L’Opep+ cherche à obtenir un consensus après le blocage des EAU

L’Arabie saoudite et la Russie avaient proposé un plan pour augmenter la production et prolonger le pacte. (Photo, Reuters)
L’Arabie saoudite et la Russie avaient proposé un plan pour augmenter la production et prolonger le pacte. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

L’Opep+ cherche à obtenir un consensus après le blocage des EAU

  • Les EAU s’opposent à la prolongation du pacte pétrolier jusqu’en 2022, selon des sources
  • Les EAU veulent que leur propre production soit fixée à un niveau plus élevé

LONDRES: L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep+) reprend ses négociations sur l’augmentation de la production de pétrole vendredi après que les Émirats arabes unis (EAU) ont bloqué un accord la veille, créant une impasse qui pourrait retarder les plans visant à pomper plus de pétrole jusqu’à la fin de l’année pour réduire les prix qui sont montés en flèche pour atteindre leur niveau le plus élevé depuis deux ans et demi.

En l’absence d’accord, l’alliance Opep+ pourrait maintenir des restrictions plus strictes sur la production, alors que le prix du pétrole avoisine actuellement les 75 dollars le baril, soit une hausse de plus de 40% cette année, et que les consommateurs veulent davantage de brut pour faciliter la reprise mondiale après la pandémie de Covid-19.

La hausse des prix du pétrole contribue à l’inflation mondiale, ce qui ralentit la reprise économique après la pandémie.

Les EAU ont remis en cause l’accord conclu par les principaux producteurs, l’Arabie saoudite et la Russie, qui prévoyait d’augmenter la production de 2 millions de barils par jour (bpj) d’ici à la fin de 2021 et de prolonger les réductions restantes jusqu’à la fin de 2022, au lieu qu’elles soient levées en avril.

Les pourparlers entre l’Opep+, la Russie et d’autres producteurs reprennent à 13h00 GMT.

En réponse à la chute massive de la demande de pétrole causée par la crise de la Covid-19, l’Opep+ a accepté l’année dernière de réduire la production de près de 10 millions de bpj à partir de mai 2020. Elle prévoit également d’éliminer progressivement les restrictions d’ici la fin avril 2022. Les réductions s’élèvent actuellement à environ 5,8 millions de bpj.

Si les EAU bloquent un accord, les autres réductions resteront probablement en place. Il existe également une faible probabilité que l’accord tombe à l’eau et que tous les pays puissent pomper autant de pétrole qu’ils le souhaitent.

Selon des sources de l’Opep+, les EAU ne s’opposent pas au principe de l’augmentation de la production proposée par le groupe, mais souhaitent que leur propre production soit plus élevée. Ils ont souligné que leur niveau de référence — le niveau à partir duquel toute réduction est calculée — était à l’origine trop bas, un problème qu’ils avaient déjà soulevé mais qu’ils étaient prêts à accepter si l’accord prenait fin en avril.

Les sources de l’Opep+ ont indiqué que les EAU souhaitaient que leur production de base soit fixée à 3,84 millions de bpj, contre 3,168 millions de bpj actuellement.

Si son niveau de référence est modifié, cela pourrait signifier que l’on ajouterait plus de pétrole sur le marché que prévu ou que les autres producteurs devraient accepter une augmentation moins importante.

Les EAU ont des plans de production ambitieux et investissent des milliards de dollars pour augmenter leur capacité. Le pacte de l’Opep+ a laissé environ 30% de la capacité des EAU inutilisée, selon des sources familières du raisonnement des Émirats.

La position d’Abou Dhabi indique qu’«au fur et à mesure que leur frustration grandit, ils commenceront à agir davantage dans leur intérêt national que dans l’intérêt collectif de l’Opep+ et nous verrons davantage une ligne de conduite indépendante basée sur la vision des EAU de leur place dans le monde posthydrocarbures qui se profile», explique Neil Quilliam, chercheur associé à Chatham House.

Une source de l’Opep+ a déclaré que les EAU avaient soutenu qu’ils n’étaient pas les seuls à demander un niveau de référence plus élevé. En effet, d’autres pays comme l’Azerbaïdjan, le Koweït, le Kazakhstan et le Nigeria, avaient modifié le niveau à partir duquel les réductions étaient calculées depuis que l’accord a été conclu l’année dernière.

Dans la perspective de la réunion de cette semaine, les sources de l’Opep+ ont souligné que la Russie insistait pour libérer davantage de pétrole sur le marché, car la hausse des prix encourageait la croissance de la production de schiste américaine, qui a généralement besoin de prix plus élevés pour être rentable.

L’Arabie saoudite, leader de l’Opep+, a adopté une approche plus prudente. Selon elle, il faut libérer moins de barils compte tenu des incertitudes qui subsistent quant à l’évolution de la pandémie, les variants du virus provoquant de nouvelles vagues dans de nombreux pays.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com