Entre Orient et Occident, une histoire à rebrousse-poil

« C’est en découvrant le court-métrage Hair: the story of grass de la réalisatrice saoudienne Maha al-Saati que nous avons trouvé l’idée de notre livre Dans le sens du poil arabe » (AFP)
« C’est en découvrant le court-métrage Hair: the story of grass de la réalisatrice saoudienne Maha al-Saati que nous avons trouvé l’idée de notre livre Dans le sens du poil arabe » (AFP)
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Publié le Dimanche 04 juillet 2021

Entre Orient et Occident, une histoire à rebrousse-poil

« C’est en découvrant le court-métrage Hair: the story of grass de la réalisatrice saoudienne Maha al-Saati que nous avons trouvé l’idée de notre livre Dans le sens du poil arabe » (AFP)
  • Cette relation permanente et si particulière d’échange et de contradictions entre les deux rives du monde se retrouve aussi dans notre rapport au poil
  • En croisant nos regards venus d’Orient et d’Occident, nous avons été ébahies par le nombre de similitudes fortes et par les liens qui structurent le rapport aux poils et aux cheveux entre ces deux civilisations

PARIS : En règle générale, si l’on sait que Salomon, le grand roi d’Israël, était connu pour sa sagesse au point que celle-ci « surpassait la sagesse de tous les fils de l’Orient et toute la sagesse des Égyptiens » (1 Rois 5), on sait moins que c’est grâce à lui que serait né le caramel à épiler ! 

Alors que le monarque possède un harem de trois cents femmes légitimes et sept cents concubines, il rencontre la Reine de Saba, Balkis, dans un entretien qui tiendrait autant de la politique que de la séduction. Toutefois, les proches du roi font courir la rumeur que la reine a des jambes poilues !

Voulant s’en assurer, Salomon fait placer des miroirs au sol. Lorsqu’elle arrive pour le rencontrer, Balkis les confond avec de l’eau et soulève sa robe pour ne pas la mouiller…révélant ainsi la pilosité de ses jambes ! Pour y remédier, le roi lui aurait donc donné l’idée d’utiliser du caramel pour s’épiler. Aujourd’hui, cette technique née en Orient se retrouver dans tous les hypermarchés du monde, et notamment en Occident.

Cette relation permanente et si particulière d’échange et de contradictions entre les deux rives du monde se retrouve donc aussi dans notre rapport au poil, mais aucun livre n’abordait ce sujet. C’est en découvrant le court-métrage Hair: the story of grass de la réalisatrice saoudienne Maha al-Saati que nous avons trouvé l’idée de notre livre Dans le sens du poil arabe. Elle raconte dans son film (qui est novellisé dans le livre) comment une jeune femme est rejetée de sa communauté à cause de ses cheveux trop épais et de ses jambes velues mais aussi comment un homme macho est accepté grâce à sa moustache.

"En effet, les poils sont un puits de connaissances sociétales, politiques, artistiques, et genrées" couverture de l'ouvrage "Dans les sens du poil arabe", Lily Valette, éditions Orient 2020
"En effet, les poils sont un puits de connaissances sociétales, politiques, artistiques, et genrées". (Couverture de l'Ouvrage "Dans le sens du poil arabe", Lily Valette, Orients éditions 2020)

En croisant nos regards venus d’Orient et d’Occident, nous avons été ébahies par le nombre de similitudes fortes et par les liens qui structurent le rapport aux poils et aux cheveux entre ces deux civilisations. Les modes et les coutumes pileuses, chez les femmes comme chez les hommes, changent énormément selon l’époque et le pays.

En effet, les poils sont un puits de connaissances sociétales, politiques, artistiques, et genrées. On apprend beaucoup d’une civilisation en étudiant ses rapports aux poils. Dans nos sociétés, on retrouve une obsession du non-poil féminin et une exigence de virilité masculine à travers le poil.

Les codes autour du poil, même s’ils existent en Occident, sont particulièrement forts en Orient, probablement parce qu’ils sont énoncés dans les textes sacrés. S’il a tant de significations, c’est surtout grâce à sa plasticité. Un poil ou un cheveu, ça se coupe en deux, en quatre, ça s’arrache, ça se teint, ça se plie dans tous les sens pour prendre toutes les formes et toujours repousser encore et encore.

Ce contrôle qu’on a sur les poils permet à l’homme et la femme de montrer directement sur leur corps leur appartenance à une civilisation. Par exemple, dans la tradition islamique, la barbe a longtemps été un symbole de masculinité absolue, les cheveux sont porteurs de forces magiques, le mot moustache ‘shanab’ est toujours synonyme de virilité et le pubis doit être lisse. La coupe du poil (imposée ou non) sert à différencier et séparer les femmes des hommes.

Il nous a semblé que les codes pileux qui perdurent sont un des éléments qui permettent à cette opposition hiérarchique hommes/femmes de perdurer en imposant des règles sociales strictes à chacun et chacune, même si cette dichotomie semble de plus en plus dépassée dans certaines sociétés : on pense à la mode des « man bun » ou à la résurgence des histoires extraordinaires des femmes à barbe.

Encore plus intéressant que l’analyse des poils dans nos différentes cultures, c’est la découverte de tout un corpus artistique sur ce sujet qui a motivé ce projet éditorial. Les œuvres qui illustrent ces comportements sont nombreuses et nous avons voulu les reproduire dans le livre en laissant une place plus grande aux artistes arabes et orientaux contemporains. Ces dernières années, la plasticienne, peintre et brodeuse égyptienne Ghada Amer et l’artiste iranien Reza Farkondeh ont réalisé un collage sur le camouflage des femmes nues. L’artiste visuel Nabil Boutros qui joue avec la photographie a réalisé une série de photographies d’hommes voilés. La palestinienne Dina Matar a représenté dans des couleurs vibrantes les coutumes autour du mariage et de la nuit de noce. L’illustratrice Zainab Fasiki a sorti sa bande dessinée Hshouma, corps et sexualité au Maroc. Ces artistes ne sont que quelques exemples parmi ceux qui montrent le corps, les poils, les cheveux dans l’art arabe. Nombre d’entre eux ont été exposés à l’Institut du Monde Arabe dans le cadre de l’exposition Le Corps Découvert (2012).

 

Si 2020 a fait lever plus d’un sourcil et fait se hérisser de nombreux poils, vous pouvez donc découvrir ce sujet décoiffant avec ce petit livre assez particulier, Dans le sens du poil arabe !

 

Dans le sens du poil arabe, Lily Valette, Orients éditions, 2020

 

 

 


Riyadh Season 2025 lance “Beast Land”

La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
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  • Située près de Boulevard City et Boulevard World, la nouvelle attraction promet une expérience spectaculaire

RIYAD : L’Autorité générale du divertissement (GEA) a annoncé que les billets sont désormais disponibles pour Beast Land, qui ouvrira ses portes le 13 novembre, dans le cadre de la Riyadh Season 2025.

Située à proximité de Boulevard City et Boulevard World, cette nouvelle zone de divertissement propose une expérience immersive de grande ampleur, inspirée par l’univers du défi et de l’aventure.

Développée en collaboration avec le célèbre YouTubeur américain MrBeast (Jimmy Donaldson), Beast Land s’étend sur plus de 188 000 mètres carrés et combine jeux, aventures et spectacles interactifs accessibles à tous les âges.

La zone comprendra plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, parmi lesquelles la Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin, ainsi qu’un saut à l’élastique de 50 mètres. Une “Beast Arena” dédiée proposera 10 défis compétitifs réalistes mettant à l’épreuve la vitesse, la précision et les réflexes, tels que Tower Siege, Battle Bridge et Warrior Challenge.

Le site accueillera également une zone de jeux pour enfants et plus de 20 points de restauration, faisant de Beast Land “une destination complète pour l’aventure et le divertissement.”

Beast Land sera ouverte de 16 h à minuit en semaine, et jusqu’à 1 h du matin les week-ends.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vol au Louvre: "les bijoux seront retrouvés", réaffirme Macron

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a assuré depuis le Mexique que les joyaux de la Couronne volés au Louvre seraient retrouvés et que la sécurité du musée serait entièrement repensée
  • Après des critiques sévères de la Cour des comptes, le Louvre lance des mesures d’urgence, dont un coordonnateur sûreté et davantage de caméras de surveillance

MEXICO: Le président français Emmanuel Macron a répété vendredi lors d'un déplacement au Mexique que les joyaux de la Couronne dérobés au Louvre seraient retrouvés et a promis que la sécurité du musée parisien serait revue.

"Nous avons commencé à interpeller une partie de la bande qui a mené ce vol. Les bijoux seront retrouvés, ils seront arrêtés, ils seront jugés", s'est engagé le chef de l'Etat auprès de la chaîne Televisa au cours d'une tournée en Amérique latine.

"De ce qui s'est passé et qui a été un choc pour tout le monde", c'est "l'occasion de sortir encore plus fort", a déclaré Emmanuel Macron.

Le 19 octobre, des malfaiteurs ont réussi à s'introduire dans le musée et dérober en quelques minutes des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros. Les bijoux restent introuvables et quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

Parmi les huit pièces "d'une valeur patrimoniale inestimable", selon les autorités, se trouve le diadème de l'impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), qui compte près de 2.000 diamants.

La Cour des comptes a vivement critiqué la gestion du musée de ces dernières années, affirmant jeudi dans un rapport que l'institution avait négligé la sécurité au profit de l'attractivité.

"La sécurité du Louvre sera totalement repensée", a assuré Emmanuel Macron vendredi, évoquant le plan de "Nouvelle Renaissance du Louvre" annoncé en janvier qui doit aboutir à une nouvelle grande porte d'accès ou encore une salle dédiée à la Joconde de Léonard de Vinci.

La Cour des comptes a revu à la hausse son coût à 1,15 milliard d'euros, contre 700 à 800 millions évoqués par l'entourage du chef de l'État. Elle a jugé le projet "pas financé" en l'état.

En attendant, la direction du musée le plus visité au monde a présenté vendredi des "mesures d'urgence" lors d'un conseil d'administration extraordinaire, parmi lesquelles la création d'un "coordonnateur sûreté" et le déploiement de caméras de surveillance supplémentaires. Leur manque aux abords du musée avait été pointé du doigt.


Le Salon des Arts met en lumière l’échange culturel à la Résidence de France à Djeddah

La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
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  • Le programme a présenté des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite
  • Le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris

​​​​​​DJEDDAH : La première édition du Salon des Arts s’est tenue mercredi soir à la Résidence de France à Djeddah, réunissant art, musique et échanges entre artistes saoudiens et français.

Le programme a proposé des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite.

Au cours de la soirée, le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris, initiative soutenue par les artistes saoudiennes Zahra Bundakji et Danah Qari. L’événement a également présenté des artistes saoudiens tels que Joud Fahmy, Zahiyah Al-Raddadi, Bricklab et Nour Gary.

Le Consul général de France à Djeddah, Mohamed Nehad, a déclaré : « Beaucoup d’artistes saoudiens présents ont déjà séjourné en France dans le cadre du programme de résidence, que j’aime comparer à un cocon de startup, un espace qui équipe les artistes de nouveaux outils, les connecte avec d’autres à travers le monde et les aide à développer et affiner leurs compétences.

« Des rencontres comme celle-ci sont essentielles pour renouer avec ces artistes, présenter leurs travaux à la Résidence de France et renforcer leurs liens. L’esprit de la France a toujours été de connecter les artistes français aux talents locaux pour créer ensemble, mêler saveurs françaises et saoudiennes, et construire quelque chose de significatif reflétant les deux cultures. »

Il a ajouté : « La scène artistique saoudienne est aujourd’hui incroyablement jeune et pleine d’énergie. Ces artistes nous inspirent et nous dynamisent avec leurs idées brillantes, rechargeant notre énergie créative à chaque rencontre. »

L’attaché culturel Quentin Richard a décrit l’événement comme un reflet du dialogue artistique continu entre les deux pays, déclarant : « Les résidences artistiques à la Cité Internationale des Arts à Paris et ici à Djeddah illustrent la vitalité du dialogue entre artistes français et saoudiens. Elles favorisent une dynamique d’échange basée sur la créativité, le respect mutuel et la découverte partagée de nos cultures. »

Le groupe français Oriki, dont les membres incluent Woz Kaly, Yann Saletes, Mourad Baitiche, Michel Teyssier et Khaled Baitiche, actuellement en résidence à Hayy Cinema en collaboration avec l’artiste saoudienne Salma Murad, a également participé à l’événement.

De nouvelles résidences artistiques débuteront en décembre en partenariat avec le Musée Tariq Abdulhakim et la galerie Athr.

Le chanteur d’Oriki, Woz Kaly, a déclaré : « Entre la première visite et aujourd’hui, il y a un lien émotionnel avec le territoire, la communauté et les artistes. Tant que ce lien existe, tout peut se créer à travers l’art. Lors de l’événement, nous avons interprété trois chansons faisant partie de notre projet de ciné-concert, chacune inspirée d’une scène de film différente.

« Même sans l’écran, l’idée est que le public imagine l’histoire à travers la musique et ressente son émotion. C’est un aperçu de ce que nous développons depuis notre arrivée à Djeddah. »

Pour Bundakji, le Salon des Arts a offert au public une rare plongée dans le processus créatif lui-même.

« Les gens connaissent l’artiste dans son atelier, mais ils ne voient jamais ce qui s’y passe. Ils ne voient pas les recherches, les idées, les expérimentations, les échecs », a-t-elle expliqué, ajoutant que l’événement permettait aux visiteurs d’interagir directement avec le processus artistique.

« Entre l’atelier et l’œuvre finale, il y a un grand espace où nous pouvons nous rencontrer, partager nos idées, où naissent les amitiés et la communauté. Je crois que c’est la vie elle-même, où les gens se connectent, parlent d’art et apprennent à se connaître face à face, pas seulement en voyant mon travail et mon nom sur un titre », a-t-elle poursuivi.

Elle a décrit la soirée comme un espace permettant aux visiteurs de toucher et d’expérimenter les recherches derrière chaque œuvre, « une tranche de la pratique de chacun dans son atelier ».

Qari a ajouté : « Je pense que c’est un bel espace pour que les gens se réunissent et aient réellement une conversation sur la vie qui imite l’art qui imite la vie. Nous voyons tous le travail des autres en exposition, mais nous ne connaissons pas vraiment les sentiments derrière ces œuvres. »

Elle a conclu : « Tout ce que nous créons provient de quelque chose dans nos vies : des histoires, des sentiments, des rêves, des peurs, des échecs. C’est une opportunité intime de créer un lien authentique entre les gens et de s’inspirer mutuellement. Utiliser la création d’autrui comme muse pour ce que nous vivons, pour savoir que nous ne sommes pas seuls. N’est-ce pas là le but de l’art et de la poésie, après tout ? »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com