Tigré: plus de 400 000 personnes en situation de famine, selon l'ONU

Le gouvernement éthiopien a rejeté vendredi les accusations affirmant qu'il prévoyait de bloquer l'aide humanitaire vers le Tigré, dont il a perdu le contrôle cette semaine. (Photo, AFP)
Le gouvernement éthiopien a rejeté vendredi les accusations affirmant qu'il prévoyait de bloquer l'aide humanitaire vers le Tigré, dont il a perdu le contrôle cette semaine. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

Tigré: plus de 400 000 personnes en situation de famine, selon l'ONU

  • Le conflit au Tigré a connu un tournant majeur lundi avec la prise de la capitale régionale Mekele par les forces loyales
  • Deux ponts cruciaux pour l'acheminement d'aide au Tigré ont été détruits cette semaine par les forces éthiopiennes

NATIONS UNIES: Plus de 400 000 personnes ont "franchi le seuil de la famine" au Tigré, région du nord de l'Ethiopie en guerre depuis huit mois, a prévenu vendredi un haut responsable de l'ONU, l'organisation exhortant par ailleurs les rebelles à appliquer le cessez-le-feu décrété par l'Ethiopie.

Le conflit au Tigré a connu un tournant majeur lundi avec la prise de la capitale régionale Mekele par les forces loyales aux autorités régionales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Et deux ponts cruciaux pour l'acheminement d'aide au Tigré ont été détruits cette semaine par les forces éthiopiennes, selon des ONG et le Programme alimentaire mondial.

La situation s'est "considérablement aggravée", a déclaré vendredi le secrétaire général adjoint par interim aux affaires humanitaires de l'ONU, Ramesh Rajasingham, lors de la première réunion publique du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Tigré depuis le déclenchement du conflit en novembre.

«Pas la semaine prochaine. Maintenant»

"On estime que plus de 400 000 personnes ont franchi le seuil de la famine et que 1,8 million de personnes supplémentaires sont au bord de la famine", a averti M. Rajasingham. "Certains suggèrent que les chiffres sont encore plus élevés. 33 000 enfants souffrent de malnutrition sévère", a-t-il ajouté.

"Les vies de bon nombre de ces personnes (au Tigré) dépendent de notre capacité à les atteindre avec de la nourriture, des médicaments". "Nous devons les atteindre maintenant. Pas la semaine prochaine. Maintenant", a-t-il lancé.

Le gouvernement éthiopien a rejeté vendredi les accusations affirmant qu'il prévoyait de bloquer l'aide humanitaire vers le Tigré, dont il a perdu le contrôle cette semaine.

"L'insinuation selon laquelle nous prévoyons d'asphyxier le peuple tigréen en refusant l'accès humanitaire et en utilisant la faim comme une arme de guerre est inadmissible", a déclaré le vice-Premier ministre éthiopien Demeke Mekonnen à des diplomates réunis dans un hôtel de la capitale Addis Abeba.

L'ONU exhorte également les forces rebelles, baptisées Forces de défense du Tigré, "à approuver immédiatement et complètement le cessez-le-feu" décrété par le gouvernement éthiopien dans la région, a déclaré la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo.

"Un cessez-le-feu observé par toutes les parties faciliterait non seulement la fourniture d'une aide humanitaire, mais serait également un point de départ pour les efforts politiques nécessaires pour tracer une voie de sortie de crise", a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, avait envoyé l'armée au Tigré début novembre 2020 pour capturer les dirigeants du TPLF, qu'il accusait d'avoir orchestré des attaques contre des bases militaires fédérales.

«Des vies seront perdues»

M. Abiy a proclamé la victoire après la prise de Mekele le 28 novembre, mais les combats n'ont jamais cessé entre les forces pro-TPLF et l'armée éthiopienne, épaulée par des troupes des autorités régionales voisines de l'Amhara et l'armée de l'Erythrée.

La guerre a plongé la région dans une situation humanitaire dramatique.

Selon le PAM, 5,2 millions de personnes, soit 91% de la population du Tigré, ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence. L'agence onusienne a indiqué vendredi avoir repris ses opérations d'aide après une pause de deux jours, espérant atteindre 30 000 personnes "d'ici le week-end".

Mais elle a déploré que deux ponts majeurs menant au Tigré aient été détruits, affirmant que "des vies seront perdues si les routes d'approvisionnement vers le Tigré ne s'ouvrent pas complètement et si les parties prenantes au conflit continuent de perturber ou de mettre en danger la libre circulation" de l'aide.

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, l'Irlande et le Royaume-Uni, à l'origine de la réunion du Conseil de sécurité dont ne voulaient pas les Africains, jugeant que le conflit relève d'une affaire interne de l'Ethiopie, ont aussi fait valoir que les accès humanitaires devaient être sans entraves.

Dans ses discussions avec les diplomates, M. Demeke a répété que le cessez-le-feu avait été décrété pour permettre la distribution d'aide humanitaire et le travail des cultures.

Mais avec l'électricité et les télécommunications coupées, les vols suspendus et la plupart des routes de la région désormais impraticables, responsables onusiens et diplomates craignent que la situation n'empire.

Dialogue ?

"Un cessez-le-feu ne signifie pas couper l'électricité d'une région ou détruire des infrastructures cruciales", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, sur Twitter. "Un cessez-le-feu crédible signifie faire tout son possible pour que l'aide parvienne aux millions d'enfants, de femmes et d'hommes qui en ont un besoin urgent".

Face aux diplomates, M. Demeke a également déclaré qu'après les élections nationales du 21 juin, qui devraient donner à Abiy un nouveau mandat, le gouvernement se préparait à un "dialogue inclusif pour résoudre la crise du Tigré".

"Ce processus devrait impliquer les partis d'opposition légaux, les membres de la base du TPLF qui se montrent prêts à choisir une voie pacifique, le monde des affaires, les organisations de la société civile, les anciens et d'autres personnalités éminentes", a-t-il déclaré.

Mais les dirigeants éthiopiens ont toutefois indiqué que des discussions avec les dirigeants du TPLF étaient exclues.

M. Demeke, ainsi que le porte-parole de la cellule de crise gouvernementale pour le Tigré, Redwan Hussein, ont affirmé qu'Addis Abeba souhaitait voir sanctionnés pour leurs "responsabilités" les dirigeants du TPLF. 

Mais certains membres du TPLF sont "innocents" et pourraient être inclus dans les futures discussions, a estimé M. Demeke, selon ces diplomates.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.