comme l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse.

Dans la vingtaine de pays où les journaux tentent de développer activement leurs ventes numériques, 17% des répondants déclarent avoir payé pour de l'information en ligne, une hausse de deux points par rapport à 2020 et de cinq points par rapport à 2016.

Cependant, le numérique n'est toujours pas un eldorado pour la presse écrite, une très large majorité du public ne payant pas pour l'information en ligne. 

Les hausses des abonnements numériques les plus significatives sont observées dans les pays riches où les abonnements papiers sont historiquement très élevés, comme la Norvège (45% des répondants payent pour des infos en ligne) ou la Suède (30%). Aux États-Unis, le taux est désormais de 21%, mais il n'est que de 11% en France, 9% en Allemagne et 8% au Royaume-Uni.

"Les abonnements (numériques) commencent à marcher pour certains éditeurs, mais ils ne fonctionneront pas pour tous les éditeurs et surtout pour tous les consommateurs", beaucoup n'étant pas prêts à payer, prévient Rasmus Kleis Nielsen, co-auteur du rapport.

L'impartialité plébiscitée

Dans le même temps, la confiance dans les infos partagées sur les réseaux sociaux reste très basse (24%). 

Et l'inquiétude du public à propos de la désinformation augmente encore légèrement, mais varie toujours énormément selon les pays: elle atteint désormais 82% du public au Brésil mais 37% en Allemagne.

Parmi les autres enseignements de l'étude, l'écrasante majorité des répondants (74%) se dit attachée à l'idée que les médias doivent être impartiaux, et 72% pensent même qu'ils devraient accorder un temps identique aux différents camps sur les sujets politiques et sociaux.

Le rapport relève aussi que dans plusieurs pays, comme aux États-Unis, certaines sections du public (jeunes, minorités ethniques, certains courants politiques) jugent que les médias les représentent mal.

En outre, l'étude montre une désaffection des jeunes générations pour les sites d'information traditionnels, au profit des réseaux sociaux, agrégateurs d'infos ou des notifications.

Et l'institut Reuters souligne que Facebook a vu son influence se réduire dans l'accès à l'information l'an dernier, contrairement à WhatsApp et Instagram (deux filiales du réseau contrôlé par Mark Zuckerberg), ou encore TikTok et Telegram, en particulier chez les jeunes.

Enfin, il constate que le partage d'actualités sur TikTok (à l'origine plateforme totalement dédiée au divertissement) s'est développé avec la crise du coronavirus et le mouvement Black Lives Matter. Le rapport note que ce réseau aux vidéos très courtes a aussi été utilisé comme outil de mobilisation par la jeunesse au Pérou, en Indonésie et en Thaïlande.


Inde: un avion à destination de Londres s'écrase à Ahmedabad avec 242 personnes à bord

L'appareil, un long courrier de type Boeing 787, a décollé à 13h39 locales (08h09 GMT) et s'est écrasé juste après son décollage "hors du périmètre de l'aéroport" après avoir émis un appel d'urgence, a précisé la direction dans un communiqué. (AFP)
L'appareil, un long courrier de type Boeing 787, a décollé à 13h39 locales (08h09 GMT) et s'est écrasé juste après son décollage "hors du périmètre de l'aéroport" après avoir émis un appel d'urgence, a précisé la direction dans un communiqué. (AFP)
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  • Parmi les personnes qui étaient à bord, figuraient 169 Indiens, 53 Britanniques, sept Portugais et un Canadien, selon la compagnie aérienne indienne
  • Le ministre indien de l'Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu, s'est dit "choqué et accablé", affirmant que ses "pensées et prières vont à toutes les personnes à bord et à leurs familles"

AHMEDABAD: Un avion de la compagnie Air India, avec un total de 242 passagers et membres d'équipage à bord et à destination de Londres-Gatwick, s'est écrasé jeudi au décollage de l'aéroport d'Ahmedabad dans le nord-ouest de l'Inde, ont annoncé les autorités.

L'appareil, un long courrier de type Boeing 787, a décollé à 13h39 locales (08h09 GMT) et s'est écrasé juste après son décollage "hors du périmètre de l'aéroport" après avoir émis un appel d'urgence, a précisé la direction dans un communiqué.

"Il a lancé un appel d'urgence (MAYDAY) au contrôleur aérien, qui n'a ensuite plus eu aucun contact avec l'appareil", indique le communiqué, ajoutant que l'avion "s'est écrasé au sol à l'extérieur du périmètre de l'aéroport".

"Il y avait 242 personnes à bord", dont deux pilotes et 10 membres d'équipage de cabine, a précisé l'aviation civile.

Parmi les personnes qui étaient à bord, figuraient 169 Indiens, 53 Britanniques, sept Portugais et un Canadien, selon la compagnie aérienne indienne.

Le ministre indien de l'Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu, s'est dit "choqué et accablé", affirmant que ses "pensées et prières vont à toutes les personnes à bord et à leurs familles".

"Les secours sont mobilisés, et tous les efforts sont faits pour que les équipes médicales (...) soient envoyées rapidement sur le site", a indiqué le ministre dans un communiqué.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a de son côté adressé ses "pensées aux passagers et leurs familles dans ce moment profondément éprouvant".

Epaisses fumées noires 

Un centre a été ouvert afin d'accueillir les familles des victimes, a-t-il ajouté.

D'épaisses fumées noires s'élevaient au-dessus de l'aéroport de la ville, a indiqué un journaliste de l'AFP.

Ahmedabad, la principale ville de l'Etat du Gujarat en Inde, compte environ huit millions d'habitants. Son aéroport international, le septième plus fréquenté du pays,  est situé au milieu d'une zone résidentielle densément peuplée.

La dernière catastrophe aérienne dans le pays remonte à 2010, quand un avion de la compagnie Air India en provenance de Dubaï s'était écrasé à l'atterrissage à Bangalore, dans le sud de l'Inde, faisant 158 morts tandis que huit personnes avaient réussi à s'extraire de la carcasse de la carlingue.

En 1996, le vol 763 de la Saudi Arabian Airlines était entré en collision en plein vol près de New Delhi avec le vol 1907 de Kazakhstan Airlines.

Les 349 personnes à bord des deux avions avaient été tuées, faisant de cet événement la collision aérienne la plus meurtrière de l'histoire.

Depuis 2000, dans le monde, six catastrophes aériennes ont fait plus de 200 morts, la plus récente remonte à avril 2018, quand un avion de l’armée algérienne s’était écrasé peu après son décollage d'une base au sud d'Alger, faisant 257 morts, majoritairement des militaires et des membres de leurs familles.


Le Kremlin estime que la normalisation des relations avec les USA sont peu probables dans l'immédiat

Les drapeaux russe et américain flottent devant l'ambassade des États-Unis dans le centre de Moscou, le 5 novembre 2024, jour de l'élection présidentielle américaine. (Photo : Alexander NEMENOV / AFP)
Les drapeaux russe et américain flottent devant l'ambassade des États-Unis dans le centre de Moscou, le 5 novembre 2024, jour de l'élection présidentielle américaine. (Photo : Alexander NEMENOV / AFP)
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  • « Il y a beaucoup d'obstacles dans les relations bilatérales, il est donc peu probable d'espérer des résultats rapides », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
  • Depuis le premier appel officiel entre Vladimir Poutine et Donald Trump le 12 février, Russes et Américains ont exprimé leur volonté de remettre à plat leurs relations bilatérales.

MOSCOU : Le Kremlin a jugé mercredi « peu probable » l'obtention de résultats rapides dans les discussions russo-américaines sur la normalisation des relations entre Moscou et Washington, entamées après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en début d'année.

« Il y a beaucoup d'obstacles dans les relations bilatérales, il est donc peu probable d'espérer des résultats rapides », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, lors de son briefing quotidien, auquel participait l'AFP, tout en soulignant que ce « travail difficile va se poursuivre ».

Depuis le premier appel officiel entre Vladimir Poutine et Donald Trump le 12 février, Russes et Américains ont exprimé leur volonté de remettre à plat leurs relations bilatérales, ce qui marque un revirement soudain après des années de tensions extrêmes, sur fond de conflit en Ukraine. 

Le locataire de la Maison Blanche, qui affirme se situer « au milieu » entre la Russie et l'Ukraine, a depuis repris à plusieurs reprises la rhétorique du Kremlin, tout en vantant la possible coopération économique des États-Unis avec la Russie.

Des diplomates russes et américains ont tenu des consultations bilatérales en vue d'une normalisation en février et avril à Istanbul, après une première rencontre le 18 février à Ryad depuis février 2022.

Un nouveau round de consultations devrait avoir lieu « prochainement » à Moscou, a annoncé mardi l'ambassadeur russe aux États-Unis, Alexandre Dartchiev, à l'agence de presse officielle russe TASS.

Interrogé mercredi sur ces consultations, M. Peskov a souligné qu'il s'agissait de discussions « entre les ministères des Affaires étrangères », saluant un « dialogue qui se poursuit », sans toutefois donner plus de précisions sur la composition des délégations ni la date de la prochaine réunion.

La dynamique des discussions entre Russes et Américains dans les premières semaines semble toutefois avoir changé et la perspective d'un accord rapide sur le règlement du conflit en Ukraine, comme le souhaitait Donald Trump, semble s'être estompée.

Au-delà de l'Ukraine, Russes et Américains souhaitent aborder des sujets plus globaux tels que leurs relations économiques, l'architecture de la sécurité en Europe ou encore le contrôle des armements dans le monde.


Réseaux sociaux : un rapport tire la sonnette d'alarme sur la santé mentale des enfants

Les langues se délient et les révélations se succèdent pour dénoncer des comportements complètement déviants (Photo, AFP)
Les langues se délient et les révélations se succèdent pour dénoncer des comportements complètement déviants (Photo, AFP)
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  • Plus de 14 % des 10-19 ans dans le monde connaissent des problèmes de santé mentale, avec un taux de suicide global moyen de 6 pour 100 000 adolescents âgés de 15 à 19 ans.
  • Dans son rapport pour 2025, KidsRights a identifié une « corrélation troublante » entre la détérioration de la santé mentale des enfants et ce que l'organisation qualifie d'utilisation « problématique » des réseaux sociaux.

AMSTERDAM, PAYS-BAS : La crise de la santé mentale chez les enfants a atteint un point critique, exacerbée par « l'expansion incontrôlée » des réseaux sociaux, selon un rapport du groupe de défense des droits des enfants KidsRights publié mercredi.

Selon les recherches menées par cette organisation basée à Amsterdam et l'université Erasmus de Rotterdam, plus de 14 % des 10-19 ans dans le monde connaissent des problèmes de santé mentale, avec un taux de suicide global moyen de 6 pour 100 000 adolescents âgés de 15 à 19 ans.

« Le rapport de cette année est un signal d'alarme que nous ne pouvons plus ignorer », a déclaré dans un communiqué Marc Dullaert, fondateur et président de KidsRights.

« La crise de la santé mentale et/ou du bien-être de nos enfants a atteint un point de bascule, exacerbé par l'expansion incontrôlée des plateformes de réseaux sociaux qui donnent la priorité à l'engagement plutôt qu'à la sécurité des enfants », a-t-il poursuivi. 

Le KidsRights Index, rapport annuel conduit par la fondation, évalue le degré d'adhésion de 194 pays aux droits des enfants et la manière dont les pays s'efforcent d'améliorer ces droits.

Dans son rapport pour 2025, KidsRights a identifié une « corrélation troublante » entre la détérioration de la santé mentale des enfants et ce que l'organisation qualifie d'utilisation « problématique » des réseaux sociaux, à savoir une utilisation compulsive et addictive des réseaux qui a un impact négatif sur le fonctionnement quotidien de l'utilisateur.

Le manque de données sur la santé mentale des enfants constitue un problème majeur et révèle selon le rapport un « besoin urgent » d'action coordonnée pour prendre en compte l'impact nocif de l'environnement numérique sur les enfants et adolescents. 

« Nous assistons à la lutte des gouvernements pour contenir une crise numérique qui est en train de remodeler fondamentalement l'enfance », a poursuivi M. Dullaert, appelant à accorder la priorité au bien-être des enfants plutôt qu'aux profits des entreprises.

Le rapport met en évidence des variations régionales importantes, faisant de l'Europe la région où les enfants de 13 ans sont le plus exposés au risque d'utilisation problématique des réseaux sociaux (13 %), et où le niveau de dépendance numérique des jeunes de 15 ans est « sans précédent », 39 % d'entre eux étant en contact continu avec leurs amis via les réseaux sociaux. 

Soutenue par la France et l'Espagne, la Grèce a proposé la semaine dernière, lors d'une réunion ministérielle au Luxembourg, d'encadrer l'utilisation des plateformes en ligne par les enfants, face aux inquiétudes concernant leur caractère addictif.

En février, la mini-série Adolescence de Netflix avait révélé notamment les influences toxiques et misogynes auxquelles les jeunes sont exposés en ligne, poussant les gouvernements britannique et français à vouloir intégrer le visionnage du programme dans les écoles.

Adolescence « a mis en lumière les préoccupations mondiales concernant la représentation et la protection des enfants sur les plateformes numériques — mais nous avons besoin d'action, pas seulement d'indignation », a conclu M. Dullaert.