Liban, ou l'acte de foi d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron arrive donc à Beyrouth pour une visite extraordinaire pour prouver qu'il « n'abandonnera pas » et qu'il s'est « engagé à faire le nécessaire pour aider le Liban ». (Gonzalo FUENTES/POOL/AFP)
Emmanuel Macron arrive donc à Beyrouth pour une visite extraordinaire pour prouver qu'il « n'abandonnera pas » et qu'il s'est « engagé à faire le nécessaire pour aider le Liban ». (Gonzalo FUENTES/POOL/AFP)
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Publié le Mardi 01 septembre 2020

Liban, ou l'acte de foi d'Emmanuel Macron

  • À l’orée de son centenaire, le Liban vit les pires moments de son existence après la tragédie du port de Beyrouth, qui vient s’ajouter à l’impasse politique persistante et à l’effondrement économique
  • Les Libanais attendent toujours l’antidote qui viendrait de l'extérieur, avec une classe politique défaillante qui rejette le changement et la réforme

BEYROUTH: À la veille de la deuxième visite d’Emmanuel Macron au Liban, à quatre semaines d’intervalle, les mises en garde insistantes du président français et de son ministre des Affaires étrangères peuvent-elles faire évoluer une situation libanaise bloquée ?

À l’orée de son centenaire, le Liban vit les pires moments de son existence après la tragédie du port de Beyrouth, qui vient s’ajouter à l’impasse politique persistante et à l’effondrement économique. Cet état des lieux a incité le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à mettre publiquement en garde contre « le danger de disparition du Liban en raison de l’inaction de l’élite politique qui doit rapidement former un nouveau gouvernement pour mettre en œuvre les réformes nécessaires pour le pays ». Lorsqu’il tance ainsi les dirigeants libanais, ses propos prennent tout leur sens à la lumière de la visite du président français à Beyrouth et du plan qu'il propose pour faire face à la crise actuelle.

Cependant, Paris à lui seul n'a pas les codes nécessaires pour déchiffrer des complexités de l'épineux dossier libanais. Car Washington, Téhéran et d'autres capitales manœuvrent à l'intérieur du pays du Cèdre. Ce qui conduit à une aggravation de la situation, c'est que les Libanais attendent toujours l’antidote qui viendrait de l'extérieur, avec une classe politique défaillante qui rejette le changement et la réforme, comme si le désastre du 4 août – l’explosion du port de Beyrouth – ne s'était pas produit.

En raison de l’impasse intérieure et des tensions, non seulement au Liban mais aussi dans les régions de l’Est de la Méditerranée et du Moyen-Orient, il est nécessaire de rechercher un traitement radical à la crise chronique qui a ébranlé l'histoire moderne du Liban et peut mettre sa géographie en question à l'heure de la reconfiguration de la région. Ce qui suppose un minimum d’entente au sein de la communauté internationale afin de sauver ce petit pays des malheurs provoqués par sa caste dirigeante, et qui est l’otage de l'axe iranien.

L'horreur et les cicatrices causées par l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth et les développements de ces trois dernières semaines ne peuvent être facilement surmontés. Il est incroyable qu'Emmanuel Macron semble être plus intéressé par le Liban que les dirigeants de cette république ébranlée, de ce pays pillé et crucifié.

Malgré les discussions au sein de son administration, où on a tenté de le dissuader d'entreprendre sa deuxième visite à Beyrouth (événement sans précédent pour un président), Emmanuel Macron est déterminé à tenter une percée dans le mur de la crise en combinant des pressions « douces » et en laissant entendre qu'il pourrait abandonner le Liban à son sort, comme le dit l’un de ses conseillers diplomatiques: « Il n’y a pas beaucoup de volontaires parmi les acteurs internationaux pour aider le Liban. » Cela signifie que les autres acteurs, et notamment les États-Unis, n’adoptent pas une politique libanaise pour le Liban lui-même. Au contraire, l’approche américaine du dossier libanais n’est qu’un détail au sein des dossiers de la région.

Mais les autres acteurs ont leurs propres tactiques et stratégies. Ce qui pourrait inquiéter Paris, ce n'est pas seulement la position de vigilance et d'attente américaine, mais aussi la position de la Russie. En effet, cette dernière n'a pas assisté à la conférence d'urgence de Paris pour soutenir le Liban le 9 août, comme si elle n’approuvait pas le rôle français. Cela a été prouvé par la rencontre entre Mikhaïl Bogdanov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères pour le Moyen-Orient, et Amal Abou Zeid, conseiller du président libanais Michel Aoun, à la veille de la visite de Macron. Ainsi, à la suite de cette rencontre a été annoncée la volonté d'un groupe russe géant de participer à la reconstruction du port. De même, Moscou annonce son refus d’une « ingérence dans les affaires libanaises » et appelle à la tenue « d’une table de dialogue au palais de Baabda ».

Ce manque d'harmonie entre Paris et Washington et l’absence de coordination avec Moscou ne sont pas compensés par ce que Paris considère comme une « valeur supplémentaire » à travers le dialogue avec le Hezbollah et l’Iran. Car jusqu'à présent cela n'a produit aucun résultat tangible en faveur de la solution de la crise libanaise, et parce que cela ne favorise pas le retour des acteurs arabe au Liban, notamment l’Arabie saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis, ce qui prive la diplomatie française de la couverture arabe nécessaire politiquement et économiquement.

Parallèlement aux difficultés extérieures, il n'y a pas de réponse interne favorable à la « feuille de route française » stipulant la formation d'un gouvernement « solide » qui adoptera des réformes urgentes, car « la communauté internationale ne signera pas un chèque en blanc sans entamer un travail sérieux ». Pour la présidence française, « le moment est venu de mettre de côté les partis politiques libanais pour assurer la formation d'un gouvernement qui œuvre pour le changement ». Il faura aussi veiller à ce que la déclaration ministérielle comporte les réformes nécessaires.

Il est très probable que la pression de Macron a porté ses premiers fruits, car le président Michel Aoun s’est trouvé contraint cette fois de respecter l'Accord de Taëf et d'appeler à des consultations parlementaires contraignantes pour nommer le prochain Premier ministre. Cela avant l'arrivée du président français au Palais des Pins où le Grand Liban fut proclamé il y a un siècle. Macron souligne la persistance de la présence française ancienne et moderne, malgré une éclipse européenne en Méditerranée orientale et au Levant. Macron tente d'y mettre fin à partir du Liban, de la Grèce et de la Libye, malgré le rôle prédominant des États-Unis dans la région.

La mission macronienne ne semble pas facile et sa réussite n’est pas nécessairement garantie. Car les contradictions libanaises internes ne cesseront pas uniquement avec la nomination du Premier ministre. Cela dépendra également de la formation du gouvernement et de son programme. Mais aussi de la mise en œuvre concrète de la lutte contre les sources de gaspillage dans le secteur de l'électricité, de la corruption, de l'évasion fiscale, du secteur des télécommunications et de la spoliation des propriétés marines. Tout cela sous contrôle de chaque étape, tout en gardant à l’esprit la question de la souveraineté du pays.

Quant aux implications des rôles des forces extérieures, on note que Macron tente de moderniser le rôle français au Liban pour s'adapter à l'époque de la révolution numérique, en s'éloignant des outils de la période du Mandat ou de l'époque de la guerre froide. Mais la réussite sera jugée à l’aune d’un exercice diplomatique multilatéral du dossier libanais. Dans ce cadre, Téhéran ne semble pas enthousiaste et préfère conserver l'intégralité de la carte libanaise jusqu'à la fin des élections présidentielles américaines. Quant à Washington, il ne semble pas pressé de faciliter la mission du duo Aoun-Hezbollah.

Paris déploie tous ses efforts pour pousser l'autorité et la classe politique vers la formation du « gouvernement de mission », sur la base d'un engagement en faveur des réformes exigées sur les plans interne et international. Les signes d'effondrement interne s’amplifient à divers niveaux de l'économie, de la sécurité et de la santé, dans une course féroce entre les efforts visant à prévenir l'explosion, l’accélération de la dégradation interne et les risques de s'engager dans un conflit régional. Mais de l'autre côté, à Washington, le traitement du dossier iranien reste la base pour aborder les autres questions régionales. Cela signifie opter pour la rigueur dans les dossiers internes du Liban et dans la façon de traiter ses forces politiques.

Emmanuel Macron arrive donc à Beyrouth pour une visite extraordinaire pour prouver qu'il « n'abandonnera pas » et qu'il s'est « engagé à faire le nécessaire pour aider le Liban ». Cet acte de foi de la part du président d’une ancienne puissance mandataire ne suffira pas sans un engagement résolu à restaurer la souveraineté du Liban, à refuser d'en faire un lieu de règlement de comptes et une arène pour les guerres d’acteurs externes.


Israël : le chef de l'opposition appelle à mettre fin à la guerre à Gaza

Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • Le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre.
  • « Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid.

JERUSALEM : Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a affirmé lundi qu’Israël n’avait « plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza », estimant que le conflit ne faisait que « causer des dommages sécuritaires, politiques et économiques ».

S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire Yesh Atid, le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre. Elle se prolonge inutilement, au détriment de notre stabilité et de nos soldats. » Il a également indiqué que l’armée israélienne partageait désormais ce constat.

« Le chef d’état-major, Eyal Zamir, s’est présenté hier devant le cabinet et a affirmé que la décision sur les objectifs à venir relevait désormais des instances politiques. Cela signifie que l’armée n’a plus de mission claire à Gaza », a-t-il insisté.

Selon les autorités israéliennes, au moins 442 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023.

Déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait fait plus de 1.100 morts côté israélien et conduit à la prise de 251 otages, la guerre avait pour objectif déclaré de « démanteler » le mouvement islamiste palestinien. Pourtant, plus de 20 mois après le début des hostilités, le Hamas est toujours présent dans la bande de Gaza.

« Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid. Il a ainsi appelé à une concertation régionale, notamment avec l’Égypte, afin d’envisager une nouvelle gouvernance du territoire, une perspective à laquelle aucun pays arabe ne s’est jusqu’à présent montré favorable.

Cette prise de position intervient une semaine après le cessez-le-feu conclu entre Israël et l’Iran, entré en vigueur le 24 juin. À cette occasion, le chef d’état-major israélien avait annoncé que l’armée « se reconcentrait sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas ».

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué de « nouvelles opportunités » en vue d’une libération des otages. Mais à ce stade, aucune avancée concrète n’a été rendue publique.

Parmi les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 49 sont toujours détenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l’ONU, l’offensive israélienne a fait 56.531 morts, en majorité des civils. La guerre a également plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.


Le taux de chômage en Arabie saoudite a atteint 2,8 % au premier trimestre

Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
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  • Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 %.
  • La part des femmes saoudiennes dans la population active a augmenté pour atteindre 36,3 %.

RIYAD : Le taux de chômage global de l'Arabie saoudite est tombé à un niveau record de 2,8 % au premier trimestre 2025, en baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent, selon des données officielles.

Selon les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques, le taux de chômage a également baissé de 0,7 point par rapport à l'année précédente. Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière.

Le renforcement du marché du travail du Royaume s'aligne sur la Vision 2030, la feuille de route stratégique de la nation axée sur la création d'opportunités d'emploi pour les citoyens et la stimulation de la croissance économique. La lutte contre le chômage reste un pilier essentiel du programme de réformes socio-économiques.  
Pour soutenir les demandeurs d'emploi et rationaliser les efforts en matière d'emploi, le Royaume continue de promouvoir des plateformes numériques telles que Jadarat, un système national unifié pour connecter les Saoudiens aux opportunités d'emploi.

La part des femmes saoudiennes engagées dans la force de travail a augmenté pour atteindre 36,3 % au premier trimestre, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.

"En outre, le ratio emploi/population des femmes saoudiennes a augmenté de 0,7 point de pourcentage, atteignant 32,5 %. Dans le même temps, le taux de chômage des femmes saoudiennes a diminué de 1,4 point de pourcentage, atteignant 10,5 %, par rapport au trimestre précédent de 2024", a ajouté le GASTAT.

Chez les hommes saoudiens, la participation à l'activité économique a légèrement augmenté pour atteindre 66,4 %, tandis que leur taux de chômage a diminué de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 4,0 %.

Le rapport de GASTAT a également révélé que 94,8 % des Saoudiens au chômage sont prêts à travailler dans le secteur privé. Parmi eux, 76,1 % des femmes et 86,3 % des hommes ont exprimé leur volonté de travailler au moins huit heures par jour.

En outre, 58,7 % des femmes saoudiennes à la recherche d'un emploi et 40,4 % de leurs homologues masculins se disent prêts à faire un trajet d'une heure ou plus pour se rendre sur leur lieu de travail.

Parallèlement aux résultats de l'enquête, GASTAT a également publié des statistiques sur le marché du travail basées sur les registres pour la même période.

Le nombre de Saoudiens enregistrés auprès de l'Organisation générale de l'assurance sociale et de la fonction publique a augmenté pour atteindre 2,92 millions au premier trimestre 2025, contre 2,89 millions au trimestre précédent. Parmi eux, 2,42 millions étaient employés dans le secteur privé et 492 620 dans le secteur public.

Dans le même temps, le nombre total de travailleurs enregistrés dans le Royaume - y compris les Saoudiens et les non-Saoudiens - a augmenté pour atteindre 12,8 millions, contre 12,4 millions au quatrième trimestre 2024.

Dans son dernier communiqué, GASTAT a déclaré : "Le ratio emploi-population pour les Saoudiens a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2024, atteignant 48,0 pour cent, et a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au premier trimestre de 2024."

Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 % au premier trimestre, soit une baisse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent et de 1,3 point par rapport à l'année précédente. La participation à la main-d'œuvre parmi les Saoudiens a légèrement augmenté pour atteindre 51,3 %, soit une amélioration trimestrielle de 0,2 point.


De nouvelles attaques de civils israéliens contre des soldats en Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
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  • Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ».
  • Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi.

JERUSALEM : Plusieurs dizaines d’Israéliens se sont rassemblés dans la nuit de dimanche à lundi devant une base militaire en Cisjordanie occupée. Certains manifestants ont attaqué les forces de sécurité, aspergé les soldats de gaz lacrymogène, vandalisé des véhicules militaires et endommagé une installation stratégique, a indiqué l’armée israélienne.

Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ». Ce dernier faisait partie d’un groupe de soldats agressés dans la nuit de vendredi à samedi, après s’être opposés à des colons se dirigeant vers le village palestinien de Kafr Malek, où trois Palestiniens avaient été tués mercredi par des colons, d’après l’Autorité palestinienne.

Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi. En représailles, des colons se sont à nouveau mobilisés devant la base militaire.

Dans un communiqué, l’armée a confirmé que les forces de sécurité — armée, police et gardes-frontières — étaient intervenues pour disperser le rassemblement. Un civil israélien a été blessé lors des affrontements.

Quelques heures plus tard, l’armée a signalé que des civils israéliens avaient incendié et vandalisé un site de sécurité contenant des équipements utilisés pour prévenir des attentats dans le secteur de la brigade de Binyamin.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en condamnant fermement ces actes, rappelant qu’« aucun pays respectueux des lois ne peut tolérer de tels comportements violents et anarchiques ». Il a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la traduction des responsables en justice.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a convoqué une réunion d’urgence avec les responsables de la sécurité pour discuter des agressions contre les forces armées. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour déraciner cette violence à sa source », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également condamné « fermement toute violence » envers les forces de sécurité.

Même le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, pourtant fervent partisan de la colonisation, a reconnu qu’une « ligne rouge » avait été franchie.

Plusieurs ONG de défense des droits humains dénoncent une montée des violences de la part des colons en Cisjordanie, ainsi que l’impunité dont ils jouiraient.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît une flambée de violences depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Environ trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés de près d’un demi-million de colons israéliens, installés dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international.