Les Houthis gèlent les avoirs d'une banque yéménite privée

Un employé en masque porte des gants pour compter des billets de rial dans une banque de Sanaa, la capitale du Yémen. (Photo, AFP/Archives)
Un employé en masque porte des gants pour compter des billets de rial dans une banque de Sanaa, la capitale du Yémen. (Photo, AFP/Archives)
Dans cette capture d’écran tirée d’une vidéo, des combattants fidèles au gouvernement internationalement reconnu sont postés près de la ligne de démarcation qui les sépare des milices houthies, dans la région d'Al-Kassara, au nord-ouest de Marib, au Yémen. (Photo, AFP)
Dans cette capture d’écran tirée d’une vidéo, des combattants fidèles au gouvernement internationalement reconnu sont postés près de la ligne de démarcation qui les sépare des milices houthies, dans la région d'Al-Kassara, au nord-ouest de Marib, au Yémen. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

Les Houthis gèlent les avoirs d'une banque yéménite privée

  • Un expert estime que la milice tente de faire pression pour contraindre l’institution financière à exécuter ses demandes
  • Depuis leur arrivée au pouvoir à la fin de 2014, les Houthis ont confisqué les propriétés de centaines d’individus

AL-MUKALLA : Les Houthis ont ordonné lundi aux autorités financières locales de geler les fonds et les avoirs d'une banque privée d’envergure au Yémen, une mesure prise le lendemain d’un assaut effectué par la milice soutenue par l'Iran sur la résidence d’un homme d'affaires local à Sanaa.

Citant une ordonnance judiciaire, la Banque centrale à Sanaa, sous contrôle Houthi, a demandé aux banques locales et aux bureaux de change de prendre des mesures contre la Banque islamique internationale «Tadhamoun». La banque commerciale est détenue par le groupe Hayel Saïd Anam, un conglomérat yéménite familial.

La milice n’a pas fourni de motifs pour la décision. 

Des responsables et des économistes locaux révèlent toutefois que les Houthis nourrissent l’ambition de contrôler le secteur privé dans les territoires sous son emprise, et d’encaisser les recettes pour financer ses activités militaires. 

En novembre de l'année dernière, Tadhamoun a été contraint de cesser ses opérations à travers le Yémen à la suite d'un raid des Houthis sur son siège social à Sanaa. Les employés ont été forcés de quitter leurs bureaux et les caméras et serveurs informatiques de la banque ont été confisqués.

La Banque centrale houthie a accusé le conglomérat d'être impliqué dans des activités illégales telles que la spéculation sur les devises et la contrebande d'argent vers l'étranger. Tadhamoun nie catégoriquement ces allégations, et a rouvert quelques jours plus tard, quand les Houthis ont quitté ses bureaux. 

Walid Al-Attas, professeur adjoint de sciences financières et bancaires à l'Université Hadramout, explique à Arab News que les dernières mesures prises par les milices Houthies auront peu d'effet sur les opérations de la banque, et que la milice tente de faire pression pour contraindre l’institution financière à exécuter ses demandes.

«Il n'y a aucune influence directe sur la banque», affirme-t-il. 

Si les Houthis voulaient sérieusement fermer la banque, ils auraient confisqué la totalité de ses actifs à la Banque centrale de Sanaa et fermé ses succursales, a ajouté Al-Attas.

«Aujourd’hui, la banque a (repris ses activités) sans histoires», dit-il.

 

En Bref

La Banque centrale à Sanaa, sous contrôle Houthi, a demandé aux banques locales et aux bureaux de change de prendre des mesures contre la Banque islamique internationale «Tadhamoun» détenue par le groupe Hayel Saïd Anam.

Des responsables et des économistes locaux révèlent toutefois que les Houthis nourrissent l’ambition de contrôler le secteur privé dans les territoires sous son emprise, et d’encaisser leurs recettes pour financer ses activités militaires. 

La Banque centrale houthie a accusé le conglomérat d'être impliqué dans des activités illégales telles que la spéculation sur les devises et la contrebande d'argent vers l'étranger

 

Citant une source au sein de la Banque centrale houthie, le site d'information local «Yemen Future» (L'avenir du Yémen) rapporte que les Houthis ont pris cette décision quand Tadhamoun a refusé de geler le compte d'un citoyen condamné. 

Dimanche, l'homme d'affaires local Mohammed Yahiya Al-Haifi a fait appel à Abdel Malik Al-Houthi, chef de la milice Houthie. Il s’est plaint que des miliciens armés ont pris d'assaut sa résidence à Sanaa, et l’ont accusé de collaborer avec des Israéliens et d’abriter un local de l'ambassade américaine en secret.

Al-Haifi a accusé les leaders houthis d'avoir pris le contrôle de sa résidence, gelé ses comptes bancaires et contraint à se séparer de ses propriétés et ses entreprises, car il serait soi-disant de mèche avec les États-Unis, Israël, ainsi que la coalition arabe. 

«Ils m'ont accusé d'être un agent secret des États Unis et d'Israël, et de travailler contre le Yémen», indique-t-il lors de l’appel.

Les analystes estiment que prendre Al-Haïfi pour cible fait partie de la répression continue des Houthis contre les hommes d'affaires et les banques yéménites qui refusent de coopérer avec la milice pour financer ses activités militaires à travers tout le Yémen.

Depuis leur arrivée au pouvoir à la fin de 2014, les Houthis ont confisqué les propriétés de centaines de politiciens, journalistes, militants des droits de l’homme ainsi que des responsables militaires et sécuritaires à Sanaa.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.