Ethiopie: la protection des civils au Tigré doit être «une priorité»

Les soldats éthiopiens capturés par les forces de défense du Tigré arrivent à Mekele le 3 juillet (Capture d’écran, AFP).
Les soldats éthiopiens capturés par les forces de défense du Tigré arrivent à Mekele le 3 juillet (Capture d’écran, AFP).
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

Ethiopie: la protection des civils au Tigré doit être «une priorité»

  • Cette région du nord de l'Ethiopie est le théâtre de combats depuis que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée, début novembre, pour renverser les autorités régionales dissidentes
  • Le conflit a été marqué par de nombreux récits d'exactions sur les civils (massacres, viols, déplacements de population...)

ADDIS ABEBA: La Commission éthiopienne des droits humains (EHRC) a appelé samedi à des « mesures d'urgence » pour assurer « la sûreté et la sécurité des civils (qui) doivent rester une priorité » dans la région du Tigré, en proie à un conflit ravageur depuis huit mois.

Cette région du nord de l'Ethiopie est le théâtre de combats depuis que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée, début novembre, pour renverser les autorités régionales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Cette opération militaire s'est transformée en un conflit de longue durée entre des forces pro-TPLF (les Forces de Défense du Tigré, TDF) et l'armée éthiopienne, épaulée par des troupes des autorités régionales voisines de l'Amhara et l'armée de l'Erythrée, pays frontalier du Tigré.

Le conflit a été marqué par de nombreux récits d'exactions sur les civils (massac res, viols, déplacements de population...).

Plus de 400 000 personnes ont « franchi le seuil de la famine » dans la région et 1,8 million de personnes supplémentaires « sont au bord de la famine », a estimé vendredi un haut responsable de l'ONU, lors d'une réunion publique du Conseil de sécurité.

Des ONG et le Programme alimentaire mondial (PAM) se sont alarmés vendredi de la destruction cette semaine de deux ponts cruciaux pour accéder au Tigré, après que les TDF ont repris la capitale régionale Mekele. Accusé de vouloir empêcher l'aide humanitaire d'arriver dans cette région où son armée a perdu du terrain, le gouvernement éthiopien a démenti toute responsabilité.

« La Commission éthiopienne des droits de l'homme exprime sa profonde préoccupation sur la situation des civils dans la région du Tigré » et « demande instamment que des mesures soient prises d'urgence pour assurer leur sûreté et leur sécurité », a déclaré samedi cet organisme indépendant, mais rattaché au gouvernement fédéral.

« La sûreté et la sécurité des civils doivent rester une priorité », insiste l'EHRC.

Alors que l'électricité et les télécommunications sont coupées et de nombreuses routes impraticables, elle a souligné l'importance de faire « la transparence et la clarté sur la situation sécuritaire et humanitaire actuelle ».

L'EHRC a appelé toutes les parties à respecter le cessez-le-feu, décrété unilatéralement lundi soir par le gouvernement fédéral et qualifié de « blague » par les TDF.

Le gouvernement tigréen d'avant-guerre a toutefois assuré vendredi soutenir l'ONU et les organisations « travaillant à fournir une assistance vitale » aux Tigréens, se disant « déterminé à faciliter l'accès humanitaire ».

Lors de la réunion du Conseil de sécurité, la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a également exhorté jeudi les TDF à « approuver immédiatement et complètement le cessez-le-feu ».

L'EHRC indique par ailleurs surveiller des informations faisant état « d'arrestations d'employés de médias et d'habitants d'origine tigréenne soupçonnés d'être liés à la situation actuelle dans la région », pointant un « risque de profilage ethnique ».


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."