Tigré: le Premier ministre éthiopien vante sa puissance militaire malgré les avancées rebelles

«En une, deux ou trois semaines, 100 000 forces spéciales entraînées, armées et organisées peuvent être mobilisées», a déclaré Abiy Ahmed. (Photo, AFP)
«En une, deux ou trois semaines, 100 000 forces spéciales entraînées, armées et organisées peuvent être mobilisées», a déclaré Abiy Ahmed. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 06 juillet 2021

Tigré: le Premier ministre éthiopien vante sa puissance militaire malgré les avancées rebelles

  • Les déclarations du Prix Nobel de la paix 2019 interviennent une semaine après la chute de la capitale régionale, Mekele, aux mains des rebelles
  • La situation humanitaire est alarmante au Tigré, une région importante sur les plans commercial et industriel dans toute la Corne de l'Afrique

ADDIS ABEBA: Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed s'est targué lundi de pouvoir recruter sans difficulté un million de nouveaux combattants, tout en disant promouvoir pour l'heure "une période de silence" dans la région du Tigré en proie au conflit.

Les déclarations du Prix Nobel de la paix 2019 interviennent une semaine après la chute de la capitale régionale, Mekele, aux mains des rebelles des Forces de Défense du Tigré (TDF), et la proclamation d'un cessez-le-feu unilatéral par le gouvernement fédéral.

Les TDF ont présenté la prise de Mekele et d'une grande partie du Tigré comme une victoire majeure, tandis que le Premier ministre et d'autres responsables politiques ont assuré que l'armée avait opéré un retrait tactique afin de se concentrer sur d'autres menaces.

"En une, deux ou trois semaines, 100 000 forces spéciales entraînées, armées et organisées peuvent être mobilisées", a déclaré le Premier ministre aux députés. 

"Si cette force spéciale ne suffit pas, si une milice est nécessaire, en un ou deux mois, un demi-million de miliciens peuvent être organisés. Un million de jeunes peuvent être mobilisés et formés, a-t-il ajouté". 

Mais selon Abiy Ahmed, les autorités ont privilégié "une période de silence pour que chacun puisse réfléchir". 

Famine

Dimanche, les autorités rebelles du Tigré ont accepté "un cessez-le-feu de principe" à condition que les forces érythréennes et amhara, qui soutiennent l'armée éthiopienne dans l'opération militaire menée depuis huit mois contre l'ancien gouvernement régional, se retirent de la région.

Elles réclament également qu'Abiy Ahmed et Issaias Aferworki (le président érythréen) "rendent des comptes (sur) les dommages qu'ils ont causés" durant les troubles, marqués par de nombreuses accusations de viols et de massacres.

Le Premier ministre n'avait pas donné suite à ces revendications lundi.

La situation humanitaire est alarmante au Tigré, une région importante sur les plans commercial et industriel dans toute la Corne de l'Afrique.

Des milliers de personnes ont été tuées dans ce conflit, plus de 400 000 se trouvent en situation de famine, et 1,8 million de personnes supplémentaires "sont au bord de la famine", selon l'ONU.

L'électricité et les télécommunications sont coupées, les vols suspendus et deux ponts cruciaux pour l'acheminement d'aide ont été détruits.

La semaine dernière, les TDF ont fait défiler dans les rues de Mekele ce qu'elles ont présentés comme étant des milliers de soldats éthiopiens captifs.

Devant le Parlement lundi, Abiy Ahmed a toutefois affirmé que les TDF s'étaient emparés de la ville uniquement parce que l'armée avait choisi de battre en retraite, un processus entamé selon lui depuis plus d'un mois.

Il a également fait l'éloge de l'armée. "Nos forces de défense ne sont pas assez payées. Elles gravissent et descendent des montagnes. Sous la pluie, sous le soleil, elles se battent pour la dignité du pays", a-t-il souligné.

Coupes budgétaires

Ces derniers jours, plusieurs responsables politiques ont mis en avant le coût de la guerre au Tigré pour justifier le retrait des forces fédérales, dans un pays miné par la crise économique.

M. Abiy a réaffirmé lundi que le gouvernement avait dépensé plus de 2 milliards de dollars en infrastructures et autres projets dans cette région pour l'aider à se rétablir.

Il a également proposé plusieurs mesures budgétaires controversées, notamment la fermeture de quelque 30 ambassades. 

"L'Éthiopie ne devrait pas avoir une soixantaine d'ambassades et de consulats à l'heure actuelle. Au lieu de jeter des dollars par la fenêtre... au moins 30 des ambassades devraient fermer et les ambassadeurs plutôt être ici", a-t-il déclaré. 

Selon lui, l'ambassadeur éthiopien au Kenya, par exemple, pourrait être basé à Addis Abeba, se renseigner sur le Kenya en lisant les journaux, et s'y rendre occasionnellement pour rencontrer des responsables.

De même, plutôt que d'embaucher des chauffeurs, les ministres du gouvernement devraient conduire eux-mêmes leurs véhicules, a ajouté M. Abiy.

"Nous voulons des gens qui mouillent leur chemise en réformant le pays", a-t-il dit.

Trois ans après l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed, l'Éthiopie fait face à une double crise de la dette et du change, sur fond de chômage et de pauvreté.

Le Premier ministre espère remporter un nouveau mandat de cinq ans à l'issue des élections législatives et régionales qui se sont tenues le 21 juin. Son Parti de la Prospérité devrait obtenir une majorité confortable au Parlement fédéral mais les résultats publiés à ce stade ne permettent pas de confirmer sa victoire.

La commission électorale a publié lundi de premiers résultats indiquant qu'Abiy Ahmed a remporté le siège représentant l'Oromia, sa région d'origine.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Short Url
  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Short Url
  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Short Url
  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

--

Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com