Le plus ancien centre médical d'Arabie saoudite se tourne vers l'avenir et le numérique

L'année dernière, les obligations de distanciation sociale et les limitations de voyage ont aidé la KSMC à accélérer la mise en œuvre de ses plans de numérisation. (Réseaux sociaux)
L'année dernière, les obligations de distanciation sociale et les limitations de voyage ont aidé la KSMC à accélérer la mise en œuvre de ses plans de numérisation. (Réseaux sociaux)
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Publié le Mardi 29 juin 2021

Le plus ancien centre médical d'Arabie saoudite se tourne vers l'avenir et le numérique

  • La cité médicale du roi Saoud a pour objectif de traiter numériquement jusqu'à 2 500 patients par semaine d'ici au quatrième trimestre 2021
  • La KSMC n'est qu’une étape dans l'évolution du secteur de la santé

RIYAD: Le ministère saoudien de la Santé devrait dépenser 18,5 milliards de dollars (1 dollar = 0,84 euro) en soins de santé chaque année au cours de la prochaine décennie, en mettant l'accent sur la numérisation du secteur et l'adoption de processus modernes, voire futuristes, afin d’augmenter l'espérance de vie des citoyens saoudiens.

Dans le cadre du programme Vision 2030, deux grands objectifs en matière de santé ont été fixés pour l’année 2025: 88 % de la population, y compris en milieu rural, doit avoir accès à des services de santé complets, et 100 % de la population doit être couverte par un système unifié de dossiers médicaux numériques.

Les travaux visant à atteindre ces objectifs sont déjà en cours. La cité médicale du roi Saoud de Riyad (King Saud Medical City – KSMC) en est le plus parfait exemple. Il s’agit de la plus ancienne cité médicale du Royaume, fondée en 1956 et qui compte actuellement 1 400 lits et quelque 8 000 employés. En 2018, la KSMC a initié le processus de numérisation de ses services et processus.

Les obligations de distanciation sociale et les limitations de voyage l'année dernière ont contribué à accélérer les changements.

«Durant la pandémie, nous avons assisté à une augmentation de la virtualisation des services – il n'est pas nécessaire pour les patients de venir pour une visite régulière», déclare à Arab News Mohammed Saud Alhassan, directeur de l'administration de la santé électronique à la KSMC.

«Vous avez le choix en tant que patient entre une clinique virtuelle ou physique, en fonction de l'avis du médecin. Ainsi, la plupart des patients, en particulier dans le cadre de la clinique externe pour un simple contrôle régulier, n'ont pas besoin de se rendre dans l'établissement. Ils peuvent être examinés virtuellement et recevoir des instructions du médecin», ajoute-t-il.

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Mohammed Saud Alhassan, directeur de l'administration de la santé électronique à la KSMC. (Photo fournie)

Au cours de la pandémie, des cas d'urgence ont encore été traités à l'hôpital. Mais dans le but de réduire les interactions physiques, si les traitements pouvaient être effectués virtuellement, ils l'ont été. Les systèmes désormais en place, la KSMC prévoit d'intensifier leur utilisation. M. Alhassan souligne que les médecins de l'hôpital examinent actuellement près de 400 patients virtuellement, mais d'ici au quatrième trimestre de cette année, il espère voir ce chiffre passer à 2 500 par semaine.

En 2018, lorsque le plan de numérisation a été initié, Mohammed Alhassan a déclaré qu'ils pensaient qu'il faudrait près de trois à quatre ans pour changer le système de flux de travail, mais les objectifs ont été atteints en un an seulement.

«Oui, la Covid-19 a été un cadeau pour nous. Elle a été un signal fort pour rechercher la prochaine génération de systèmes afin de nous aider à optimiser nos ressources», précise-t-il.

Les investissements du Royaume dans le secteur de la santé ont déjà porté leurs fruits ces dernières années, car selon le site Vision 2030, l'espérance de vie moyenne des citoyens saoudiens est passée de 72,6 ans en 2000 à 75 ans en 2018.

Dans le cadre de ce processus, la KSMC a développé une application numérique pour les patients et le personnel. L'une des étapes clés du processus a été la numérisation des données de santé des patients, données auparavant entièrement saisies et mises à jour manuellement.

En bref

  • En 2018, la KSMC a initié le processus de numérisation de ses services et protocoles.
  • Les obligations de distanciation sociale et les limitations de voyage l'année dernière ont contribué à accélérer les changements.
  • Les médecins de l'hôpital examinent actuellement près de 400 patients virtuellement.

Rodrigo Castelo, vice-président pour le Moyen-Orient et l’Afrique de la société américaine de développement de logiciels OutSystems, qui s'est associée à la KSMC pour gérer la mise à niveau des systèmes, déclare que ce passage du papier à l'écran a nécessité un important investissement dans la formation du personnel.

«Pour déployer un tel changement vers le numérique, vous devez vous assurer de préserver la convivialité et la facilité d’utilisation, car vous avez du personnel administratif qui ne possède peut-être pas de diplôme, et vous avez les médecins. Le même système doit donc être utilisé par un ensemble de ressources diverses, et doit être simple et attrayant. Ce n'est pas un simple changement», explique-t-il.

Selon M. Castelo, le passage à la numérisation était déjà en place avant la pandémie, mais il a vu la demande de ses services en Arabie saoudite monter en flèche.

«Le marché saoudien croît fortement et rapidement. Dans la région, nous avons connu une croissance de 80 à 100 % d'une année sur l'autre. L'Arabie saoudite connaît une croissance plus rapide en ce moment, je dirais même plus que les Émirats arabes unis», ajoute-t-il.

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La cité médicale du roi Saoud. (Photo Fournie)

La KSMC n'est qu’une étape dans l'évolution du secteur de la santé. Le mégaprojet Neom d'Arabie saoudite cherche à changer complètement la façon dont les soins de santé sont dispensés. Ce dernier prévoit par exemple des brosses à dents intelligentes et l'intelligence artificielle afin de signaler les problèmes de santé potentiels, ainsi qu’un assistant de santé virtuel – ou «jumeau numérique» – pour surveiller les données biométriques chaque jour.

Le fonds souverain du Royaume a également investi 400 millions de dollars dans Magic Leap, une start-up américaine spécialisée dans la réalité augmentée. Les casques de cette société de technologie basée en Floride sont déjà utilisés dans l'industrie médicale, où des médecins dans différents endroits dans le monde peuvent participer à des procédures, réduisant ainsi les limites géographiques de ce qui peut être accompli.

«Imaginons qu’il s’agisse de chirurgie du cerveau», explique la PDG Peggy Johnson à Arab News. «Il se peut que les chirurgiens soient en train d’opérer, qu'ils aient une question à poser et qu'ils veuillent parler à quelqu'un ayant pratiqué un certain nombre de ces opérations. L'appareil permet de le faire. Vous pouvez passer un appel à un expert à distance et il peut voir ce que le chirurgien voit et lui parler grâce à l'assistance.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com