Maroc: le journaliste Omar Radi réaffirme devant le juge «son innocence»

Le 3 mai 2021, des membres de l'Union des journalistes tunisiens posent avec des affiches en soutien aux journalistes marocains emprisonnés Omar Radi et Souleimane Raissouni (en bas à droite), à ​​l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse à Tunis. (Photo, AFP)
Le 3 mai 2021, des membres de l'Union des journalistes tunisiens posent avec des affiches en soutien aux journalistes marocains emprisonnés Omar Radi et Souleimane Raissouni (en bas à droite), à ​​l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse à Tunis. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 30 juin 2021

Maroc: le journaliste Omar Radi réaffirme devant le juge «son innocence»

  • «Je suis convaincu de mon innocence, les faits qu'on me reprochent sont vides et ne justifient pas mon emprisonnement depuis près d'un an» a dit Omar Radi devant le juge
  • La justice marocaine a aussi décidé de poursuivre le procès de M. Raissouni, 49 ans et en grève de la faim depuis 83 jours, malgré son absence et sa santé qui continue d'«inquiéter»

CASABLANCA: Le journaliste et défenseur des droits humains marocain Omar Radi, en détention préventive depuis onze mois, a réaffirmé mardi "son innocence" face aux accusations d'espionnage et de viol le visant, lors de sa première audition devant le juge.

Au Maroc et à l'international, des défenseurs des droits humains, des intellectuels, des hommes politiques et des journalistes réclament que Omar Radi mais également Soulaimane Raissouni, un autre journaliste poursuivi pour "agression sexuelle" et en grève de la faim depuis 83 jours, soient jugés en état de liberté provisoire.

"Je suis convaincu de mon innocence, les faits qu'on me reprochent sont vides et ne justifient pas mon emprisonnement depuis près d'un an", a clamé le reporter, s'estimant "visé pas des parties qui se considèrent au-dessus de la loi". Son procès a été renvoyé au 6 juillet.

Le journaliste de 34 ans est poursuivi pour "viol" et pour "atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat", deux affaires distinctes, instruites et jugées conjointement. 

Face aux questions du juge sur des SMS échangés en 2018 avec un diplomate de l'ambassade des Pays-Bas, M. Radi a balayé les soupçons d'espionnage: "où est le crime dans le fait qu'un journaliste échange et rencontre un responsable d'un pays étranger?".

Au cours de l'audience, M. Radi a rappelé que l'enquête pour "espionnage" avait été ouverte fin juin 2020, "quelques jours" après la publication d'un rapport d'Amnesty International affirmant que son téléphone était espionné par les autorités marocaines, ce que Rabat a toujours démenti.

La justice marocaine a également décidé mardi de poursuivre le procès de M. Raissouni, 49 ans et en grève de la faim depuis 83 jours, malgré son absence et sa santé qui continue d'"inquiéter", a indiqué à sa défense.

Le journaliste en détention préventive depuis un an s'est dit "prêt à assister à son procès" à condition "d'être transporté en ambulance et d'avoir un fauteuil roulant" au regard de sa santé. M. Raissouni n'avait déjà pas assisté aux deux dernières audiences. 

Rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum, M. Raissouni est poursuivi pour "agression sexuelle".

Après une audience consacrée aux "irrégularités" de la procédure judiciaire, son procès a été renvoyé au 1 juillet.

MM. Radi et Raissouni clament leur innocence et leurs soutiens dénoncent des "procès politiques". Les autorités marocaines, elles, mettent en avant l'indépendance de la justice et la conformité des procédures.

Par ailleurs, les autorités marocaines ont expulsé mardi l'avocat belge Christophe Marchand, arrivé à Casablanca pour assister au procès de M. Radi.

Cette expulsion est "une réaction assez brutale en rapport avec le dossier Omar Radi", a déclaré  Me Marchand, confirmant avoir saisi le rapporteur spécial de l'ONU pour l'indépendance des juges et des avocats pour qu'il "intervienne auprès du Maroc pour le laisser travailler librement".

"C'est une décision souveraine qui concerne une personne connue par ses positions a priori négatives et infondées sur le Maroc et la justice marocaine nourries par ses accointance avec la milice du Polisario", a indiqué une source au ministère de l'Intérieur marocain. 


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
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  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.