Présidentielle: l'écologiste Yannick Jadot se lance à son tour dans la bataille

«Je suis candidat à l'élection présidentielle parce que j'aime la France, sa diversité». (Photo, AFP)
«Je suis candidat à l'élection présidentielle parce que j'aime la France, sa diversité». (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 01 juillet 2021

Présidentielle: l'écologiste Yannick Jadot se lance à son tour dans la bataille

  • Il promet de soutenir le candidat qui sortira de la primaire
  • Cela faisait plusieurs semaines que l'entourage du député européen ne faisait pas mystère de sa volonté de se lancer dans la course à l'Elysée

PARIS: L'eurodéputé EELV Yannick Jadot a annoncé mercredi sa candidature à la présidentielle 2022, au lendemain de celle du maire de Grenoble Eric Piolle, qu'il affrontera dans une primaire des écologistes fin septembre, en même temps que l'ex-numéro deux des Verts Sandrine Rousseau.

"Je veux mettre l'écologie au cœur du pouvoir" et "construire une équipe de France de l'écologie", a-t-il déclaré au JT de 20 heures de TF1. Cela faisait plusieurs semaines que l'entourage du député européen ne faisait pas mystère de sa volonté de se lancer dans la course à l'Elysée, mais il souhaitait attendre la fin des élections régionales pour se déclarer. 

Le maire de Grenoble Eric Piolle, son principal concurrent, l'a pris de court en se déclarant la veille. La féministe écolo Sandrine Rousseau avait annoncé sa candidature depuis plusieurs mois.

"Je suis candidat à l'élection présidentielle parce que j'aime la France, sa diversité" et "que face au dérèglement climatique et aux injustices sociales, on ne peut plus tergiverser", a déclaré Yannick Jadot, ancien responsable de Greenpeace France, qui s'était effacé derrière le candidat PS Benoît Hamon à la présidentielle de 2017.

Dans une interview publiée également mercredi soir dans L'Obs, il se dit "convaincu qu'un projet écologiste, social, républicain peut gagner en France en 2022".

Il promet de soutenir le candidat qui sortira de la primaire, et "veut croire que celles et ceux qui participeront à ce processus de désignation choisiront la personne qui peut rassembler le plus largement", pour ne pas reproduire le schéma de l'élimination de Nicolas Hulot, en 2011, au profit d'Eva Joly, qui ne recueillera que 2,31% des voix à la présidentielle de 2012. 

"Notre objectif, ce n'est plus de battre le score de Noël Mamère (5,25% en 2002), mais de gagner la présidentielle, de battre Emmanuel Macron et Marine Le Pen", insiste-t-il.

Interrogé sur Anne Hidalgo, potentielle candidate socialiste, il estime "qu'il faudra construire avec tous les progressistes une candidature de rassemblement et un contrat de gouvernement".

Déclinant plusieurs pans de son projet dans l'Obs, M. Jadot propose notamment "un plan de relance à 50 milliards d'euros par an", dont "la moitié sera dédiée à la reconstruction verte de l'économie, l'autre moitié ira à la réparation de la société".

«Impératif climatique»

"Dans les secteurs qui seront percutés par la transformation écologique, je mettrai en place un revenu de transition", pour les salariés de l'automobile ou de l'aéronautique par exemple, explique-t-il.

Il promet aussi de "revenir sur un certain nombre de lois qui ont atomisé le marché du travail et mis les salariés en grande difficulté", et "sur la réforme très injuste de l'assurance-chômage si elle devait aboutir". 

"Chaque euro d’argent public devra être conditionné à l'impératif climatique, à la justice sociale et à l'égalité femme-homme", insiste-t-il également.

Yannick Jadot prévoit également de "revenir" sur l'idée d'une "taxation sur le carbone", qui avait provoqué la crise des Gilets jaunes.

Partisan d'un "revenu citoyen", dont le socle "s'établirait à 660 euros par mois, pour tous les jeunes et les personnes en difficulté", il souhaite "qu'il soit porté progressivement à 860 euros", au niveau du seuil de pauvreté.

Défenseur d'une écologie au-delà du clivage droite/gauche, le député européen s'élance alors que son entourage avait confié mardi qu'il ne se laisserait pas dicter le "tempo" par Eric Piolle.

Une différence sur le fond sépare Yannick Jadot, qui évoque souvent les innovations des entreprises prêtes à s'engager dans la transition écologique, et Eric Piolle, qui insiste sur un discours social en parlant de "couvercle" à poser sur "les puissances de l'argent".

Côté notoriété, l'avantage est à Yannick Jadot. "On n'est pas favoris", concède David Cormand, soutien d'Eric Piolle. Mais celui-ci est plus proche du "barycentre" idéologique du parti, porté sur les luttes sociales et sociétales, estime l’ancien élu Vert.

En revanche, Yannick Jadot a surpris EELV en réunissant en avril, des responsables de gauche en vue de 2022, subtilisant le thème du rassemblement prôné par Eric Piolle et s'attirant la sympathie de l’aile gauche écologiste.


Selon les patrons de TotalEnergies et d'EDF, c'est « l'enfer d'investir en France »

 « C'est l'enfer d'investir en France », a affirmé mardi le PDG du groupe EDF lors d'un colloque au cours duquel le PDG de TotalEnergies a lui aussi émis des critiques sur les procédures administratives pour développer les énergies renouvelables (Photo Fournie)
« C'est l'enfer d'investir en France », a affirmé mardi le PDG du groupe EDF lors d'un colloque au cours duquel le PDG de TotalEnergies a lui aussi émis des critiques sur les procédures administratives pour développer les énergies renouvelables (Photo Fournie)
Short Url
  • « C'est l'enfer d'investir en France », a affirmé mardi le PDG du groupe EDF lors d'un colloque au cours duquel le PDG de TotalEnergies a lui aussi émis des critiques sur les procédures administratives pour développer les énergies renouvelables.
  • « Je ne peux pas continuer à investir dans un pays comme la France, alors que des personnes me coûtent beaucoup d'argent pour un rendement aussi faible.

PARIS : « C'est l'enfer d'investir en France », a affirmé mardi le PDG du groupe EDF lors d'un colloque au cours duquel le PDG de TotalEnergies a lui aussi émis des critiques sur les procédures administratives pour développer les énergies renouvelables.

« Il faut simplifier le processus. Je suis désolé, mais quand je regarde la situation en France, j'ai 500 développeurs d'énergies renouvelables qui arrivent péniblement à faire 300 à 400 mégawatts par an (…). Ce n'est pas possible de continuer comme ça, je vous le dis. Moi, j'ai construit 2 GW en un an aux États-Unis », a affirmé Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, lors du congrès de l'Union française de l'électricité (UFE) à Paris.

Faute d'accélération, le dirigeant du groupe pétro-gazier qui se diversifie dans l'électricité se dit prêt à « faire des arbitrages vers des pays plus accueillants », comme l'Allemagne.

« Je ne peux pas continuer à investir dans un pays comme la France, alors que des personnes me coûtent beaucoup d'argent pour un rendement aussi faible. Et ça, c'est un problème d'espace, c'est un problème de réglementation, c'est un problème de volonté collective », a-t-il encore critiqué, en fustigeant une loi d'accélération des énergies renouvelables de 2023 « qui a tout ralenti ».

« On sait faire des grands projets dans ce pays : du nucléaire, des cathédrales, des Jeux olympiques. Là, on est super organisés », a ironisé le bouillant patron, présent le 29 novembre à la dernière visite de chantier de la cathédrale Notre-Dame en présence d'Emmanuel Macron.

À ses côtés, Luc Rémont, le PDG du groupe électricien EDF, entreprise détenue à 100 % par l'État français, a souscrit aux mêmes critiques.

« Patrick le disait tout à l'heure, c'est l'enfer d'investir en France. C'est vrai, c'est l'enfer d'investir en France pour des raisons réglementaires, et ce n'est pas juste l'enfer pour faire du renouvelable, c'est l'enfer pour un industriel qui veut se raccorder au réseau électrique, pour raccorder un centre de données, par exemple. Les délais administratifs sont juste incommensurables avec ce qu'on vit ailleurs dans le monde. Le premier frein à la décarbonation aujourd'hui, ce sont les procédures », a déclaré M. Rémont.

Au deuxième semestre, l'investissement des entreprises en France est en baisse de 3 %, un recul qui s'est sensiblement accéléré, a indiqué Patrick Martin, le patron du Medef, contre 1 % au premier semestre.

Et d'ajouter que le taux d'utilisation des capacités industrielles « n'est plus que de 75 %, soit le même taux qu'en 2010 ».


Le basculement en Syrie, entre jubilation et interrogations

Des personnes ramassent du métal et des munitions non explosées sur le site de la frappe aérienne israélienne de la veille qui a visé des cargaisons d'armes appartenant aux forces gouvernementales syriennes à Qamishli, dans le nord-est de la Syrie, principalement kurde, le 10 décembre 2024.  (AFP)
Des personnes ramassent du métal et des munitions non explosées sur le site de la frappe aérienne israélienne de la veille qui a visé des cargaisons d'armes appartenant aux forces gouvernementales syriennes à Qamishli, dans le nord-est de la Syrie, principalement kurde, le 10 décembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Les relations diplomatiques entre Paris et Damas sont rompues depuis mars 2012, suite à la répression sanglante du soulèvement populaire par le régime
  • Avec son effondrement, la France ne peut que suivre de près mais avec vigilance l’évolution de la situation, elle ne peut en même temps que se réjouir de la liberté enfin retrouvée du peuple syrien

PARIS: L’Etat de barbarie est tombé.

C’est par ces mots que le président français Emmanuel Macron s’est félicité de la chute du président syrien Bachar Al Assad, et sa fuite en Russie.

Le constat est sévère, totalement en rupture avec le langage diplomatique.

Mais il colle réellement à l’essence du régime et de la dynastie sanguinaire d’Al-Assad, qui a asservi pendant de très longues décennies le peuple syrien, sans parler de sa mainmise sur le peuple libanais voisin.

Il est vrai que le président français n’a eu à aucun moment des contacts avec ce régime autoritaire et mafieux, il n’a pas eu non plus à subir les déceptions liées à ses mensonges et ses fausses promesses, contrairement à ses prédécesseurs, dont Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy.

Cette transition elle-même interpelle, sera-t-elle à la hauteur des problèmes et des défis ?

Les Syriens, soudés pour l’instant par la joie

Les relations diplomatiques entre Paris et Damas sont rompues depuis mars 2012, suite à la répression sanglante du soulèvement populaire par le régime.

Avec son effondrement, la France ne peut que suivre de près mais avec vigilance l’évolution de la situation, elle ne peut en même temps que se réjouir de la liberté enfin retrouvée du peuple syrien.

Les gages de bonne volonté donner par le chef de de Hayat Tahrir Al-Sham « HTS », Mohamed Al Joulani, concernant les minorités et les libertés individuelles sont de bon augure, mais seront-ils tenus sur le long terme ?

Les Syriens, soudés pour l’instant par la joie qu’ils ont laissé exploser suite à la fuite du despote, se reconnaîtront-ils dans la transition qui est amorcée ?

Cette transition elle-même interpelle, sera-t-elle à la hauteur des problèmes et des défis ?

Quels seront ses contours et sa finalité…et pourra-t-elle éviter à la Syrie de succomber au chaos et aux déchirements ?

Interrogé à ce sujet par Arab News en français, le chercheur en philosophie politique et enseignant universitaire à Paris Rami Alkhalifa Alali semble vouloir considérer le verre à moitié vide.

Sans récuser les difficultés qu’aura à affronter le régime qui se met en place, il s’en remet à la volonté internationale.

Il est évident pour Alali « qu’il existe une volonté internationale de renverser le régime d’Assad », et les rebelles du « HTS » et les autres mouvements armés « ont provoqué ce changement, minutieusement préparé ».

C’est ce qui explique selon lui la facilité inimaginable et imprévisible avec laquelle le pouvoir a basculé, en dépit de sa férocité traditionnelle et qui s’apparente à « une transmission plutôt qu’à une prise de contrôle par la force militaire ».

D’autre part, on ne peut que constater la mue effectuée par Joulani lui-même, « son discours sophistiqué et modéré » et « sa manière propre d’administrer les affaires des villes, tel qu’on l’a vu à Alep » par exemple.

Alali s’arrête particulièrement à «sa manière d’approcher les minorités par le biais d’un discours national et non un discours idéologique » contrairement à ceux adoptés généralement par les mouvements islamistes.

Inquiétudes 

En même temps souligne Alali, au lieu de provoquer l‘ébranlement des institutions, Al Joulani « s’est précipité pour maintenir les ministres et les responsables à leurs postes, en attendant la formation d’un organe de transition dont-il sera lui-même l’épine dorsale ».

La question maintenant estime Alali est de « savoir quelle est la nature de cet organe de transition et sa forme » concédant que ceci reste à éclaircir.

L’autre question est de savoir quelles seront ses relations avec les autres groupes d’opposition, notamment la « Coalition Nationale Syrienne » dont les membres tardent à rentrer en Syrie « ce qui soulève des questions quant à leur éventuelle participation à la phase transitoire » et qui signifie que « le HTS semble être le principal acteur sur le terrain ».

L’inquiétude principale concerne la possibilité d’éviter le chaos, sachant que le « HTS a prouvé jusqu’à présent sa capacité à contrôler la situation »

Cela dit, il estime que la nouvelle situation suscite quand même des inquiétudes, pour les Syriens et pour ceux qui s’intéressent à la Syrie.

L’inquiétude principale concerne la possibilité d’éviter le chaos, sachant que le « HTS a prouvé jusqu’à présent sa capacité à contrôler la situation ». Les troupes rebelles se sont déployées dans Damas pour maintenir l’ordre tout comme elles l’avaient fait auparavant dans les autres villes comme Alep où Homs.

Par ailleurs, tout au long de sa progression dans le pays, le « HTS » a multiplié les messages positifs à l’adresse de la population, mais est ce que c'est suffisant s’interroge Alali avant d’ajouter « je ne crois pas. Je crois que nous avons besoin de temps pour s’assurer de la nature nationaliste et pour constater l’application pratique de ce discours sur le terrain et sa capacité à préserver les libertés et les minorités ».

Il s’agit là d’un défi majeur qui consiste à assurer la cohésion entre les différentes régions du pays, la région contrôlée par les Kurdes Syriens, celles contrôlées par des factions rebelles et celle de la communauté alaouite à laquelle appartient la famille Al-Assad.

Un échec à ce niveau, viendra renforcer le spectre de la partition du pays concède Alali avant de s’en remettre à nouveau à la volonté de la communauté internationale.

« Ceux qui ont amené le changement et la chute du système, ne semblent pas vouloir diviser la Syrie » affirme-t-il.

Le désir de coopération avec les minorités et la tolérance pratiquée envers les responsables de l’ancien régime n’augure pas d’après Alali, tout au moins pour le moment, « d’une volonté d’affrontement entre les alaouites et les sunnites qui sont maintenant au pouvoir ».


Paris pourrait connaître les températures de Montpellier en fin de siècle, selon Météo-France

Les politiques actuelles de réduction de gaz à effet de serre emmènent le monde vers un réchauffement "catastrophique" de 3,1°C au cours du siècle, selon l'ONU Environnement. (AFP)
Les politiques actuelles de réduction de gaz à effet de serre emmènent le monde vers un réchauffement "catastrophique" de 3,1°C au cours du siècle, selon l'ONU Environnement. (AFP)
Short Url
  • Dans l'étude, plusieurs cartes de la métropole montrent le réchauffement potentiel région par région à l'horizon 2030, 2050 et 2100
  • Le réchauffement attendu n'est toutefois pas uniforme "entre le sud-est du pays et les Alpes qui se réchauffent plus et le nord-ouest du pays un peu moins", indique l'observatoire météo français

PARIS: Au rythme du réchauffement climatique, les températures moyennes à Paris pourraient atteindre celles actuelles de la ville de Montpellier (sud) d'ici la fin du siècle, tandis que le sud de la France doit se préparer à des températures correspondant à l'Andalousie d'aujourd'hui, note l'institut météorologique Météo-France dans un rapport publié mardi.

D'ici 2100, "la température moyenne annuelle sur la France pourrait atteindre 14,2°C avec des pointes à 15°C sur l'agglomération parisienne", correspondant au "climat actuel de la région de Montpellier", voire "au-delà de 18°C sur la moitié sud" comme de nos jours en Andalousie, explique Météo-France.

Cette comparaison est l'un des enseignements d'un nouveau rapport des climatologues de Météo-France et du Centre National français de Recherche Météorologique (CNRM) détaillant l'évolution attendue des températures et des précipitations en France, afin que les pouvoirs publics, les entreprises et la population anticipent leurs conséquences pour les logements, les transports et les politiques publiques.

Dans l'étude, plusieurs cartes de la métropole montrent le réchauffement potentiel région par région à l'horizon 2030, 2050 et 2100.

Le réchauffement attendu n'est toutefois pas uniforme "entre le sud-est du pays et les Alpes qui se réchauffent plus et le nord-ouest du pays un peu moins", indique l'observatoire météo français.

Sur les précipitations futures, plus fortes ou plus faibles selon les régions, l'incertitude demeure pour une large partie du territoire français.

Toutefois "sur l'extrême Sud-Ouest, on a une majorité de simulations qui annoncent un signal à la baisse" des pluies, et "elles montrent une légère augmentation sur le Nord-Est", a expliqué Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie de Météo-France, lors d'un point presse.

Ces enseignements sont la déclinaison de simulations basées sur la "Trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation au changement climatique" (TRACC), un scénario retenu par le gouvernement français qui doit s'imposer à toutes les politiques publiques.

Cette TRACC impose à la France de se préparer, quels que soient ses efforts de réduction de gaz à effet de serre, à ce que le climat en métropole se réchauffe de +2°C en 2030, +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100 par rapport à l'époque préindustrielle.

Cette projection à +4°C correspond à une évolution envisageable du climat en France si celui de la planète entière augmentait de 3°C au cours du siècle, car le réchauffement est accentué sur les continents, en particulier aux latitudes des régions tempérées et aux pôles.

Les politiques actuelles de réduction de gaz à effet de serre emmènent le monde vers un réchauffement "catastrophique" de 3,1°C au cours du siècle, selon l'ONU Environnement.