Vaccination des soignants: «La solution, c'est le dialogue»

«C'est mieux de nous laisser libre et de laisser les choses se faire. Je n'ai pas confiance, je trouve qu'il (le vaccin) a été produit trop rapidement». (Photo, AFP)
«C'est mieux de nous laisser libre et de laisser les choses se faire. Je n'ai pas confiance, je trouve qu'il (le vaccin) a été produit trop rapidement». (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 06 juillet 2021

Vaccination des soignants: «La solution, c'est le dialogue»

  • Selon Santé Publique France, 59% des professionnels en Ehpad ou USLD (unités de soins de longue durée) ont reçu au moins une injection
  • «Il faut partir du principe que c'est un choix individuel et que ça doit le rester», abonde le secrétaire général de FO-Santé

PARIS: "La solution, c'est le dialogue": l'obligation vaccinale contre la Covid-19 pour les soignants, envisagée par le gouvernement, ne fait pas l'unanimité parmi les personnels de santé, certains préférant faire rimer injection avec "pédagogie" plutôt qu'avec "coercition". 

"Je ne dis pas que je ne le ferai jamais, je dis juste que je ne suis pas prête": pour Josiane, aide-soignante dans un Ehpad des Hauts-de-Seine, se faire vacciner n'est pas à l'ordre du jour et elle ne veut pas que l'on décide à sa place.

"C'est mieux de nous laisser libre et de laisser les choses se faire. Je n'ai pas confiance, je trouve qu'il (le vaccin) a été produit trop rapidement", poursuit cette quadragénaire. 

Depuis une semaine, le gouvernement, des médecins, le Medef et la CFDT ont pris position en faveur de l'obligation vaccinale pour les soignants, encore trop peu vaccinés dans les Ehpad et les hôpitaux selon l'exécutif. Après un concert de soutiens, des voix discordantes commencent à émerger. 

Parmi elles, celle du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui a indiqué lundi qu'il n'y était "pas favorable". "Il faut voir pourquoi une partie des soignants ne veut pas se faire vacciner, il y a certainement des raisons, donc il vaut mieux discuter plutôt que d'imposer", a-t-il déclaré sur LCI.

Selon Santé Publique France (SPF), 59% des professionnels en Ehpad ou USLD (unités de soins de longue durée) ont reçu au moins une injection, 46,9% ont désormais un schéma vaccinal complet. Dans les hôpitaux, ce taux est très légèrement supérieur.

À l’échelle de la population totale, 51,2% ont reçu au moins une injection et 36,2% ont désormais un schéma vaccinal complet.

«Contre-productif»

"Dans les établissements bien organisés, où il y a eu des réunions de sensibilisation, cela se passe bien. Mais dans les établissements où le management est un fiasco, où les personnels sont à bout, il y a beaucoup plus de réticence à la vaccination", fait valoir Malika Belarbi, responsable du collectif national CGT pour l'accueil des personnes âgées.

Pour Josiane, qui assure "prendre toutes les précautions vis-à-vis des résidents" de son établissement, "la solution, n'est pas l'obligation. C'est le dialogue, c'est de venir à nous". 

Rendre obligatoire la vaccination serait même "contre-productif" pour Ghislaine Sicre, présidente de Convergence Infirmière, que "la coercition dérange". "On oppose les gens les uns aux autres. C'est dangereux", ajoute-t-elle, plaidant "pour la pédagogie à 100%".

Se disant "heurtée par cette stigmatisation", elle estime qu'il faudrait alors rendre la vaccination obligatoire pour tous.

"Il faut partir du principe que c'est un choix individuel et que ça doit le rester", abonde le secrétaire général de FO-Santé, Didier Birig. Et "si l'employeur, c'est-à-dire le ministère, décide de rendre la vaccination obligatoire, on demande qu'il s'engage à ce que toutes les complications potentielles soient prises en charge car rien ne nous dit qu'il n'y aura pas de complications à terme, comme on l'a déjà vécu avec l'hépatite B".

"Se faire vacciner pour protéger les patients les plus faibles est un impératif moral et déontologique", souligne Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) qui n'en est pas moins "choqué par la communication du gouvernement". Notamment par le fait qu'elle se base, selon lui, sur des chiffres "non fiabilisés". 

"On sert de pare-feu, à éloigner l'attention du public des vraies difficultés", ajoute l'infirmier. 

"Ça bouge et les gens récalcitrants peuvent changer d'avis, mais c'est très lent", témoigne Christophe Trivalle, gériatre à l'hôpital Paul Brousse (AP-HP), référent vaccination de l'établissement. Or, "le seul moyen de casser la circulation des variants c'est d'arriver à avoir une couverture vaccinale suffisante, autour de 80% ce qui n'est pas évident à atteindre", insiste-t-il. 

Et de s'interroger: "Peut-être que le fait de parler d'une obligation pour les soignants ou d'en parler beaucoup peut aider à les convaincre?"


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.