Le Liban « une porte ouverte » aux trafiquants d’armes syriens

Des soldats libanais à Beyrouth. (AFP)
Des soldats libanais à Beyrouth. (AFP)
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Publié le Dimanche 30 août 2020

Le Liban « une porte ouverte » aux trafiquants d’armes syriens

  • Des frontières « hors de contrôle » signifient des profits rapides, déclare un marchand d’armes à Arab News
  • Un marchand d'armes de la région de la Békaa à la frontière de la Syrie a déclaré à Arab News qu'il existait des routes de contrebande ouvertes entre le Liban et la Syrie qui étaient protégées par « de nombreuses parties »

BEYROUTH: Une attaque contre une patrouille frontalière libanaise par deux hommes tentant d'entrer dans le pays depuis la Syrie a soulevé des questions sur l'ampleur du trafic d'armes au Liban.

Quatre soldats ont été blessés lorsqu'un engin explosif a été lancé sur la patrouille lors d'un affrontement près de Marj Al-Tut, à la frontière libano-syrienne, vendredi soir.

Un Syrien a été arrêté après l'incident qui s'est déroulé sur une route de contrebande bien connue. Une recherche est en cours pour retrouver le deuxième homme.

Quatre cartons contenant plus de 2 800 cartouches ont été saisis par la patrouille.

L'incident a suscité des inquiétudes quant à la croissance du trafic d'armes illégal entre la Syrie et le Liban.

Une source militaire libanaise a déclaré à Arab News que l'homme arrêté était interrogé au sujet de l'opération de contrebande d'armes.

« Les patrouilles militaires trouvent généralement des marchandises de contrebande, mais c'est la première fois que des munitions de contrebande de la Syrie vers le Liban sont détectées », a déclaré la même source.

Des armes à feu ont été impliquées dans plusieurs incidents récents au Liban, tels que des coups de feu lors des funérailles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth et des affrontements armés entre les partisans du Hezbollah et les autorités à Khaldeh.

La source militaire a déclaré que les passeurs trouvaient toujours des moyens d'échapper aux    contrôles, et les services de sécurité ont mis en garde contre un problème croissant dans les régions dépourvues d'autorité gouvernementale.

« Il y a deux ou trois mois, nous avons remarqué que les armes étaient utilisées pour résoudre des problèmes individuels. Il semble qu'il y ait une forte demande d'armes au Liban car nous avons reçu des informations sur les prix élevés en raison de la demande croissante », a déclaré cette même source.

Un marchand d'armes de la région de la Békaa à la frontière de la Syrie a déclaré à Arab News qu'il existait des routes de contrebande ouvertes entre le Liban et la Syrie qui étaient protégées par « de nombreuses parties ».

Le marchand d’armes de 40 ans, qui a refusé d'être nommé, a dit: « La plupart de ce commerce est axé sur les armes individuelles et légères, mais certaines armes à feu peuvent être transformées en armes moyennes.

« Il y a un transporteur que nous appelons « Hammal », c’est un Syrien dans la plupart des cas. Les transporteurs acheminent les armes vers les zones frontalières libanaises et ils sont payés en dollars, en livres syriennes ou même en livres libanaises, à condition que le prix soit basé sur la valeur en dollars sur le marché noir. Ceux qui ont acheté les armes les exposent dans leurs maisons après que les clients les ont contactés pour choisir ce qu'ils souhaitent acheter », a-t-il déclaré.

Les armes les plus populaires sont de fabrication russe, mais il existe également des demandes de balles de fabrication syrienne.

Il a dit qu'une boîte de munitions contenant environ 700 cartouches coûte 1,4 million de livres libanaises, bien que le prix soit de 300 000 livres libanaises avant la crise monétaire.

« Les prix des munitions ont légèrement augmenté il y a deux jours en raison de la situation sécuritaire au Liban. Les marchands gardent un œil sur la situation et fixent les prix en conséquence », a-t-il ajouté.

Le marchand a déclaré que l'afflux d'armes dans le pays n'était pas surprenant.

« Les gens qui ont un million de dollars à la maison ont besoin d'armes pour se protéger et protéger leur argent, et quiconque voit la tension dans la rue se précipitera pour s'armer et défendre sa famille. »

« Les gens achètent des armes individuelles pour leur protection personnelle, et la Syrie est ouverte à tous les types d'armes. Ses frontières sont incontrôlables de toutes parts. Il est facile d'obtenir des armes auprès de personnes qui souhaitent réaliser des profits rapides.

« Les armes américaines les plus recherchées au Liban, les fusils M16 et M4, coûtent 1 500 dollars. L'original, entièrement fabriqué aux États-Unis, coûte environ 7 000 $. Il est généralement acheté par les trafiquants de drogue. »

Le monde du trafic d'armes « est semblable à n'importe quel autre commerce », a déclaré le marchand libanais. « Il y a des agents pour les entreprises de fabrication d’armes, et cela ne les dérange pas d’apporter les armes d’un autre agent en Israël ou ailleurs. La Syrie est un pays chaotique en terme de sécurité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Les forces israéliennes pénètrent dans des villages de la campagne syrienne

Un véhicule de la Force des Nations Unies chargée de l'observation du désengagement (FNUOD) passe devant un membre des forces de sécurité syriennes qui monte la garde devant une ancienne base militaire près de la ville de Quneitra, dans le sud de la Syrie, à la limite du plateau du Golan annexé par Israël, le 21 septembre 2025. (AFP)
Un véhicule de la Force des Nations Unies chargée de l'observation du désengagement (FNUOD) passe devant un membre des forces de sécurité syriennes qui monte la garde devant une ancienne base militaire près de la ville de Quneitra, dans le sud de la Syrie, à la limite du plateau du Golan annexé par Israël, le 21 septembre 2025. (AFP)
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  • SANA indique que les incursions font partie des attaques israéliennes continues sur le territoire syrien
  • Le rapport ajoute qu'une autre force israélienne est entrée dans le village d'Ofaniya, où les troupes ont perquisitionné et fouillé deux maisons avant de se retirer

DUBAI : Les forces israéliennes ont pénétré mercredi dans deux zones de la campagne de Quneitra en Syrie avant de se retirer, selon l'agence de presse syrienne SANA.

Un correspondant de SANA a rapporté qu'une unité israélienne composée de huit véhicules militaires, d'un véhicule lourd et de deux chars a avancé de Tal Kroum vers la ville orientale d'Al-Samadaniyeh Al-Sharqiya, y restant pendant plusieurs heures avant de retourner vers la ville détruite de Quneitra.

Le rapport ajoute qu'une autre force israélienne est entrée dans le village d'Ofaniya, où les troupes ont perquisitionné et fouillé deux maisons avant de se retirer.

SANA a déclaré que ces incursions s'inscrivaient dans le cadre des attaques israéliennes continues sur le territoire syrien, qui, selon Damas, violent l'accord de désengagement de 1974 et le droit international.

Les autorités syriennes ont appelé la communauté internationale à adopter une position ferme pour mettre fin à ces actions.


Israël confirme l'identification des deux otages israéliens morts restitués mercredi

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir identifié les dépouilles des otages Inbar Hayman et Mohammad al-Atrash restituées à Israël la veille au soir par le Hamas. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir identifié les dépouilles des otages Inbar Hayman et Mohammad al-Atrash restituées à Israël la veille au soir par le Hamas. (AFP)
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  • "Après la fin du processus d'identification mené par l'Institut national de médecine légale [...] les représentants de Tsahal ont informé les familles d'Inbar Hayman et du sergent Mohammad al-Atrash que leurs corps avaient été rapatriés"
  • Inbar Hayman, artiste graffeuse originaire de Haïfa, connue sous le pseudonyme "Pink", avait 27 ans lorsqu'elle a été assassinée au festival Nova

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir identifié les dépouilles des otages Inbar Hayman et Mohammad al-Atrash restituées à Israël la veille au soir par le Hamas.

"Après la fin du processus d'identification mené par l'Institut national de médecine légale [...] les représentants de Tsahal ont informé les familles d'Inbar Hayman et du sergent Mohammad al-Atrash que leurs corps avaient été rapatriés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Inbar Hayman, artiste graffeuse originaire de Haïfa, connue sous le pseudonyme "Pink", avait 27 ans lorsqu'elle a été assassinée au festival Nova. Sa dépouille avait été emmenée a Gaza, comme celle du sergent Mohammad al-Atrash, soldat d'origine bédouine de 39 ans, tué au combat le 7 octobre.

 


Gaza: Israël menace de reprendre les combats si le Hamas ne rend pas toutes les dépouilles d'otages

 Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a affirmé mercredi soir que son pays reprendrait les combats dans la bande de Gaza si le Hamas ne respectait pas l'accord de cessez-le-feu, estimant que celui-ci n'avait pas rendu toutes les dépouilles d'otages. (AFP)
Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a affirmé mercredi soir que son pays reprendrait les combats dans la bande de Gaza si le Hamas ne respectait pas l'accord de cessez-le-feu, estimant que celui-ci n'avait pas rendu toutes les dépouilles d'otages. (AFP)
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  • De retour dans les ruines de leurs maisons à Gaza-ville, plusieurs habitants installent des tentes ou des abris de fortune au milieu des décombres, selon des images de l'AFP
  • "Nous sommes jetés à la rue. Il n'y a pas d'eau, pas de nourriture, pas d'électricité. Rien. Toute la ville de Gaza a été réduite en cendres", déclare Mustafa Mahram

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a affirmé mercredi soir que son pays reprendrait les combats dans la bande de Gaza si le Hamas ne respectait pas l'accord de cessez-le-feu, estimant que celui-ci n'avait pas rendu toutes les dépouilles d'otages.

"Si le Hamas refuse de respecter l'accord, Israël, en coordination avec les Etats‑Unis, reprendra les combats et agira pour une défaite totale" du mouvement, indique un communiqué de son bureau.

Le Hamas avait affirmé plus tôt avoir remis à Israël toutes les dépouilles d'otages auxquelles il avait pu accéder.

Le mouvement islamiste palestinien continue de nous dire qu'il compte "honorer l'accord" sur Gaza et rendre les corps des otages décédés, a dit à des journalistes mercredi un haut responsable américain, sous le couvert de l'anonymat.

Aux termes de l'accord du cessez-le-feu conclu entre le Hamas et Israël sur la base du plan du président américain Donald Trump, Hamas devait remettre à tous les otages encore détenus à Gaza, les vivants et les morts, dans les 72 heures suivant la cessation des hostilités, soit au plus tard à 09H00 GMT lundi.

Le mouvement palestinien a bien libéré dans les temps les 20 otages vivants, mais il n'a pour l'instant remis que neuf dépouilles de captifs sur les 28 retenues à Gaza: quatre lundi soir, trois mardi et deux mercredi.

"Nous avons rempli notre engagement au titre de l'accord en remettant tous les prisonniers israéliens vivants, ainsi que les corps auxquels nous avons pu accéder", a assuré le Hamas. "Quant aux dépouilles restantes, leur récupération et extraction nécessitent des efforts considérables et un équipement spécial."

En échange du retour mardi des dépouilles de trois captifs, Israël a remis à Gaza 45 dépouilles de Palestiniens.

"Accès totalement libre" 

Accusant le Hamas de jouer la montre et de violer l'accord de cessez-le-feu, Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité intérieure et figure de l'extrême droite israélienne, a de nouveau appelé mercredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu à couper totalement l'aide humanitaire pour Gaza.

Plus tôt, la radio-télévision publique israélienne KAN avait présenté comme imminente la réouverture du passage de Rafah entre l'Egypte et Gaza, crucial pour l'afflux de l'aide humanitaire qui attend du côté égyptien. Mais il est resté fermé jusque-là.

L'ONU a exhorté Israël à ouvrir "immédiatement" tous les accès de la bande de Gaza à l'aide humanitaire.

"Nous voulons que tous (les) points de passage soient ouverts et que l'accès soit totalement libre", a déclaré à l'AFP au Caire Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l'ONU.

"Nous voulons que cela se fasse maintenant, dans le cadre de l'accord" de cessez-le-feu, a dit M. Fletcher, soulignant "l'urgence totale" de la situation et la nécessité de "livrer de l'aide à grande échelle."

Fin août, l'ONU a déclaré une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël.

"Il ne reste plus rien" 

Israël autorise actuellement l'acheminement de l'aide humanitaire essentiellement via le passage de Kerem Shalom (sud), mais les organisations humanitaires se plaignent des lenteurs administratives et des contrôles de sécurité.

Selon l'ONU et l'Organisation mondiale de la Santé, Israël a permis ces derniers jours l'entrée d'aide humanitaire et médicale, notamment de gaz de cuisine, pour la première fois depuis mars, ainsi que des tentes supplémentaires pour les déplacés, des fruits frais, de la viande congelée, de la farine ou des médicaments.

Dans la bande de Gaza, des habitants affamés interceptent régulièrement les camions d'aide pour voler et stocker de la nourriture, ce qui empêche une distribution ordonnée vers les communautés les plus touchées, selon une source humanitaire.

De retour dans les ruines de leurs maisons à Gaza-ville, plusieurs habitants installent des tentes ou des abris de fortune au milieu des décombres, selon des images de l'AFP.

"Nous sommes jetés à la rue. Il n'y a pas d'eau, pas de nourriture, pas d'électricité. Rien. Toute la ville de Gaza a été réduite en cendres", déclare Mustafa Mahram.

"Il ne reste plus rien à Gaza-ville. Ni arbres, ni bâtiments, ni être humains, ni vie. Juste des destructions", dit un autre Palestinien, Youssef Jodah.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a mené une offensive qui a ravagé la bande de Gaza, provoqué un désastre humanitaire et fait des dizaines de milliers de morts.

L'attaque du Hamas a entraîné, du côté israélien, la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un nouveau bilan établi par l'AFP à partir de données officielles, après l'identification de deux dépouilles d'otages.

Dans la bande de Gaza, la campagne de représailles israélienne a fait 67.938 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.