Une mode qui brouille les codes du genre, moderne et commerciale

Une création du couturier belge Martin Margiela dans le cadre de l'exposition "Margiela : Les années Hermès" au musée des Arts décoratifs de Paris le 20 mars 2018. (Philippe Lopez/AFP)
Une création du couturier belge Martin Margiela dans le cadre de l'exposition "Margiela : Les années Hermès" au musée des Arts décoratifs de Paris le 20 mars 2018. (Philippe Lopez/AFP)
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Publié le Samedi 26 juin 2021

Une mode qui brouille les codes du genre, moderne et commerciale

Une création du couturier belge Martin Margiela dans le cadre de l'exposition "Margiela : Les années Hermès" au musée des Arts décoratifs de Paris le 20 mars 2018. (Philippe Lopez/AFP)
  • Les créateurs balaient les stéréotypes vestimentaires et revendiquent le brouillage entre mode féminine et masculine
  • Ce qui était marginal il y a une dizaine d'années est devenue monnaie courante

PARIS : Asexuel, neutre ou mixte: les créateurs balaient les stéréotypes vestimentaires et revendiquent le brouillage entre mode féminine et masculine pendant les Fashion weeks. Une stratégie qui a aussi des atouts commerciaux. 

Si la Fashion week de Londres est officiellement devenue "non genrée", Paris maintient ses quatre semaines de prêt-à-porter par an, deux féminines et deux masculines, mais les frontières deviennent de plus en plus poreuses.

Brouiller les genres n'est pas nouveau, Margiela en est champion, mais ce qui était marginal il y a une dizaine d'années est devenue monnaie courante. 

"C'est un mouvement de fond, il est très fort. Vous avez une nouvelle génération qui se pose les questions du masculin/féminin, des représentations du féminin, qui, pour certains, peuvent se classer dans une démarche d'ouverture, de fluidité", souligne Serge Carreira, maître de conférences à Sciences-Po, spécialisé dans la mode et le luxe.

Les réseaux sociaux ont contribué au message d'"identité multiple" permettant de passer d'un vestiaire à un autre et à une approche du corps "beaucoup plus ouverte et respectueuse en dehors des stéréotypes" qui se reflètent sur les podiums, poursuit-il.

Des stylistes recommandent aussi aux femmes de ne pas négliger le rayon homme pour une chemise bien coupée...

Jupe "libératrice"

"Nous avons des jupes-trapèzes. C'est libérateur en 2021", a déclaré l'Américain Virgil Abloh, directeur artistique des collections homme de Louis Vuitton, cité par le média spécialisé WWD.

Dans son film présentant la collection homme à Paris, ce sont des hommes qui portent des jupes et des robes inspirées tantôt de kilts, tantôt des tenues de kendo.

"Ma génération ne croit pas aux frontières rigides entre les genres", assure le styliste touche-à-tout de 40 ans.

La marque chinoise Sankuanz revendique son esthétique "asexuelle", que ce soit dans des costumes surdimensionnés ou des T-shirts aux imprimés graffiti inspirés de la culture underground.

Chez Gamut, collectif de mode basé à Paris, des pièces streetwear sont portées par hommes et femmes, dont une défile les seins nus et les aisselles au naturel.

Lanvin, la plus ancienne maison de couture française, présente une garde-robe qui "gomme les saisons (...) pour lui et pour elle".

Pierre Mahéo, fondateur de sa marque française Officine Générale, a fait défiler vendredi à Paris, côte à côte, hommes et femmes en tailleurs avec des pantalons ou shorts et trenchs presque identiques, bleu marine, gris.

"J'ai commencé avec l'homme et j'ai intégré de la femme après. Je n'ai pas vocation à m'inscrire dans deux calendriers et je préfère gérer la présentation de la femme dans le calendrier homme", explique-t-il à l'AFP.

Liberté de choix

Les jeunes créateurs espagnols qui défilent à Paris ont un discours plus radical.

"Nous n'avons jamais accordé d'importance au genre, mais accordons trop d'importance à l'équilibre entre les hommes et les femmes du point de vue de la beauté", déclarait à l'AFP le cofondateur de la marque Oteyza Paul García en janvier.

Le plus radical dans ce domaine est sans doute Palomo Spain, qui a habillé des stars comme Madonna et Beyoncé.

Bien que ces tenues soient taxées de "transgenres" ou "gay", son créateur Alejandro Palomo, temporairement absent à Paris où il défile depuis 2018 aux Fashion weeks homme, estime que ses "vêtements sont pour qui veut les porter".

Le Brésilien Francisco Terra, inscrit aux Fashion weeks femmes depuis la création de sa marque Neith Nyer en 2017, a décidé de sortir du calendrier et d'organiser des défilés de son côté... pendant la Fashion week homme.

"Je me suis libéré des questions de genre, j'ai toujours mélangé les deux dans mes défilés". Et les dates des semaines du prêt-à-porter féminin, en mars et septembre, ne sont pas avantageuses pour une marque comme la sienne, avec des acheteurs qui travaillent pour des "concept stores" et sont à ces périodes à bout de leur budget.

"Je préfère livrer tôt, commencer plus tôt et présenter la femme pas en septembre, mais en juin", soutient Pierre Mahéo.

 


L’art contemporain saoudien s’expose pour la première fois au Musée national de Chine, à Pékin

Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine. (Photo Fournie)
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  • L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement.
  • De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes.

PEKIN : Après Rio de Janeiro et Riyad, c’est au tour de Pékin d’accueillir Art of the Kingdom, la première exposition itinérante d’art contemporain saoudien, visible jusqu’au 30 octobre 2025 au Musée national de Chine.

Organisée par la Commission des musées du ministère saoudien de la Culture, cette manifestation culturelle majeure s’inscrit dans le cadre de l’Année culturelle saoudo-chinoise et constitue une nouvelle étape dans le dialogue artistique entre les deux pays.

Elle présente une scène contemporaine plurielle et audacieuse.

L’exposition réunit plus de 30 artistes saoudiens de toutes générations autour d’une sélection d’œuvres (peintures, installations, vidéos) qui interrogent les notions d’identité, de mémoire, de tradition et de changement. Le commissariat a été confié à la critique d'art argentine Diana Wechsler, qui propose une lecture sensible et contrastée de la scène contemporaine saoudienne.

De La Mecque à l’intimité du vêtement féminin, des palmiers du désert aux structures géométriques du mihrab, l’art saoudien se dévoile sous toutes ses formes, entre enracinement et modernité, spiritualité et questionnements écologiques.

Une immersion dans les récits et les formes.

Parmi les œuvres majeures exposées, Golden Hour d'Ahmed Mater présente une série de photographies tirées de Desert of Pharan, qui documentent l'évolution fulgurante de La Mecque. À travers ces images, l’artiste capture les tensions entre espace sacré, urbanisation massive et transformation sociale, offrant une nouvelle vision de la ville sainte.

The Silent Press, une installation de Muhannad Shono, se présente sous la forme d'un long rouleau de papier recouvert de signes énigmatiques tracés au charbon. Cette œuvre silencieuse mais vibrante interroge notre manière de lire, d'interpréter et de ressentir les mots et les formes.

Avec Five Women, Filwa Nazer présente des installations textiles inspirées de robes ayant appartenu à des femmes saoudiennes et qui racontent des histoires intimes de transformation, de mémoire et de résilience. L’artiste déconstruit les motifs et les structures vestimentaires pour révéler la charge émotionnelle contenue dans chaque vêtement.

Dans Tracing Lines of Growth, Lina Gazzaz transforme des feuilles de palmier traversées de fil noir en sculptures poétiques qui révèlent les tensions internes du végétal et les traces du temps. Chaque ligne cousue est une méditation sur la croissance, la mémoire et le mouvement.

Simplicity in Multiplicity d’Ahmad Angawi prend la forme d’un mihrab en bois inspiré de la « Fleur de Vie », un symbole ancestral. À travers ses motifs géométriques en expansion, l’œuvre exprime l’unité entre la foi, la nature et la géométrie sacrée, et représente les cinq prières quotidiennes musulmanes.

L’installation vidéo The Desert Keepers d’Ayman Zedani explore l’adaptation des plantes désertiques aux conditions extrêmes, notamment grâce au transfert génétique horizontal. Le désert y devient une mémoire vivante et un espace d'exploration des futurs possibles, dans une narration coécrite avec la poétesse Wided Rihana Khadraoui.

Enfin, Soft Machine / Far Away Engines de Sarah Brahim est une œuvre immersive mêlant performance filmée et installation sonore. À travers le souffle, geste à la fois fragile et fondamental, l’artiste interroge le corps humain, sa présence, sa résonance émotionnelle et son lien au collectif.

Une ouverture sur le monde et les futurs possibles.

Outre la valorisation des artistes contemporains du Royaume, l’exposition met également en lumière les pionniers de l’art moderniste saoudien des années 1960 à 1980, grâce à une sélection d'œuvres issues de la collection du ministère de la Culture. Cette perspective historique offre une lecture enrichie de l’évolution artistique du pays.

L'exposition Art of the Kingdom témoigne ainsi de la volonté de l'Arabie saoudite de soutenir la création artistique, d'élargir les horizons culturels et de tisser des liens durables avec d'autres scènes internationales.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com