Dans l'Irak tribal, foot, dispute d'enfants ou coq à l'origine de conflits

Un enfant irakien porte une fausse machine alors que des membres armés des clans de  lèvent leurs armes.Les tribus irakiennes sont redevenues l'un des acteurs les plus puissants du sud rural et riche en pétrole (photo d'archives) (AFP)
Un enfant irakien porte une fausse machine alors que des membres armés des clans de lèvent leurs armes.Les tribus irakiennes sont redevenues l'un des acteurs les plus puissants du sud rural et riche en pétrole (photo d'archives) (AFP)
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Publié le Dimanche 27 juin 2021

Dans l'Irak tribal, foot, dispute d'enfants ou coq à l'origine de conflits

  • Face aux coutumes ancestrales des puissantes tribus armées fortement ancrées dans le pays, la justice de l'Etat ne fait pas le poids
  • Il y a deux semaines dans la province de Missane, dans le sud chiite rural et tribal, un enfant a été tué et quatre personnes ont été blessées dans une bataille rangée à coups de kalachnikovs et de roquettes

BAGDAD : Duels au sabre, échanges de tirs et "prix du sang". En Irak, les conflits tribaux sont fréquents et ont parfois pour origine quelques centimes, un différend footballistique ou même... un canard!

Face aux coutumes ancestrales des puissantes tribus armées fortement ancrées dans le pays, la justice de l'Etat ne fait pas le poids. Car les policiers, qui redoutent de se retrouver embarqués dans des conflits tribaux, interviennent très rarement.

Il y a deux semaines dans la province de Missane, dans le sud chiite rural et tribal, un enfant a été tué et quatre personnes ont été blessées dans une bataille rangée à coups de kalachnikovs et de roquettes.

L'origine du scandale? Un enfant de la tribu des al-Faratsa a refusé de rendre à un camarade de la tribu des al-Bou Ali 1000 dinars qu'il lui avait empruntés, soit... 57 centimes d'euros!

Le père a frappé l'emprunteur et le conflit a dégénéré.

Le pire dans cette histoire, affirme à l'AFP Sattar Jabbar, patron d'une ONG locale d'aide à l'enfance, c'est que les cinq victimes étaient des passants qui n'avaient rien à voir avec la bagarre. Et qu'"aucune d'elles n'appartenaient à ces deux tribus-là"!

Sabres, balles et grenades

Dans la même province, quelques jours plus tard, un autre conflit éclatait entre deux branches d'une même tribu parce que l'une avait insulté un religieux vénéré par l'autre.

Bilan des duels au sabre: trois morts, deux blessés graves, sept arrestations et des dizaines de policiers mobilisés pour faire barrage.

Un peu plus à l'est, près de la frontière iranienne, un match de foot entre les tribus al-Freijat et al-Rissetem s'est terminé sur un score... d'un mort et cinq blessés.

Pour en finir avec un conflit qui n'a cessé de s'envenimer même après le coup de sifflet final, un conseil tribal a été convoqué.

Et le prix du sang pour le mort a été fixé à plus de 20 millions de dinars soit 11000 euros, a indiqué un policier à l'AFP.

Plus au nord, à Kout, un jeune homme est mort sous les balles pour... un canard valant moins de trois euros.

"Deux femmes se disputaient sa propriété et leurs tribus, les Hassaniya et les Zoubeid, ont tiré balles et grenades", a rapporté à l'AFP un responsable local qui a requis l'anonymat tant le sujet est sensible.

Car, sur le papier, la loi est intraitable. Ces affrontements armés sont du "terrorisme" et font risquer jusqu'à la mort.

L'institution religieuse chiite, très respectée en Irak et particulièrement dans le sud, a elle aussi mis son poids dans la balance contre les conflits tribaux.

Pour le grand ayatollah Ali Sistani, référence religieuse de la plupart des chiites d'Irak et d'ailleurs, ces batailles rangées "plongent le pays dans une spirale d'instabilité et de sous-développement".

Un coq en rut

Pour le député Abboud al-Issaoui, de la Commission parlementaire de la coexistence, ces conflits sont surtout "le résultat de l'écroulement de l'Etat en 2003", après l'invasion de l'Irak par les troupes américaines qui ont renversé le régime de Saddam Hussein.

Et "de la prolifération des armes et de leur commerce" dans un pays où selon le Small arms survey, on comptait en 2017 7,6 millions d'armes légères pour 39 millions d'habitants, dont 40% ont moins de 14 ans. Et sûrement beaucoup plus, non déclarées.

Mais les tribus, dont de nombreuses ont aidé les forces irakiennes dans la guerre contre les jihadistes ces dernières années, n'ont pas que des armes légères.

Régulièrement, des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des dizaines de tirs de roquettes, de mitrailleuses lourdes et même des blindés parfois mobilisés pour des conflits tribaux.

Si certains sont spectaculaires mais rapidement réglés, d'autres peuvent perdurer.

Une affaire de localisation des égoûts qui a fait trois morts et quatre blessés dure depuis quatre mois et "un différend autour d'un prêt de 16000 euros a fait sept morts et 14 blessés depuis huit ans", affirme à l'AFP le cheikh Yaarab al-Mohammedaoui.

"L'Etat doit contrôler les armes en circulation et la société doit faire taire les armes pour adopter la culture du dialogue", prône ce dignitaire tribal de Bassora, province à la pointe sud du pays où les conflits tribaux sont les plus sanglants.

Alors, peut-être, le drame de Diwaniya ne se reproduira plus. Dans cette province rurale connue pour ses oeufs et volailles, un conflit tribal a fait deux morts.

La raison? Un coq en rut entré sans autorisation sur les terres d'un voisin... à la recherche de ses poules!

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.