Ne sacrifiez pas le Liban sur l’autel d’un accord nucléaire avec l'Iran, alertent des analystes

Un Libanais met le feu à des pneus lors d'une manifestation sur une route principale de la capitale libanaise Beyrouth contre les conditions de vie difficiles au milieu de la crise économique et politique actuelle, le 28 juin 2021. (Photo, AFP)
Un Libanais met le feu à des pneus lors d'une manifestation sur une route principale de la capitale libanaise Beyrouth contre les conditions de vie difficiles au milieu de la crise économique et politique actuelle, le 28 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 02 juillet 2021

Ne sacrifiez pas le Liban sur l’autel d’un accord nucléaire avec l'Iran, alertent des analystes

  • Les fonds internationaux destinés à aider le peuple libanais devraient passer par des ONG caritatives, et non par le gouvernement corrompu du Liban
  • La communauté internationale doit se joindre aux efforts des États-Unis et de la France pour aider le Liban, renforcer l’armée, et mettre fin à la violence

Mercredi, des experts de la région ont averti que le Liban était confronté à une crise économique croissante découlant de la corruption du gouvernement et exigeant une attention immédiate de la part de la communauté internationale, dirigée par les États-Unis.

Le président de l'American Task Force on Lebanon (ATFL), Edward Gabriel, et l'analyste libanaise et directrice régionale d'Arab News pour le Golfe, Sarah Sfeir, ont affirmé lors de l’émission The Ray Hanania Radio Show qu'une fois le problème de la corruption résolu, il serait plus facile de faire face à la grave crise économique du Liban, et se diriger vers des élections démocratiques le printemps prochain.

Les analystes ont indiqué qu'à mesure que la communauté internationale progressait dans les négociations nucléaires avec l'Iran – qui parraine les actions politiques et militaires du Hezbollah – elle doit s'assurer que le Liban ne sera pas sacrifié aux intérêts iraniens.

«Nous négocions en ce moment avec l'Iran. Nous devons nous assurer que le Liban ne sera pas jeté aux oubliettes», a déclaré M. Gabriel. «Nous avons une très bonne relation avec le chef de l'équipe de négociations, Robert Malley. Il nous a donné l'assurance que toute décision ne se fera pas aux dépens du Liban, mais nous sommes tous préoccupés», a-t-il ajouté.

 «Il faut surveiller cette question de très près. Oui, l’accord sur le nucléaire figure en tête de la liste de priorités des Américains, mais Tony Blinken (le secrétaire d’État) a déclaré que l'accord  devait être plus solide. Ce qu'il voulait dire par là, c'est que nous devons faire face à la technologie des missiles dans la région, ainsi qu'aux représentants du terrorisme. Nous devons donc leur rappeler leurs propos  à cet égard.»

M. Gabriel a précisé qu'une fois la région sécurisée, la communauté internationale devait protéger les réfugiés syriens, en leur permettant de rentrer chez eux. Les analystes ont toutefois souligné que la sécurité régionale dépendait de la capacité d'éradiquer la corruption au sein du gouvernement libanais.

«Je pense que tous les chemins mènent à la corruption et à la mauvaise gouvernance. Dans l’immédiat, la priorité doit aller en direction des plus pauvres des pauvres au Liban», a ajouté Gabriel.

«On parle de médicaments, d’aide alimentaire, d’un taux de pauvreté de plus de 50%, dont près de la moitié ne parvient même plus à se nourrir. C'est un problème sérieux. Il est tout simplement incroyable que la Banque mondiale ait défini le Liban comme un pays potentiellement entré l'une des troisièmes pires crises économiques depuis le milieu du XIX siècle. Nous devons prendre conscience de ce qui se passe», a prévenu l’analyste.

Le chef de l'ATFL estime que le gouvernement libanais devait «se retirer» pour mettre fin à la corruption, et amener une réforme qui dynamiserait le soutien international, ajoutant que la lutte contre le Hezbollah ne pouvait se faire qu'en continuant à renforcer l’armée libanaise.

«Ce gouvernement doit se retirer pour laisser sa place à un gouvernement réformiste. Le FMI est disposé à financer un programme de plusieurs milliards de dollars pour remettre le Liban sur les rails le plus rapidement possible», a souligné M. Gabriel. «Mais il leur faut un interlocuteur de confiance à qui parler. La communauté internationale ne va pas faire le premier pas. Elle restera ferme, en refusant de discuter avec la classe politique au pouvoir, tant que celle-ci n’acceptera pas un gouvernement qui répond aux besoins de la population.»

M. Gabriel a indiqué que l'ATFL avait salué l'annonce faite le 25 juin par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et Blinken, de faire pression conjointement sur les dirigeants libanais pour qu'ils prennent des mesures visant à soulager les multiples crises du pays.

«Nous avons décidé d'agir ensemble pour faire pression sur les responsables. Nous savons qui ils sont», a ainsi affirmé Le Drian dans un communiqué avec son homologue américain, dans lequel Blinken a affirmer vouloir «voir un véritable leadership à Beyrouth».

Gabriel et Sfeir ont affirmé que les États-Unis devaient jouer un rôle de leader avec d'autres pays étrangers pour parvenir à un plan commun visant à aider le Liban, augmenter l'aide humanitaire par le biais d'organisations à but non lucratif, afin que l'argent ne soit pas dilapidé par le gouvernement corrompu, et continuer à soutenir et renforcer l'armée libanaise pour exercer un contrepoids au Hezbollah.

Sfeir a soutenu que le Liban faisait face à beaucoup de défis à différents niveaux, «que ce soit dans le secteur de la santé, celui de l'éducation avec des médecins et des enseignants qui fuient le pays».

«Mais ce que je veux souligner, c'est que tous ces défis ont une racine. C'est le défi politique auquel nous sommes confrontés. Parce qu'une fois que nous aurons réglé le problème politique auquel nous faisons face, je suppose qu'il sera facile de mettre en œuvre les réformes, et de trouver des solutions à tous les autres défis. Nous pouvons aisément relever techniquement tous les autres défis. Il s'agit simplement d'avoir des responsables qui veulent travailler pour le pays, et non servir des intérêts étrangers», a affirmé Mme Sfeir.

Gabriel et l’analyste libanaise ont souligné que si la corruption pouvait être éliminée, le pays du Cèdre bénéficierait d'un plus grand soutien financier de la part de la communauté internationale, permettant de soulager la crise économique du pays. Cela pourrait aussi aider à réduire les tensions dans la région, et provoquerait une réaction en chaîne entraînant des améliorations en Syrie et au Yémen.

Mme Sfeir a toutefois indiqué que la majorité de l'aide envoyée au Liban était allée aux partisans du gouvernement, «et non aux personnes dans le besoin». Pour elle, «il est vraiment difficile de vivre au Liban aujourd’hui. Nous avons élu des gens pour nous sauver, pour faire des réformes. Malheureusement, ils sont devenus eux-mêmes le problème. Nous sommes confrontés à une classe dirigeante qui refuse de céder ses parts au peuple».

Sfeir a affirmé que l'argent devait aller directement au peuple, et non passer par l'intermédiaire du gouvernement libanais.

«Je profite de cette occasion pour remercier l'Arabie saoudite d'avoir envoyé de l'aide humanitaire via le centre de secours King Salman (KSrelief). Cette aide n'est pas allée dans les poches  du gouvernement, mais a atteint les plus démunis», a affirmé l’analyste.

 «C'est honteux. Pensez-y. Ces personnes ont été élues pour prendre soin du peuple libanais, mais elles ne semblent se soucier que d'elles-mêmes», renchérit M. Gabriel.

Pour plus d'informations sur The Ray Hanania Radio Show, rendez-vous sur le site ArabNews.com/RayRadioShow. Il aussi est possible de suivre l’émission en direct sur Facebook.com/ArabNews.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com