De Mao à Xi, la Chine célèbre son siècle de Parti communiste

«Pour Xi Jinping, le culte de Mao c'est une façon d'accroître l'emprise du Parti, de célébrer une philosophie de lutte sans scrupules contre les adversaires et de centraliser le pouvoir personnel». (Photo, AFP)
«Pour Xi Jinping, le culte de Mao c'est une façon d'accroître l'emprise du Parti, de célébrer une philosophie de lutte sans scrupules contre les adversaires et de centraliser le pouvoir personnel». (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 28 juin 2021

De Mao à Xi, la Chine célèbre son siècle de Parti communiste

  • Radicalement transformée par quatre décennies de réformes économiques, la Chine d'aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec celle de Mao
  • Si le suspense reste entier sur les festivités du 1er juillet, il ne fait guère de doute que l'actuel président prononcera un discours exaltant la continuité du régime

CHANGSHA: Gommées les "erreurs" de la période Mao et leurs millions de morts. Le Parti communiste chinois (PCC) fête jeudi son centenaire, avec un déferlement de propagande à la gloire d’une Chine devenue en 40 ans la deuxième puissance économique mondiale.

Epuration, répression, famine... Le bilan humain du fondateur de la République populaire Mao Tsé-toung, au pouvoir de 1949 à 1976, s'estompe dans la Chine de 2021, où son lointain successeur Xi Jinping s'efforce d'asseoir la légitimité historique du régime.

Si le suspense reste entier sur les festivités du 1er juillet, il ne fait guère de doute que l'actuel président prononcera un discours exaltant la continuité du régime, depuis la porte Tiananmen à Pékin d'où Mao proclama sa victoire en 1949.

A 1 600 km plus au sud, dans sa province natale du Hunan, le "Grand timonier" est quasiment divinisé pour des millions de touristes qui viennent lui rendre hommage chaque année.

Au pied d'un buste géant du défunt président à Changsha, la capitale provinciale, les jeunes visiteurs retiennent avant tout l'essor du pays sous la férule du parti au pouvoir.

"La Chine s'est développée grâce aux efforts de nos ancêtres et de cette génération de membres du Parti communiste", explique un étudiant de 23 ans, Li Peng, entre selfies et thé aux perles.

Radicalement transformée par quatre décennies de réformes économiques, la Chine d'aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec celle de Mao.

Pour autant, "le PCC n'est pas sur le point de mourir. C'est un parti plein de vie, les jeunes sont particulièrement patriotes et n'ont pas peur de le dire", assure le jeune Li, lui-même membre du parti au pouvoir.

 

Cinq choses qu'on NE SAIT PAS sur le Parti communiste chinois

PEKIN: Il revendique plus de 90 millions de membres mais dirige dans l'ombre la deuxième puissance mondiale. Le Parti communiste chinois (PCC), qui fête le 1er juillet son centenaire, se caractérise par son opacité.

Né dans la clandestinité, le PCC reste fidèle à ses racines marxistes-léninistes, et son fonctionnement interne se dérobe aux regards, même s'il monopolise le pouvoir et le débat public en Chine.

"La plus vaste société secrète au monde", comme le qualifie le sinologue Jean-Pierre Cabestan, vit en symbiose avec l'Etat. Difficile dans ces conditions d'évaluer son emprise sur le pays séparément de celle de l'administration: nombre de bâtiments publics abritent les organes de l'Etat et du Parti et beaucoup de fonctionnaires sont en même temps permanents du PCC.  

Quand a-t-il été fondé?

Selon l'histoire officielle, le PCC n'a pas été fondé le 1er juillet 1921 mais le 23 juillet, lors d'un premier "congrès" de 13 participants, réunis dans le plus grand secret dans l'ancienne concession française de Shanghai. Pas sûr de la date exacte, c'est le futur fondateur de la République populaire, Mao Tsé-toung, qui fixera arbitrairement 20 ans plus tard l'anniversaire au 1er juillet.

Qui est membre?

Le Parti revendique 92 millions de membres mais la liste de ces derniers n'est pas connue. Parfois, le voile se lève, comme en 2018 lorsque la presse officielle a révélé que Jack Ma, le multimilliardaire le plus célèbre de Chine, était membre du PCC.

L'organisation n'est "que" le deuxième parti politique du monde après le BJP du Premier ministre indien Narendra Modi, qui compterait 180 millions de membres.

Comment est-il financé?

Le budget du PCC n'est pas public.

Le Parti a des ressources propres, issues des cotisations de ses membres (entre 0,5% et 2% de leurs revenus). En 2016, un journal officiel avait évoqué le chiffre de 7,08 milliards de yuans (920 millions d'euros au cours actuel) pour le total des cotisations de l'année précédente.

Divisé par le nombre de membres, cela revenait à moins de 80 yuans (10 euros) par personne et par an.

Son patrimoine est tout aussi obscur. Mais le Parti est à la tête d'un empire financier et gère directement des entreprises, des hôtels ou des usines, explique à l'AFP Jean-Pierre Cabestan, de l'Université baptiste de Hong Kong.

Quant aux salaires de ses dirigeants, l'obscurité est totale, même si les cadres du Parti sont en principe alignés sur la grille de la fonction publique. Mais nombre d'entre eux disposent d'avantages en nature (logement et véhicule de fonctions, domestiques...) qui n'apparaissent pas dans leur salaire de base. 

La question de la fortune des hauts responsables chinois est encore plus sensible et les médias étrangers qui s'y sont risqué en 2012 ont été sanctionnés par le régime.

En Chine même, le militant anti-corruption Xu Zhiyong, qui réclamait la transparence sur le patrimoine des dirigeants, a été condamné en 2014 à quatre ans de prison.

Des réunions secrètes

Les grandes messes publiques du Parti, comme son Congrès quinquennal, s'achèvent systématiquement sur l'adoption des décisions à la quasi-unanimité. 

Mais en amont, les réunions du Comité central (200 membres) et du Bureau politique (25 membres) se déroulent à huis clos, la télévision nationale se contentant de retransmettre en voix off les monologues du secrétaire général Xi Jinping. Les débats, s'il y en a, ne sont pas rendus publics, pas plus que les résultats des votes éventuels.

Les tensions au sein de l'appareil peuvent pourtant être vives, comme l'a montré en 2012 l'élimination de l'étoile montante du régime, Bo Xilai, rival de Xi Jinping.

Par contraste avec les déchirements des démocraties occidentales, "dissimuler les tensions internes permet au PCC de présenter une façade d'acier face à ses ennemis et à ceux de la Chine", comme l'explique M. Cabestan. 

Combien de victimes?

A l'étranger, la plupart des spécialistes de l'histoire chinoise évaluent entre 40 et 70 millions le nombre de personnes décédées du fait de la politique du Parti depuis son arrivée au pouvoir en 1949 (épuration, famine entraînée par le "Grand bond en avant", répression au Tibet, "Révolution culturelle", massacre de Tiananmen, etc). 

«Vision correcte» de l'histoire

Cent ans après la fondation clandestine du mouvement dans l'ex-concession française à Shanghai en juillet 1921, le président Xi insiste régulièrement sur la nécessité d'enseigner "une vision correcte" de l'histoire du Parti.

Une campagne qui se traduit par une vogue du "tourisme rouge" dans les hauts lieux de la révolution chinoise, par des films ou des séries télévisées à la gloire des pionniers du communisme.

La version désormais enseignée est fortement expurgée dans la dernière édition de l'histoire officielle du Parti, où les 10 années de violence politique de la "Révolution culturelle" (1966-76) n'ont droit qu'à trois pages.

Exit aussi la Grande famine (1958-62) et ses dizaines de millions de morts consécutifs au "Grand bond en avant", une campagne de développement économique à marche forcée. Le livre ne s'y arrête qu'en passant en évoquant une "catastrophe naturelle".

En revanche, les accomplissements du régime depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping fin 2012 occupent un quart de l'ouvrage.

Cette réécriture historique "vise à renforcer l'image de Xi Jinping en recentrant le Parti autour de lui", relève le sinologue Carl Minzner, de l'Université Fordham aux Etats-Unis.

Les mêmes erreurs?

Dans les médias inféodés au pouvoir, la critique du passé est qualifiée de "nihilisme historique" et promptement coupée par la censure.

"Débattre de l'ère maoïste est impossible en Chine aujourd'hui", résume l'historienne Julia Lovell, de l'Université de Londres. 

"Pour Xi Jinping, le culte de Mao c'est une façon d'accroître l'emprise du Parti, de célébrer une philosophie de lutte sans scrupules contre les adversaires et de centraliser le pouvoir personnel", observe-t-elle.

Cela "ne colle pas vraiment avec la Chine d'aujourd'hui, qui s'est tellement transformée depuis Mao".

Loin du collectivisme maoïste, la Chine compte aujourd'hui le record du monde du nombre de milliardaires en dollars, devant les Etats-Unis, et ce pays aux inégalités criantes emprisonne régulièrement ses militants syndicaux indépendants.

Le pouvoir n'en jouit pas moins d'un large soutien populaire sur fond de croissance économique et de diminution de la pauvreté. Et même si l'épidémie de Covid-19 a fait son apparition à Wuhan (centre), l'endiguement de la contamination est mise au crédit de l'exécutif.

Mais si le régime ne reconnaît pas ses erreurs, il court le risque de les commettre à nouveau, redoutent des sinologues.

"Xi lui-même ne veut sûrement pas d'une nouvelle Révolution culturelle. Sa famille en a terriblement souffert", suppose Joseph Torigian, de l'Université Américaine à Washington.

"Mais on peut dire que ce concept du pouvoir entre les mains d'un seul homme n'a jamais disparu".


Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
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  • Les États-Unis intensifient leur pression diplomatique pour imposer un plan de paix en Ukraine, demandant à Kiev des concessions territoriales majeures, tandis que les combats et frappes meurtrières se poursuivent des deux côtés
  • Les négociations butent sur les questions territoriales et les garanties de sécurité, dans un contexte difficile pour l’Ukraine, marqué par des revers militaires, des coupures d’électricité et des tensions politiques internes

KIEV: Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l'Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.

Mais les deux pays ont poursuivi les hostilités dans la nuit: la Russie a affirmé samedi avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, dans ce qu'elle a qualifié de représailles à des frappes ukrainiennes contre des "cibles civiles" en Russie.

Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes ayant endommagé plus d’une douzaine d'installations civiles en Ukraine et privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions.

Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.

Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.

Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l'avancée des discussions autour de son plan qui vise à régler le conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022 et ayant fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

Alors que Kiev et ses alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou, un haut responsable de la Maison Blanche a confirmé vendredi soir à l'AFP le déplacement de M. Witkoff en Allemagne.

L'émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens dont la liste n'a pas été précisée.

Le président ukrainien avait déjà prévu de se rendre lundi dans la capitale allemande pour rencontrer ses alliés européens, dans le cadre de l'intense ballet diplomatique engagé autour du plan américain dévoilé il y a près d'un mois.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions.

- Adhésion à l'UE -

Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) qu'elles contrôlent encore et qui est censée devenir une "zone économique libre" démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d'occupation.

En échange, l'armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des "garanties de sécurité" qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.

Un haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

- Navire en feu -

Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'"il en a assez des réunions qui n'ont d'autre but que de se réunir".

Ces efforts américains interviennent à un moment difficile pour l'Ukraine: la présidence a été déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l'armée est en recul sur le front et la population est soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.

L'armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.

Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d'Odessa.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa", avait été "victime d'une attaque aérienne".

"La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l'industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.