Avec la pandémie, les danseuses du Rajasthan portent leur art en ligne

La danseuse Aasha Sapera s'entraîne avant de donner des cours de danse en ligne au milieu de la pandémie de Covid-19 à Jodhpur,  le 13 août 2020. (Sunil VERMA / AFP)
La danseuse Aasha Sapera s'entraîne avant de donner des cours de danse en ligne au milieu de la pandémie de Covid-19 à Jodhpur, le 13 août 2020. (Sunil VERMA / AFP)
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Publié le Lundi 31 août 2020

Avec la pandémie, les danseuses du Rajasthan portent leur art en ligne

  • Cette communauté pauvre largement nomade, dont les chants et danses sont classés depuis 2010 par l'Unesco au patrimoine culturel immatériel de l'humanité
  • Ce réseau a joué un rôle-clé dans la conversion des danseuses en entrepreneuses du numérique, rapporte Aasha Sapera, qui figure parmi la dizaine de danseuses présentes sur « Kalbeliya World »

JODHPUR : Quand la pandémie a entraîné la fermeture des frontières indiennes et le confinement du pays, la danseuse folklorique Aasha Sapera s'est retrouvée sans gagne-pain. Elle a alors dû opérer, pour survivre, une improbable conversion vers les cours en ligne.

Le nouveau coronavirus a forcé nombre de personnes à travers le monde à se rabattre sur les possibilités offertes par internet pour poursuivre, tant bien que mal, leur activité. Mais pour les Kalbelias de l'État touristique du Rajasthan (nord de l'Inde), le basculement n'a pas été sans obstacles.

Cette communauté pauvre largement nomade, dont les chants et danses sont classés depuis 2010 par l'Unesco au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, vit dans des tentes ou des huttes de terre avec une électricité aléatoire et souvent sans wifi.

Lorsqu'elle a commencé à donner des cours via le logiciel de visioconférence Zoom, Aasha Sapera, mère célibataire de 26 ans, n'avait aucune idée de la manière dont cela allait fonctionner.

"Nous avions tellement de problèmes d'internet. Les leçons étaient souvent annulées car la connexion était trop mauvaise", explique la jeune femme, qui compte aujourd'hui des élèves sur tout le globe, du Japon au Brésil.

Les cours sur internet se sont montés avec les moyens du bord. Une coupure d'électricité a ainsi plongé dans l'obscurité la maison d'une danseuse en pleine session. Elle a alors dû demander à un voisin d'allumer les phares de sa voiture et est allée finir sa classe dehors, à la lumière des faisceaux.

La danse des Kalbelias, qui reproduit les ondulations d'un serpent, attire au Rajasthan un flux régulier d'artistes internationaux et de chercheurs.

Ce réseau a joué un rôle-clé dans la conversion des danseuses en entrepreneuses du numérique, rapporte Aasha Sapera, qui figure parmi la dizaine de danseuses présentes sur "Kalbeliya World". Cette plateforme en ligne permet de prendre des cours par webcam auprès d'elles.

Quand cette idée leur a été suggérée, "elles étaient très enthousiastes. Elles étaient aussi intimidées", relate l'anthropologue belge Ayla Joncheere, l'une des initiatrices du projet.

Bouée de secours

Depuis le lancement du site mi-mai, plus de 600 élèves de 20 pays se sont inscrits pour apprendre à danser comme des serpents, offrant une bouée de secours inespérée aux artistes. Celles-ci sont souvent la seule source de revenus de leur famille élargie.

Les Kalbelias vivent de longue date aux marges de la société indienne. Le colonisateur britannique avait classé la communauté comme "tribu criminelle" au XIXe siècle et l'Inde indépendante les assimile à des voleurs et des prostituées.

Une interdiction de 1972 empêchant les numéros de charmeurs de serpents, l'une des principales sources de revenus de la communauté, les a poussés à mettre l'accent sur la danse et les chants pour gagner leur vie. De nombreuses femmes comme Aasha Sapera ont appris cet art de leur mère et grands-mères.

Le succès des cours en ligne a poussé plusieurs autres danseuses à tenter de suivre leur exemple, avec des résultats mitigés.

Binu Sapera a ainsi commencé par donner quelques leçons sur Instagram, invitant ses abonnés à donner la somme qu'ils souhaitaient. Aucun d'entre eux n'a payé.

"C'était si désolant. J'ai dépensé tellement d'argent pour recharger mon internet mobile pour donner ces cours, et tout ça pour rien", confie-t-elle à l'AFP.

Grâce à l'aide d'une connaissance britannique, elle enseigne désormais sur Zoom à un petit groupe d'élèves et reçoit environ 11.000 roupies (125 euros) par mois, moitié moins que ce qu'elle gagnait avant la pandémie.

Cette perte de revenus a laissé cette femme de 23 ans, mère de deux enfants, profondément désabusée quant à l'avenir de sa discipline dans une Inde en rapide mutation.

"Du fond de mon cœur, je veux que mes enfants étudient et empruntent d'autres voies, loin de la danse", dit-elle. "J'adorais ce mode de vie mais maintenant je trouve cela trop difficile. Vous n'avez aucune sécurité."


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.