L'armée déployée pour contenir les émeutes dans les villes libanaises

Neuf soldats et autant de civils ont été blessés dans les émeutes provoquées par la crise économique. (Photo, AFP)
Neuf soldats et autant de civils ont été blessés dans les émeutes provoquées par la crise économique. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 28 juin 2021

L'armée déployée pour contenir les émeutes dans les villes libanaises

  • «La classe au pouvoir se donne le droit de voler l’argent du peuple sans pour autant former de gouvernement», déclare le patriarche Raï
  • «La classe moyenne, dont les moyens de subsistance s'amenuisent, cherche des solutions de rechange, comme l'immigration» selon un responsable de la société civile

BEYROUTH : L'armée libanaise a été déployée dimanche dans les rues de Tripoli, au nord du Liban, une présence qui se veut massive après une nuit de manifestations sanglantes. Neuf soldats et autant de civils ont été blessés dans les émeutes.

Les manifestants ont tenté de prendre d'assaut les demeures d’un nombre de politiciens, comme celle du député Mohammed Kabbara, dont les gardes ont tiré sur les manifestants pour les repousser. Ces derniers ont lancé un cocktail molotov sur le bâtiment.

Des unités militaires se sont stationnées devant les institutions publiques à Tripoli, et ont débloqué les rues.

À Saïda, huit personnes ont subi des blessures.

Lors d’un scénario qui s’est répété dans les deux villes, les contestataires armés de cocktails Molotov ont franchi les grilles des succursales de la Banque centrale.

Selon des témoins à Tripoli, l'armée aurait fait preuve de «force excessive» contre les protestataires, des gestes captés par les caméras de surveillance sur les lieux. Il a été rapporté que l'armée a rapidement dispersé les manifestations, par crainte de voir exploser «l'étincelle des manifestations».

Dimanche, les tensions se sont calmées, et le mouvement s’est limité à quelques routes coupée à Saïda et dans la région de la Bekaa.

Maher Abou Chakra, leader de la branche politique dans l'organisation Lihaqqi (Pour mes droits, NDLR), affirme à Arab News que ceux qui se trouvent «aujourd'hui dans la rue font partie de la classe opprimée au Liban. Nous les voyons dans les villes de Tripoli et de Saïda».

«Dans la rue, ils se livrent à l’expression de leur souffrance. Quant à la classe moyenne, dont les moyens de subsistance s'amenuisent, elle cherche des solutions de rechange, comme l'immigration ou d’autres alternatives locales», explique-t-il.

 «Les gens (…) veulent faire chuter les responsables (de la situation actuelle) et leur demander des comptes», poursuit Abou Chakra.

Les files d'attente de voitures se sont encore allongées dimanche devant un nombre de stations-service qui écoulent le reste de leur stock. Les stations ont adopté le prix officiel, une condition fixée par les autorités pour la obtenir les livraisons d'essence.

Le nouveau prix est basé sur le taux de change de 3 900 LL pour un dollar. La subvention officielle de l'essence était auparavant basée sur le taux de change de 1 507 LL pour un dollar.

Le gouvernement intérimaire a accepté d'emprunter des fonds à la Banque centrale afin d’acquérir du carburant, en l'absence de toute solution politique.

Le prêt pioche dans les réserves obligatoires des banques en devises fortes, une ponction déconseillée par le gouverneur de la Banque.

Lors de son sermon du dimanche, le patriarche maronite du Liban Béchara Raï a fustigé la «classe au pouvoir qui se donne le droit de voler l’argent du peuple sans pour autant former de gouvernement».

Le prélat s’est déchaîné contre «le groupe politique qui tend la main aujourd'hui pour voler l'argent des déposants et puise dans les réserves obligatoires de la Banque du Liban, une manière de financer ses campagnes électorales avec l'argent des déposants, dirait-on. C'est un crime pur et simple. Tout décret du gouvernement ou loi parlementaire qui approuve ce retrait devrait être étudiée par les autorités judiciaires compétentes».

«Tout est donc à présent possible, sauf la formation d'un gouvernement ? Toutes les mesures alternatives prises par le pouvoir résultent de son refus de former un gouvernement qui puisse faire face à la crise et mener les réformes nécessaires, ce qui permettrait aux pays frères et amis et aux institutions internationales de venir en aide (au pays)», se désole le patriarche.

Raï a par ailleurs réitéré son engagement à exiger la neutralité du Liban, ainsi que «l’application la plus stricte de sa constitution et des résolutions internationales».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 

 


Yémen: Le conseil présidentiel annonce qu’il s’opposera à une nouvelle attaque des Houthis

L'escalade militaire des Houthis coïncide avec le huitième anniversaire de l'intervention militaire de la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen (Photo, Reuters).
L'escalade militaire des Houthis coïncide avec le huitième anniversaire de l'intervention militaire de la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen (Photo, Reuters).
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  • Des représentants internationaux ont condamné les attaques de la milice et ont appelé à la désescalade
  • Le conseil présidentiel s’est engagé à «prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les intérêts publics et lutter contre les groupes terroristes»

AL-MUKALLA: Le conseil présidentiel du Yémen a promis d'affronter les «terroristes» houthis et a appelé à la résistance. Les représentants internationaux ont quant à eux condamné la nouvelle offensive de la milice.

Le conseil, présidé par Rashad al-Alimi, a déclaré que les dernières attaques des Houthis, principalement à Marib et à Shabwa, témoignent du désintérêt de la milice pour la paix. Il a juré d’enrayer sa progression et d'aider les habitants des zones contrôlées par les Houthis à résister à leur domination.

«Le conseil exhorte la communauté internationale à reconnaître la gravité de l'escalade terroriste, ainsi que la livraison continue d'armes iraniennes supplémentaires aux milices et les conséquences désastreuses pour la paix et la sécurité dans le monde», a déclaré le conseil, cité par l'agence de presse SABA.

Sans indiquer de précision quant à son mode d’action, il s’est engagé à «prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les intérêts publics et lutter contre les groupes terroristes».

Le conseil présidentiel, composé de huit membres, subit une pression croissante de la part de l'opinion publique qui réclame des représailles aux attaques des Houthis contre les installations pétrolières dans les provinces de Hadramout et de Shabwa l'année dernière.

Les Houthis ont légèrement progressé à Shabwa et à Marib depuis le début de la semaine dernière, ciblant les forces gouvernementales avec des armes lourdes et des drones explosifs.

Ils se sont emparés de quelques villages dans les districts de Hareb à Marib et de Merkhah al-Ulya à Shabwa. Les troupes gouvernementales ont réussi à les repousser avec l’appui de renforts.

La milice a également tenté d'assassiner le gouverneur de Taiz, Nabeil Shamsan, en attaquant sa voiture avec de l'artillerie et des missiles samedi.

Les ambassadeurs occidentaux présents au Yémen ont condamné ces nouvelles attaques et ont appelé les Houthis à la désescalade et à participer aux efforts visant à mettre fin à la guerre.

Richard Oppenheim, l'ambassadeur britannique, a déclaré que la milice devait «cesser ses actions provocatrices et faire preuve d'un véritable engagement en faveur de la paix au Yémen».

«Nous condamnons les récentes attaques des Houthis à Taiz et à Marib, qui ont fait des victimes, et nous présentons nos condoléances aux familles des victimes», a déclaré Steven Fagin, l'ambassadeur des États-Unis au Yémen.

«Les Houthis doivent cesser d'exacerber les souffrances des Yéménites et œuvrer en faveur du règlement pacifique du conflit», a-t-il ajouté.

Les représentants du gouvernement yéménite affirment que l'intensification des opérations des Houthis coïncide avec le huitième anniversaire de l'intervention militaire de la coalition arabe. La milice cherche ainsi à montrer qu'elle n’est toujours pas vaincue.

«Les Houthis ont profité de l'anniversaire de l'opération Tempête décisive et du ramadan pour démontrer leur puissance», a déclaré à Arab News un responsable du gouvernement yéménite sous couvert d'anonymat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi Salmane émet un décret nommant 257 juges

Le roi Salmane d’Arabie saoudite (Photo fournie).
Le roi Salmane d’Arabie saoudite (Photo fournie).
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  • Ce décret témoigne du soutien de la couronne envers la branche judiciaire, a estimé le ministre de la Justice
  • Au cours du règne actuel, la justice saoudienne est considérablement modernisée, selon un dignitaire

RIYAD: Le roi Salmane a émis un décret nommant 257 juges à divers grades au ministère de la Justice, ce lundi, a rapporté la SPA.

Le ministre de la Justice et dirigeant du conseil judiciaire, Cheikh Walid ben Mohammed Al-Samaani, a déclaré que le décret royal était dans la continuité du soutien ininterrompu de la couronne envers la branche judiciaire.

Khalid ben Mohammed Al-Youssef, à la tête de la Cour des doléances et du Conseil administratif judiciaire, avait déjà noté ce mois-ci l’évolution tangible et la modernisation rapide du secteur sous le règne du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mohammed ben Salmane et le Premier ministre irakien discutent de coopération bilatérale

Les dignitaires ont par ailleurs évoqué plusieurs questions d’intérêt commun (Photo, SPA/AFP).
Les dignitaires ont par ailleurs évoqué plusieurs questions d’intérêt commun (Photo, SPA/AFP).
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  • Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le Premier ministre irakien Mohammed Al-Soudani ont discuté des moyens d’améliorer la coopération stratégique
  • Le partenariat au sein du Conseil de coordination saoudo-irakien a été le sujet de discussions

RIYAD: Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le Premier ministre irakien Mohammed Al-Soudani ont discuté des moyens d’améliorer la coopération stratégique bilatérale et le partenariat au sein du Conseil de coordination saoudo-irakien.

Les dignitaires ont par ailleurs évoqué plusieurs questions d’intérêt commun, a rapporté la SPA mardi matin.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com