De Gaulle, ses années beyrouthines, et son héritage pour le Liban…

Hervé Gaymard, président de la Fondation Charles de Gaulle (Photo, fournie).
Hervé Gaymard, président de la Fondation Charles de Gaulle (Photo, fournie).
Short Url
Publié le Mardi 01 septembre 2020

De Gaulle, ses années beyrouthines, et son héritage pour le Liban…

  • « Pour les gaullistes que nous sommes, le Liban a évidemment une résonance très particulière », confie Hervé Gaymard à Arab News en français
  • « Tout le monde sait que le général de Gaulle a vécu deux ans au Liban, entre 1929 et 1931, et que ces années ont été très importantes dans sa vie… »

Ce mardi aura lieu le centenaire de la proclamation du Grand Liban. Et pour Hervé Gaymard, président de la fondation Charles de Gaulle, ancien ministre français de l’Économie et des Finances, et président du conseil départemental de Haute-Savoie, c’est l’occasion d’un retour sur l’historique des relations franco-libanaises, mais également sur le séjour du général de Gaulle au Liban.

 

« Comme tous les Français, nous sommes très attachés au Liban, confie Hervé Gaymard à Arab News en français. Nous sommes très liés à son histoire depuis toujours et singulièrement depuis le XIXe siècle, après les massacres de 1860 et la création de la Moutassarifat dans laquelle Napoléon III a été très impliqué. […] Pour les gaullistes que nous sommes, cela a évidemment une résonnance très particulière », explique-t-il.

« Tout le monde sait que le général de Gaulle a vécu deux ans au Liban, entre 1929 et 1931, et que ces années ont été très importantes dans sa vie, rappelle Gaymard. Puisqu’il y a non seulement découvert le Liban et la Syrie, mais il est également allé en Palestine britannique. À l’époque, il avait déjà à cœur la question des communautés juives et des Palestiniens. Il s’est aussi rendu dans ce qu’on appelait “Geziré” ou “la Haute Mésopotamie”, puisqu’on sait qu’il est allé au nord-est de la Syrie, quand a eu lieu la délimitation entre la Turquie et la Syrie, la Mésopotamie britannique, qui deviendra l’Irak un peu plus tard. Ces deux années ont été pour de Gaulle d’une grande importance. »

Les trois moments libanais de de Gaulle

Ce qui frappe surtout Hervé Gaymard dans les années libanaises et beyrouthines du général, c’est bien le discours qu’il a présenté à l’université Saint-Joseph devant la jeunesse libanaise. « Ce n’est pas banal pour un officier qui n’était pas d’un rang élevé – il était alors un officier presque subalterne – de tenir lui-même cette conférence formidable auprès de la jeunesse libanaise, note Gaymard. Il s’agissait de la première séquence libanaise du général».

« La deuxième, évidemment beaucoup plus tragique, est la guerre de 1941 contre les troupes de Vichy, une guerre fratricide entre Français, que les élites et le peuple libanais ont sans doute suivi avec beaucoup d’intérêt et de tristesse également, poursuit Hervé Gaymard. Enfin, le troisième moment libanais de de Gaulle, c’est en tant que président de la République, ou plutôt en tant que dernier président de la Quatrième République française. En effet, quand il revient au pouvoir au début de juin 1958, la crise de l’été commence dès le mois de juillet, et tout le monde s’en souvient au Liban. Ensuite est venue sa politique de président de la Cinquième République, jusqu’en 1969, une période au cours de laquelle il a tissé des liens très étroits avec le Moyen-Orient, et le Liban en particulier. Pour nous, gaullistes, évidemment, le Liban revêt une importance extrême. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la fondation Charles de Gaulle soutient le projet d’un institut Charles-de-Gaulle au Liban ».

Interrogé sur son opinion du Liban d’aujourd’hui, Gaymard estime qu’il n’a « pas de jugement à porter » sur le Liban, « d’autant plus que j’aime ce pays et ses habitants et je suis toujours admiratif devant la ténacité de ce grand peuple qui a traversé tant de crises et de bouleversements. »

« Mais cette question se pose toutefois à la France, souligne Gaymard. Le général de Gaulle a vécu de 1890 à 1970, et nous sommes en 2020. Nous ne vivons plus dans le même monde. On serait  tentés de croire que de Gaulle, c’est de l’histoire ancienne. On se trompe, car le général nous a laissé des lignes de force éternelles. »

Et d’expliquer : « La première s’applique tout aussi bien au Liban qu’à la France : ne jamais désespérer. Il ne faut jamais renoncer, ne pas se laisser émouvoir ou impressionner par les événements, aussi douloureux soient-ils. Garder le cap, tel est bien le sens de l’appel du 18-Juin, le sens de son message de Noël aux enfants de France, le 25 décembre 1941, alors que l’Allemagne, le Japon et l’Italie semblaient vainqueurs sur tous les fronts. »

« Le deuxième, ajoute-t-il, c’est de savoir compter sur ses propres forces. Il est vrai que tout seul on n’est rien, mais quand on a une foi chevillée au corps et à l’âme, on peut déplacer des montagnes. »

« Enfin, la troisième leçon de de Gaulle, c’est celle de l’unité. Parce que tout pays divisé contre lui-même périra, assure Gaymard. Charles de Gaulle a toujours eu l’amour de l’unité, même s’il ne faisait pas lui-même l’unanimité. Il a essuyé plusieurs tentatives d’assassinat. Il a perdu son dernier référendum, c’est pour cela qu’il a quitté le pouvoir. Il n’empêche qu’il a toujours été celui qui essayait de prôner l’unité. Et je crois que pour nos deux pays, le Liban et la France, ce sont des leçons pérennes. »


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

Short Url
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.