Un millier d'entreprises menacées par une cyberattaque «sophistiquée» aux États-Unis

Des pirates informatiques ont attaqué la société américaine Kaseya pour demander une rançon à potentiellement plus de 1 000 entreprises à travers son logiciel (Photo, AFP).
Des pirates informatiques ont attaqué la société américaine Kaseya pour demander une rançon à potentiellement plus de 1 000 entreprises à travers son logiciel (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

Un millier d'entreprises menacées par une cyberattaque «sophistiquée» aux États-Unis

  • Des pirates informatiques ont attaqué la société américaine Kaseya pour demander une rançon à potentiellement plus de 1 000 entreprises à travers son logiciel
  • Appelé aussi «ransomware», ce type de programme informatique exploite des failles de sécurité d'une entreprise ou d'un individu pour paralyser ses systèmes informatiques

NEW YORK: Des pirates informatiques ont attaqué la société américaine Kaseya pour demander une rançon à potentiellement plus de 1 000 entreprises à travers son logiciel, avec comme première conséquence directe la fermeture de 800 magasins en Suède.

L'attaque a en effet paralysé les caisses de Coop Suède, une des plus grandes chaînes de supermarchés du pays, qui a dû suspendre son activité samedi. 

Il est difficile pour l'instant d'estimer l'ampleur de cette attaque par rançoncigiel.  

Appelé aussi « ransomware », ce type de programme informatique exploite des failles de sécurité d'une entreprise ou d'un individu pour paralyser ses systèmes informatiques puis exiger une rançon pour les débloquer.

Kaseya, qui a qualifié samedi la cyberattaque de « sophistiquée », assure qu'elle a été circonscrite « à un très petit nombre de clients ».

Vendredi soir, l'entreprise avait expliqué s'être rendu compte d'un possible incident sur son logiciel VSA à la mi-journée sur la côte est-américaine, juste avant un week-end prolongé par un jour férié lundi.

La société estimait alors que « moins de 40 clients dans le monde » étaient affectés.

Mais ces derniers fournissent eux-mêmes des services à d'autres sociétés. 

Selon l'entreprise spécialisée dans la sécurité informatique Huntress Labs, « plus de 1 000 entreprises » ont été affectées par ce rançongiciel.

Basée à Miami, Kaseya propose des outils informatiques aux petites et moyennes entreprises, dont l'outil VSA destiné à gérer leur réseau de serveurs, d'ordinateurs et d'imprimantes depuis une seule source. Elle revendique plus de 40 000 clients.

Les autorités veillent

L'Agence américaine de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) « surveille de près la situation », a indiqué Eric Goldstein, responsable pour la cybersécurité au sein de l'organisme. 

« Nous travaillons avec Kaseya et nous coordonnons avec le FBI pour mener des actions de sensibilisation auprès des victimes susceptibles d'être touchées », a-t-il ajouté. 

Les attaques par rançongiciel sont devenues fréquentes et les Etats-Unis ont été particulièrement frappés ces derniers mois par des assauts touchant aussi bien des grandes entreprises comme le géant de la viande JBS ou le gestionnaire d'oléoducs Colonial Pipeline, que des collectivités locales et des hôpitaux.

Mais habituellement, « les cybercriminels opèrent entreprise par entreprise », rappelle Gérôme Billois, expert en cybersécurité du cabinet de conseil Wavestone.

« Dans cette affaire, ils ont attaqué une société qui fournit un logiciel de gestion des systèmes informatiques, ce qui leur permet de toucher simultanément plusieurs autres dizaines, voire centaines de sociétés », explique-t-il. 

Il est compliqué de déterminer combien exactement car dans ce genre de situation, les entreprises affectées perdent leur moyen de communication, ajoute Billois. Et Kaseya, qui a demandé à ses clients d'éteindre tous leurs systèmes, ne peut pas savoir si leur système s'est éteint « de plein gré ou de force », explique-t-il.

Faire la queue pour payer

La nature de l'attaque est similaire à celle utilisée avec l'éditeur de logiciels de gestion informatique SolarWinds, qui avait touché fin 2020 des organisations gouvernementales et des entreprises américaines.

Sauf que cette dernière, imputée par Washington aux services secrets russes, était plutôt « dans une logique d'espionnage, alors qu'on est là dans une logique d'extorsion », souligne Billois.

Selon Huntress Labs, à en croire les méthodes utilisées, les notes de rançongiciel et l'adresse internet fournie par les hackers, c'est un affilié au groupe de hackeurs connu sous les noms de Revil ou Sodinokibi qui serait à l'origine de ces intrusions.

Début juin, le FBI avait attribué à ce groupe l'attaque informatique contre JBS. 

L'attaque lancée vendredi est « l'une des plus importantes et étendues que j'ai vues dans ma carrière », estime Alfred Saikali, du cabinet d'avocat Shook, Hardy & Bacon, qui a l'habitude de traiter ce genre de situations. « Je n'ai jamais vu autant d'entreprises nous contacter en une seule journée pour une attaque de ce type », a-t-il affirmé.

Il est en général recommandé de ne pas payer la rançon, souligne-t-il. Mais parfois, en particulier quand les données ne peuvent pas être sauvegardées, « il n'y a pas le choix », reconnaît-il.

Si plusieurs entreprises choisissent de payer, il n'est pas sûr que le groupe de hackers « ait les capacités de gérer des conversations simultanées » remarque par ailleurs Brett Callow de la société spécialisée en cybersécurité Emsisoft. 

« Si elles doivent faire la queue pour négocier, le temps perdu peut revenir très cher ».


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com