L'ouragan Elsa, rétrogradé en tempête tropicale, s'approche d'Haïti

Vue satellite de l’ouragan Elsa (Photo, AFP/NOAA).
Vue satellite de l’ouragan Elsa (Photo, AFP/NOAA).
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Publié le Dimanche 04 juillet 2021

L'ouragan Elsa, rétrogradé en tempête tropicale, s'approche d'Haïti

  • Elsa, qui devrait ensuite se diriger vers la Floride, était devenu vendredi le premier ouragan de la saison dans l'Atlantique
  • La tempête tropicale pourrait soulever le niveau de la mer jusqu'à 1,5 mètre au sud de Cuba, d'environ 1,2 mètre sur la côte de la République dominicaine et d'Haïti

PORT-AU-PRINCE: L'ouragan Elsa a été rétrogradé en tempête tropicale samedi après-midi, au moment où il s'approchait d'Haïti et de la République dominicaine, amenant avec lui vents violents et fortes précipitations.

Elsa, qui devrait ensuite se diriger vers la Floride, était devenu vendredi le premier ouragan de la saison dans l'Atlantique, quand il avait été classé de catégorie un (sur cinq) sur l'échelle de Saffir-Simpson.

Mais ses rafales de vent ne devraient finalement pas dépasser 110 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC) américain, et devraient continuer à faiblir dimanche.

"On enregistre des rafales de vent assez intenses et des pluies fines mais jusqu’à présent nous n’avons pas recensé de dégâts", a rapporté Jerry Chandler, directeur de la protection civile à Haïti.

Le sud d'Haïti restait en état d'alerte et se préparait à l'arrivée "de fortes rafales de vent", d'"inondations sévères" et "de coulées de boue", selon la protection civile haïtienne.

Selon les prévisions du NHC, "Elsa se rapprochera de la côte sud d'Hispaniola" (île sur laquelle se trouvent à la fois Haïti et la République dominicaine) samedi et dans la nuit, puis de la Jamaïque et de parties de l'est de Cuba dimanche.

"D'ici lundi, Elsa devrait passer au-dessus du centre et de l'ouest de Cuba pour se diriger vers le détroit de Floride" et devrait se déplacer "à proximité ou sur une partie de la côte ouest de la Floride mardi", selon la même source.

"Des conditions d'ouragan sont encore possibles dans la zone d'alerte aux ouragans en Haïti pendant encore quelques heures" ainsi que dimanche sur l'est de Cuba, a précisé le NHC dans son bulletin de 21h00 GMT.

La tempête tropicale pourrait soulever le niveau de la mer jusqu'à 1,5 mètre au sud de Cuba, d'environ 1,2 mètre sur la côte de la République dominicaine et d'Haïti.

Les autorités haïtiennes avaient relevé samedi matin le niveau d'alerte en vigilance rouge, soit le maximum, pour l'ensemble du pays.

Haïti pourrait manquer de fournitures d'urgence, comme l'eau et la nourriture, les stocks de secours ayant été utilisés pour aider les milliers de personnes déplacées par les violences entre gangs.

Crise sécuritaire

"Depuis le début du mois de juin, nous avons eu des déplacés au niveau de la zone métropolitaine pour lesquels nous avons dû mobiliser une partie de nos ressources qui étaient préparées pour la saison cyclonique", a déclaré Jerry Chandler, directeur de la protection civile haïtienne.

Cela fait un mois que des milliers d'habitants de plusieurs quartiers très pauvres de la capitale Port-au-Prince, théâtres d'affrontements entre gangs, ont été contraints de fuir leur logement.

À quelques heures du début des intempéries, la protection civile haïtienne travaillait à renflouer les stocks de denrées alimentaires et de matériel d'urgence mais la crise sécuritaire leur compliquait la tâche. 

Les gangs, qui contrôlent une partie de l'unique route nationale reliant les départements du sud à la capitale, empêchent la libre circulation des marchandises.

Même si les autorités disposaient de stocks suffisants, "il faudrait pouvoir les acheminer. Pour pouvoir accéder aux départements qui sont menacés, dans le sud, nous devons passer dans les +zones rouges+", a expliqué Jerry Chandler.

En octobre 2016, le sud d'Haïti avait été ravagé par l'ouragan Matthew, de catégorie 4, qui avait entraîné la mort de plus de 500 personnes et causé près de 2 milliards de dollars de dégâts.

Dans le sud de la Floride, la tempête tropicale Elsa pourrait entraîner des précipitations, des inondations et de fortes rafales de vent, mais cela dépendra de son évolution pendant sa progression à travers les îles des Caraïbes, selon le NHC.

Elsa devrait atteindre l'archipel des Keys, au sud de l'État américain, autour de 02H00 (06H00 GMT) mardi, puis remonter en direction de Jacksonville.

Le phénomène météorologique inquiète à Surfside, où les secours s'activent dans les décombres d'un immeuble qui s'est partiellement effondré la semaine dernière, faisant au moins 24 morts et 121 disparus.

Les autorités ont choisi d'accélérer la démolition du reste du bâtiment, dont ils craignaient qu'il s'effondre à son tour, pour qu'elle soit menée à terme avant l'arrivée de la tempête.

Dans l'État, 2,6 millions de conducteurs devraient prendre la route pour le week-end du 4 juillet, celui de la fête de l'indépendance des États-Unis, selon le journal local Sun Sentinel citant l'Association américaine des automobilistes (AAA).


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.