Mahi Binebine, peintre et écrivain engagé à la créativité débordante

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Publié le Jeudi 06 août 2020

Mahi Binebine, peintre et écrivain engagé à la créativité débordante

  • « Mon nouveau roman s’appelle pour l’instant Pas de deux, comme le pas de danse. Un titre à double sens. C’est un scoop ! »
  • « Je ne me voyais pas serrer la main du nouveau maire de Perpignan et recevoir un chèque de sa part ! »

Sa plume est authentique, libre et fluide. Mahi Binebine a su tirer profit du confinement pour boucler son nouveau roman en tout juste trois mois. Un roman sur le « double je » dans lequel l’enfant de l’ancienne médina de Marrakech revient aux sources. L’auteur a trouvé le temps d’écrire alors qu’il a tout juste été désigné, en juin, lauréat du Prix méditerranéen 2020 pour son roman Rue du Pardon. Prix organisé par la ville de Perpignan qu’il a refusé de venir chercher, depuis que la ville est tombée entre les mains du Rassemblement national. Rencontre avec une belle âme engagée et enragée. 

Comment avez-vous vécu le confinement ? 
Cette période a été pour moi un moment de détente… J’ai beaucoup travaillé et j’ai aussi pu profiter de ma famille, de mes filles… Ce confinement a été positif à 200 % ! Je me suis occupé de moi, j’ai fait du sport, perdu du poids tout en préparant ma prochaine exposition et j’ai fini mon dernier roman.

Rue du Pardon est au plus fort des ventes et vous êtes déjà sur le roman suivant ! 
Oui ! J’avais écrit quinze pages au début du confinement et l’isolement a été le bienvenu. Je me suis complètement plongé dans le projet. En trois mois, en travaillant dix heures par jour, j’ai tout bouclé. Mon éditrice est ravie ! Elle me conseille même un confinement à vie ! [rires]. Généralement, je mets un an pour écrire un texte, il faut ensuite compter six mois de correction par l’éditeur puis quelques mois pour la sortie. Cette fois, c’est différent. Et j’avoue que je suis plutôt satisfait du résultat.

Généralement, vos textes sont très personnels ou abordent des sujets graves, qui vous ont affecté. Comment s’est imposé celui-là ?
Pour ce roman, c’est particulier. On m’a sollicité pour écrire une nouvelle de quinze pages sur Marrakech dans le cadre d’une initiative de Yassin Adnane, qui a recueilli des textes de plusieurs écrivains dans une œuvre intitulée Marrakech Noir. La ville ocre est la première ville d’Afrique du Nord à participer à la collection noire de l’éditeur new-yorkais Akashic Books. Cela a été le déclic.

Ce nouveau roman est-il une version longue de la nouvelle ? 
Oui ! À vrai dire, je me suis senti frustré. Moi qui ai l’habitude d’écrire deux cents pages, d’approfondir l’histoire, de m’attacher aux personnages, j’ai dû m’arrêter au bout de quinze pages. J’ai donc décidé d’enrichir cette nouvelle, de la transformer en roman. Et je ne suis pas le seul, d’autres auteurs qui ont participé à l’aventure ont fait la même chose.

Que raconte ce nouveau roman ? 
C’est l’histoire de deux personnes qui habitent dans un même corps et qui ne sont d’accord sur rien. C’est un peu ma vie, j’ai toujours l’impression de me battre avec moi-même à chaque prise de décision. Je me bats constamment avec deux « moi ». Pour l’instant, il a pour titre Pas de deux, comme le pas de danse. Un titre à double sens. C’est un scoop ! À moins que l’éditeur ne décide de changer le titre…

Est-ce une référence à vos deux vies : celle du peintre et de l’écrivain ?
[Rires]. Peut-être. Mais je ne pense pas. Je me suis concentré sur une partie de ma vie que je n’ai jamais racontée. J’ai grandi au fin fond de la médina de Marrakech, j’étais à l’école des Sœurs. Je n’ai jamais raconté ce monde-là, où règnent le calme et la sérénité. Un décalage complet avec le chaos de la médina. J’ai vécu entre les deux mondes, comme ce texte qui est entre les deux univers, deux personnages qui ne s’entendent pas et qui, habitant le même corps, doivent cohabiter.

Vous venez de décliner le prix de la Méditerranée, décerné à votre roman Rue du Pardon… Pour quelle raison ?
Je ne me voyais pas serrer la main du nouveau maire de Perpignan, Louis Alliot, et recevoir un chèque de sa part. Ex-compagnon de Marine Le Pen, il représente le parti du Rassemblement national et prône l’exclusion. Mes confrères étaient d’accord avec moi. Je suis parti de Paris sur un coup de tête en 2002 parce que Jean Marie Le Pen était arrivé au deuxième tour des élections cette année-là. Comment se pouvait-il que, dans le pays des droits de l’Homme, il se passe une chose pareille ? J’ai quitté la France, le pays où je vivais, immédiatement, en quelques jours…
Je voyais le Maroc et ses belles promesses, Mohammed VI qui donnait des signes d’ouverture sérieux, avec les opposants qui rentraient chez eux. Ne pas aller à Perpignan est une décision logique pour moi, je ne pouvais pas renier ce pourquoi je me suis battu toute ma vie…

Ce que vous racontez très bien dans votre roman Le Fou du roi… Où en est son adaptation au cinéma ?
Nous organisons des réunions toutes les semaines avec la réalisatrice Marcela Said, mon amie depuis vingt-cinq ans. Nous avons toujours voulu travailler ensemble, et c’est un vrai bonheur de pouvoir enfin le faire. Le scénariste de talent Jamel Belmahi, qui nous a rejoints, a déjà travaillé sur Les Chevaux de Dieu. Il existe entre nous une bonne synergie et une bonne entente, je suis ravi ! Nous travaillons très bien ensemble. Avec le roman, on a toute la liberté du monde ; au cinéma, c’est différent. Il y a des contraintes budgétaires, physiques, de temps. Je suis d’autant plus content que le film va ressembler au roman, car le roman est cinématographique… 


 


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com