L’ONU avertit des «conséquences dévastatrices» du blocage de l’aide transfrontalière en Syrie

De quatre points d'entrée en Syrie, le mécanisme est passé l'an dernier sous la pression russe à un seul point, à Bab al-Hawa à la frontière turco-syrienne. (Photo, AFP)
De quatre points d'entrée en Syrie, le mécanisme est passé l'an dernier sous la pression russe à un seul point, à Bab al-Hawa à la frontière turco-syrienne. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 24 juin 2021

L’ONU avertit des «conséquences dévastatrices» du blocage de l’aide transfrontalière en Syrie

  • La Russie s'oppose à une prolongation de l'autorisation onusienne sous prétexte de renforcer la souveraineté syrienne
  • Un seul point d’entrée est maintenu par lequel l’aide va aux quelque trois millions de personnes vivant dans la province d'Idleb, bastion d'insurgés

NATIONS UNIES, ETATS-UNIS : L'ONU et plusieurs pays ont fait pression mercredi sur la Russie pour qu'elle ne s'oppose pas à une prolongation de l'autorisation onusienne d'aide humanitaire transfrontalière pour la Syrie, mais Moscou est resté inflexible afin de renforcer la souveraineté syrienne.

"J'appelle vivement les membres du Conseil à parvenir à un consensus sur l'autorisation des opérations transfrontalières en tant que canal de soutien vital pour une autre année", a déclaré au Conseil de sécurité le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"Ne pas prolonger l'autorisation du Conseil aurait des conséquences dévastatrices. Le peuple syrien en a cruellement besoin et il est essentiel de mobiliser toutes nos capacités, par tous les canaux", a insisté le chef de l'ONU.

Des négociations ont été lancées sur un projet de résolution porté par l'Irlande et la Norvège, deux membres non permanents du Conseil de sécurité. Ce dernier doit voter avant l'expiration, le 10 juillet, de l'autorisation onusienne mais un risque de nouveau veto russe est grand.

"Pour la Russie, la souveraineté nationale prime sur l'acheminement de l'aide humanitaire", résume un diplomate sous couvert d'anonymat.

Le mécanisme transfrontalier "est un anachronisme depuis longtemps" et "il faut renforcer la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie", a asséné l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, en rejetant l'idée d'une nouvelle prolongation de l'autorisation en vigueur depuis 2014.

« Bouée de sauvetage »

De quatre points d'entrée en Syrie, le mécanisme est passé l'an dernier sous la pression russe à un seul point, à Bab al-Hawa à la frontière turco-syrienne. L'aide acheminée par ce biais va aux quelque trois millions de personnes vivant dans la province d'Idleb, bastion d'insurgés qui continue d'échapper au contrôle de Damas.

Cette région est "un refuge pour les terroristes et jihadistes radicalisés", a fustigé le diplomate russe, en jugeant "ridicule" de dire comme le font les Occidentaux que l'alternative d'une aide transitant à partir de Damas par les lignes de front n'est pas viable.

Tous les Occidentaux réfutent cette affirmation, en soulignant que la bureaucratie, ajoutée à une volonté politique, rend inopérant l'acheminement de l'aide humanitaire par l'intérieur du pays.

"Pour des millions de Syriens, Bab al-Hawa est littéralement une bouée de sauvetage" et "chaque mois, un millier de camions apportent de la nourriture, de l'eau potable et des fournitures médicales aux personnes qui en ont désespérément besoin", a souligné l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.

"Sans accès transfrontalier, davantage de Syriens mourront". "Nous avons l'obligation de prolonger le mandat" et "nous devons voter pour le renouvellement", a fait valoir la diplomate américaine qui s'est rendue début juin à la frontière turco-syrienne.

Dans une lettre mardi au chef de l'ONU et au Conseil de sécurité, une trentaine de pays ont appelé à un renouvellement de l'autorisation transfrontalière, ajoutant de la pression sur la Russie.

"Le renouvellement du mécanisme transfrontalier est essentiel pour assurer la distribution directe et continue des vaccins à tous les Syriens via le système Covax. (Sa) suppression aurait un effet paralysant sur des millions de Syriens", avertissent les signataires issus de différents continents.


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Short Url
  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Short Url
  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Short Url
  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.